Xavier Bertrand, ministre du Travail, a reçu des délégations syndicales de salariés et de patrons ce lundi pour les informer de la décision définitive du gouvernement de porter la durée légale de cotisations permettant de bénéficier d'une retraite à taux plein de 40 à 41 ans en 2012. Il a profité de l'occasion pour annoncer que le gouvernement voulait pénaliser les entreprises qui n'emploieraient pas de séniors. Avec 38 % d'actifs âgés de plus de 55 ans, la France est à la traine en Europe dans l'emploi des séniors. On pourrait croire que ceux-ci sont des fainéants et qu'ils se dépêchent de quitter leur emploi à la première occasion. Ce n'est pas vrai.
Je connais bien le problème pour avoir été moi-même victime d'une pratique très répandue dans les entreprises. Le directeur du journal qui m'employait jusqu'en 2004 a décidé de se séparer de moi alors que je pouvais encore travailler pendant deux ans et demi…jusqu'à 60 ans et que je ne demandais rien à personne sauf à continuer ma tâche. Il m'a été répondu qu'il valait mieux que je reste chez moi sinon…ce serait le placard. C'est ainsi que j'ai été licencié dans des conditions que le tribunal des Prud'hommes de Louviers puis la cour d'appel de Rouen ont jugé valables. Ce n'était pas mon point de vue. Toujours est-il que l'intention de mon employeur fut claire et satisfaite : à 57,5 ans, il me trouvait trop vieux et trop cher. J'ai dû quitter l'entreprise qui m'employait depuis 1971 et que j'avais toujours servie avec loyauté.
A qui fera-t-on croire qu'en 2008 l'état d'esprit des chefs d'entreprises a changé ? Depuis l'allongement de la durée de cotisation de 37,5 ans à 40 ans (réforme Balladur en 1993) le taux d'emploi des séniors n'a pas progressé ! Pourquoi en irait-il différemment demain alors que les jeunes parviennent difficilement à trouver un emploi et que le chômage des jeunes est un vrai fait de société. On voit que le gouvernement est à la manœuvre pour faire exploser le code du travail et remettre en cause les acquis sociaux de décennies de lutte syndicale et politique. Le « travailler plus pour gagner plus » qui donne les résultats que l'on sait pousse les salariés modestes et moyens droit dans le mur. On sent bien que le mécontentement, de diffus, commence à cristalliser. L'intervention de Sarkozy devant les Français ne les a pas convaincus. Fillon en rajoute dans la provocation. Cette hypocrisie érigée en système va faire des dégâts. C'est un sénior qui vous le dit. Même si les patrons d'hypermarchés bénéficient du droit de discuter des marges arrières. On préfèrerait que ce soit une marche en avant avec des salaires corrects, un toit pour tous, des papiers pour tous ceux qui travaillent et des enseignants aux postes où ils sont nécessaires et où ils ont l'expérience requise : Les deux tiers des fonctionnaires de l'Education nationale de l'académie de Créteil (celle qui obtient les moins bons résultats au bac) sortent des écoles de formation des maitres ! Et 80 % d'entre eux sont renouvelés chaque année. Et après on mettra des caméras de vidéosurveillance dans les rues…Qui a dit qu'on marchait sur la tête ?
Je connais bien le problème pour avoir été moi-même victime d'une pratique très répandue dans les entreprises. Le directeur du journal qui m'employait jusqu'en 2004 a décidé de se séparer de moi alors que je pouvais encore travailler pendant deux ans et demi…jusqu'à 60 ans et que je ne demandais rien à personne sauf à continuer ma tâche. Il m'a été répondu qu'il valait mieux que je reste chez moi sinon…ce serait le placard. C'est ainsi que j'ai été licencié dans des conditions que le tribunal des Prud'hommes de Louviers puis la cour d'appel de Rouen ont jugé valables. Ce n'était pas mon point de vue. Toujours est-il que l'intention de mon employeur fut claire et satisfaite : à 57,5 ans, il me trouvait trop vieux et trop cher. J'ai dû quitter l'entreprise qui m'employait depuis 1971 et que j'avais toujours servie avec loyauté.
A qui fera-t-on croire qu'en 2008 l'état d'esprit des chefs d'entreprises a changé ? Depuis l'allongement de la durée de cotisation de 37,5 ans à 40 ans (réforme Balladur en 1993) le taux d'emploi des séniors n'a pas progressé ! Pourquoi en irait-il différemment demain alors que les jeunes parviennent difficilement à trouver un emploi et que le chômage des jeunes est un vrai fait de société. On voit que le gouvernement est à la manœuvre pour faire exploser le code du travail et remettre en cause les acquis sociaux de décennies de lutte syndicale et politique. Le « travailler plus pour gagner plus » qui donne les résultats que l'on sait pousse les salariés modestes et moyens droit dans le mur. On sent bien que le mécontentement, de diffus, commence à cristalliser. L'intervention de Sarkozy devant les Français ne les a pas convaincus. Fillon en rajoute dans la provocation. Cette hypocrisie érigée en système va faire des dégâts. C'est un sénior qui vous le dit. Même si les patrons d'hypermarchés bénéficient du droit de discuter des marges arrières. On préfèrerait que ce soit une marche en avant avec des salaires corrects, un toit pour tous, des papiers pour tous ceux qui travaillent et des enseignants aux postes où ils sont nécessaires et où ils ont l'expérience requise : Les deux tiers des fonctionnaires de l'Education nationale de l'académie de Créteil (celle qui obtient les moins bons résultats au bac) sortent des écoles de formation des maitres ! Et 80 % d'entre eux sont renouvelés chaque année. Et après on mettra des caméras de vidéosurveillance dans les rues…Qui a dit qu'on marchait sur la tête ?
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