24 novembre 2016

Avec François Fillon, les droits des femmes seront malmenés. L'IVG en danger ?


En découvrant les échanges entre députés de droite et de gauche, hier, avec des noms d’oiseaux volant de…la droite à la gauche, je me suis intéressé au sujet en discussion au sein de la Commission des affaires sociales.

Il s’y évoquait une proposition d’une députée socialiste visant à correctionnaliser les contre-vérités de certains sites Internet visant à dissuader les femmes et jeunes filles candidates à une IVG. Autrement dit la députée PS veut punir la publication d’arguments aussi fallacieux que mensongers pouvant conduire les femmes à des extrémités en tous genres et surtout à regretter leur IVG et à culpabiliser. Sans penser aux enfants non désirés qui porteront le poids de ce non choix toute leur vie.

Il se trouve qu’Alain Juppé met en cause François Fillon pour lequel l’accès à l’IVG n’est pas un droit fondamental (1) contrairement à un article de loi voté à une large majorité par le Parlement de notre pays. Fallait-il donc qu’un député de droite, filloniste, insulte un député socialiste favorable à la proposition de sa consœur ? « Qui c’est ce con ? » a déclaré l’honorable parlementaire pas si honorable que cela.

En tout état de cause, les positions de François Fillon ont, d’une manière générale cette semaine, été mises au jour et discutées un peu partout dans notre pays et dans la presse, comme si son programme n’avait été ni lu ni compris durant toutes les semaines précédant le premier tour de la primaire à droite. Je ne doute pas qu’Alain Juppé, ce soir lors du débat sur TF1 et France 2, et dorénavant challenger, ne se privera pas pour demander et exiger des réponses aux questions que bien des Français se posent sur l’attitude et le programme d’un Fillon qui, jusqu’à maintenant, avait la réputation d’avancer masqué. Poutine et la Russie, les lois sociétales, Bachar Al Assad, l’intégrisme religieux (pas seulement musulman) la proportionnelle, l’ISF, les 48 heures…les deux points de TVA, les 500 000 fonctionnaires passés à la trappe. Les Français veulent savoir !

(1) François Fillon s’était opposé à la loi sur l’IVG. Cette déclaration a été rendue publique en son temps.

23 novembre 2016

Le programme de Fillon : « que du brutal ! »


Les plus désespérés sont les chants les plus beaux. 
Qu’ils sont nombreux et ridicules tous ces Wauquiez, Ciotti, Le Maire, Poisson et compagnie, qui courent au secours de la victoire d’un Fillon devenu ami-ami de Sarkozy entre les deux tours de la primaire de la droite et du centre. Vive la sincérité de ces soldats de la dernière heure ! Ils rejoignent les rangs des futurs ministrables et des privilégiés tant dénoncés par les opposants du soi disant système…auquel ils appartiennent.
Je préfère le courage d’une NKM ou même d'un Copé soutenant Juppé tout en sachant que la défaite est au bout d’un combat désespéré mais noble. Qu’importe d’ailleurs ces détails devenus aussi subalternes que sordides puisque la Gauche candidate à la présidentielle aura face à elle une candidate d’extrême-droite et sans doute un candidat de la droite-extrême.

Car il faut lire le programme de Fillon. « C’est du brutal » comme dirait Michel Audiard. Il faut le lire avec attention pour savoir à quelle sauce, si Fillon était élu président de la République, les Français modestes et ceux des classes moyennes seraient mangés. Rappelons, tout d’abord qu’entre deux candidats, l’un de gauche, l’autre du Front national, Fillon choisirait « le plus sincère. »  Ce n’est pas le ni-ni de Sarkozy, c’est franchement un appel à accepter de voter pour Le Pen et ses sbires ! Pas étonnant que Bompard et Chauprade, la galaxie identitaire quoi, les intégristes de « Sens commun » proposent de donner leurs suffrages à l’ancien maire de Sablé-sur-Sarthe ! Pas étonnant que Fillon ait voté avec régularité contre le PACS, l’IVG, le mariage pour tous, toutes mesures de progrès sociétal qu’il veut, peu ou prou, remettre en cause.

Sur le plan économique et social c’est du lourd : 48 heures de travail par semaine, deux points de TVA en plus pour bien essorer les consommateurs au bénéfice des PME-PMI, suppression de l’ISF (ben voyons !) et de 500 000 postes de fonctionnaires, ces pelés, ces galeux, ces fainéants…et en plus ils ont un emploi à vie ces salauds ! Avec Fillon, fini de rire : « je passe par dessus la tête des syndicats et même du Parlement puisque je gouverne par ordonnances. » Un vrai cauchemar pour les démocrates, ce Fillon.

Qu’on se rassure. La primaire de la droite a attiré quatre millions de votants dont 15 % d’électeurs de gauche. Les retraités et les CSP + ne seront pas les seuls à se rendre aux urnes en mai prochain. Si Fillon est élu, il aura face à lui — du moins doit-on l’espérer — un ou plusieurs candidats de gauche dont les objectifs essentiels seront de sauver notre modèle social et de préserver l’intégrité de notre démocratie. Il n’y aurait rien de pire que de placer à la tête de la France un mini-trump voire une Thatcher en pantalon qui s’empresserait d’aller baiser les babouches de Poutine au Kremlin et remettre Bachar Al Assad au centre du jeu syrien. Oui, je vous le dis, lisez le programme de Fillon : affolant !


22 novembre 2016

Quatre-vingts ans après, que reste-t-il du Front populaire ?

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Dans la cour de l'usine Jeuffrain à Louviers pendant les grèves de 1936.
La prochaine conférence de la SED (société d’études diverses) aura lieu le samedi 10 décembre, à 16 heures, dans la salle Pierre Mendès France, à l’Hôtel de Ville de Louviers. L’invité, Monsieur Éric Lafon, directeur scientifique du Musée de l’histoire vivante de Montreuil, abordera un sujet d’actualité, en cette année qui marque le 80ème anniversaire de 1936 : « Que reste-t-il du Front populaire ? »

Qu’en reste-t-il en effet ? Des photographies d’abord : celles des congés payés, d’un couple sur un tandem aux Sables-d’Olonne, d’usines en grève et occupées, d’hommes et de femmes dansant dans leurs usines, de poings levés par des ouvriers portant une casquette. Il reste aussi des mots d’ordre comme « Pain, paix et liberté », « Le fascisme ne passera pas ». Dans la mémoire collective, demeurent encore les congés payés (15 jours, à l’époque), plus que la diminution du travail hebdomadaire à 40 heures ou le relèvement des salaires, des personnalités comme Léon Blum et Léo Lagrange, moins souvent Maurice Thorez ou Jean Zay. 
On se souvient encore de la nomination de trois femmes au gouvernement, mais sans les identifier par leur nom (Suzanne Lacore, Cécile Brunschvicg, Irène Joliot-Curie). L’opinion publique évoque aussi parfois les échecs (la politique économique), les déceptions, vis-à-vis du droit de vote des femmes ou de la question coloniale, voire ce que certains considèrent comme des trahisons (l’Espagne, Munich). Les mémoires individuelles et les mémoires collectives retiennent ce qu’elles veulent, souvent loin du point de vue de l’historien. Le propos du conférencier sera de livrer une approche historique de l’événement « Front populaire » dans sa complexité, en remettant en cause les mythes et en rejetant les accusations infondées. 
(Communiqué de la SED)

21 novembre 2016

La primaire à droite : deux grands perdants avec Bruno Le Maire, laminé, et Nicolas Sarkozy, éliminé

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On va dépouiller les bulletins dans le bureau du centre-ville. (photo JCH)
L’écrasante défaite de Bruno Le Maire, lors de la primaire de la droite (2,4 % des voix en France 10 % dans l’Eure et 6 % à Louviers) et du centre va forcément rejaillir sur ceux et celles qui, localement, l’ont soutenu. Je pense à Sébastien Lecornu, le jeune vieux, président du conseil départemental et éminent directeur de campagne à Hervé Morin, président de la région Normandie, à Nicole Duranton, sénatrice au visage marqué sur les écrans dimanche soir, à François-Xavier Priollaud, maire de Louviers, dont la candidature aux législatives — si elle se produit — sera empreinte de ce soutien inconséquent et bien mal anticipé.

Finalement, le renouveau ce ne sera pas "Bruno" ! Alors qu’il avait juré ses grands Dieux « qu’il ne soutiendrait aucun candidat au second tour », le voilà qu’il court après la victoire de François Fillon et après les places, hypothétiques qui iraient avec. S’agissant de renouveau, M. Le Maire devrait peut-être commencer par tenir parole et par respecter des engagements qu’il voulait solennels devant ses partisans. En violant son serment, Le Maire n’est plus que ce qu’il est.

(photo JCH)
Si je suis ravi de l’élimination de Nicolas Sarkozy — il devra tôt ou tard faire face à ses juges « judiciaires » — je suis surtout satisfait de la claque reçue par Bruno Le Maire. Cet homme a trop bien caché son jeu. Sous des allures faussement juvéniles, il a usé de toutes les vieilles recettes de la politique politicienne. Énarque, il a déclaré monter en flèche contre le système qui l’a placé là où il est. Leader dans l’Eure de l’ex-UMP, il s’affirme encore comme celui qui ne veut voir qu’une tête. Il est autoritaire voire autocrate et au Département, Lecornu lui emboîte le pas. Son programme est ultra-libéral qu’il s’agisse de l’économie, du social (M. Lecornu fait du Wauquiez) ou du sociétal même s’il ne va pas aussi loin à droite que François Fillon.

A l’évidence, celui qui avait récolté 30 % des voix lors de sa candidature à la présidence de l’ex-UMP, subit un sévère coup d’arrêt dans sa marche vers le pouvoir. Qu’il se rassure, toutefois, Fillon ferait de lui l’un de ses « collaborateurs » dans un éventuel futur gouvernement de la droite puisque du centre, il ne semble plus être question même si le pauvre Hervé Morin a misé sa faible crédibilité en apportant son appui à Le Maire.

Alain Juppé, loin derrière François Fillon, est mal parti pour défendre les couleurs de la droite et du centre. Les sondeurs peuvent dormir sur leurs deux oreilles. Et les électeurs de gauche compter les points.

20 novembre 2016

Paul Tourenne, le dernier des frères Jacques, est mort hier à l'âge de 93 ans


(photo Jean-Charles Houel)
Les «Frères Jacques» alliaient chanson et comédie. Leur tenue de scène, collants noirs, justaucorps de couleurs différentes gants et chapeaux haut-de-forme, a grandement contribué à leur notoriété. Ils avaient remporté le Grand Prix du Disque en 1950, avec la chanson «L’Inventaire». A leur répertoire, il y avait Boris Vian mais aussi des chansons paillardes ou des parodies de musique classique («La Truite», de Franz Schubert).
En 1976, ils donnent leur 7 000e récital. Trois ans plus tard, ils entament une tournée d’adieux qui s’achèvera en 1983.
François Soubeyran est mort le 21 octobre 2002, André Bellec est décédé le 3 octobre 2008 et son frère Georges s’est éteint le 13 décembre 2012. Paul Tourenne, le dernier des quatre « frères » est décédé hier. Il avait 93 ans. Ils étaient venus chanter à Louviers dans les années quatre-vingt. J'avais donc eu l'occasion de les interviewer et d'apprécier leur répertoire ainsi que leur talent. 
(avec AFP)

Christian Bollée à toute volée ou l'histoire de la cloche


Christian Bollée.
Une histoire de la cloche par un descendant de fondeur, lui-même fondeur dans sa jeunesse (1). Tel est le sujet que proposait la Société d’études diverses, ce samedi, en présence d’une assemblée curieuse non par sa composition mais par sa soif de connaissance.
L’invité, Christian Bollée, Lovérien depuis une petite dizaine d’années et membre de l’association du Clos Saint-Lubin, co-organisatrice de la conférence, connaît l’histoire de la cloche comme personne. Cet idiophone, de terre et d’airain, comme il s’est plu à le souligner, a accompagné les hommes dans leurs pratiques civiles ou religieuses depuis des siècles. Chacun connaît le sens des mots : glas, tocsin, volée, angélus…autant de prétextes à faire tinter cet instrument niché dans les campaniles ou les clochers de nos églises.
Christian Bollée ne se contente pas de célébrer le rôle social et collectif de la cloche celui qui appelle à la prière, donne les heures, alerte en cas de danger ou célèbre la fin des guerres. Il nous fait pénétrer dans ce monde toujours merveilleux de l’artisan, à la fois chimiste, mathématicien, physicien, charpentier…puisqu’une cloche est le produit de bien des savoirs. Du moule au produit fini, du mélange de cuivre et d’étain (les cloches sont en bronze) au premier son de la voix du bourdon ou du carillon, rien n’échappe à la narration d’une passion qu’on entend mais qu’on ne voit jamais…
Je passe sur les subtilités techniques, les épaisseurs et les bords par exemple, pour ne retenir que les questions d’auditeurs avertis, désireux de mieux comprendre la nature d’un instrument si présent dans nombre d’expressions imagées. En conséquence de quoi, nous ne sonnerons pas les cloches à M. Bollée, que la SED accueille à toute volée.
(1) La fonderie Bollée existe toujours. A l'origine, elle avait son siège au Mans et Orléans.

19 novembre 2016

Promesse de baisse des impôts, 1000 habitants de plus, grands travaux et investissements : le maire de Louviers refuse de « ronronner »

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1000 habitants de plus à Louviers ! Une assiette fiscale plus grande et la volonté rendue publique de baisser progressivement les taux d’imposition avec un programme de grands travaux. Voilà donc le programme de François-Xavier Priollaud et de sa majorité. Ce que Franck Martin n’a jamais voulu accepter, le maire de Louviers actuel compte s’y atteler. Est-ce réalisable ? Est-ce possible ? Il s’agit là, si la municipalité actuelle tient ses engagements, d’une vraie révolution locale. D’un tournant stratégique car la ville de Louviers est depuis trop longtemps « addicte » à l’impôt. On verra, lors de l’examen du budget 2017, si le maire s’engage réellement sur cette voie, une voie que nous ne nous lasserons pas de juger intéressante car favorable à une restauration positive de l’image de notre ville et de son attractivité.

Comment cette volonté sera-t-elle rendue réalisable ? Par un nouveau partage du fardeau grâce à l’agglomération Seine-Eure et à l’accompagnement du président Bernard Leroy, présent hier soir au cinéma Forum, lors de la présentation du programme de travaux du cœur de ville. On lira plus loin (ou sur le site de la mairie) le contenu synthétique et l’échéancier de ce programme destiné à rendre « plus belle la ville ». Mais entendre M. Leroy affirmer que la patinoire du futur à Louviers ne coûtera pas un centime au budget de cette ville (1) montre que les pistes ouvertes par Franck Martin et le complexe CASEO (dont le succès ne se dément pas) sont empruntées par d’autres. Regrettons seulement que l’ancien maire n’ait jamais compris la nécessité de faire baisser la pression fiscale jugée excessive.

Revenons au cœur de ville. L’objectif de ce billet de blog n’est pas de narrer dans le détail la nature des travaux à engager dès janvier 2017 ni d’expliciter le rythme des dits travaux. Retenons simplement que les efforts municipaux seront prioritaires : sur la place de la Halle aux drapiers avec la halle couverte, du Parvis, du Pilori, de la Porte de l’eau, des rues du général de Gaulle, du Matrey, du Marché aux œufs (2), du boulevard de Crosne, avec de nouveaux aménagement urbains, la construction d’une résidence senior, des logements en locatif et accession, de rendre le centre-ville plus attractif par un effort de cohérence avec un mobilier urbain moins disparate et des circulations plus douces et plus vertes, notamment grâce à des pistes cyclables dédiées sur la ceinture de boulevards.

Le film de présentation en 3D et les travaux de l’atelier Sciences Po montrent une réelle préoccupation des élus à adapter le cœur de ville aux changements (numérique notamment) et aux nouvelles pratiques commerciales des habitants. Si, comme le souhaite Bernard Leroy, on doit permettre à la majorité des cadres et des salariés de l’agglomération de vivre sur notre territoire, il est évident que de gros efforts doivent être faits pour les satisfaire en habitat, équipements publics, accueil commercial…de Val-de-Reuil à Louviers sans oublier Pont-de-L’arche. Tâche ardue mais pas insurmontable. Et cela ne se fera pas en six ans…

En répondant aux questions du public, M. Priollaud a affiché une maîtrise certaine de ses dossiers. Il a donné la parole à ses collaborateurs — élus ou techniciens — et également prouvé une certaine habileté (3) contraire aux anciennes pratiques lorsque le maire seul présentait les projets et voulait s’attirer tous les mérites. Je ne suis pas naïf. Il doit bien exister quelque tirage à l’intérieur des équipes, inhérent à toute activité humaine de groupe. Sur la forme, en tout cas, la municipalité actuelle parvient à exprimer une apparente cohésion, utile par les temps qui courent.

(1) Bernard Leroy a insisté sur le fait que les recettes de la CASE proviennent essentiellement de la contribution économique territoriale payée par les entreprises. Le développement économique est donc la clé des futurs investissements et des créations d'emplois.
(2) Pendant les travaux sur la Place de la Halle le marché du mercredi rejoindra la place du Champ de ville et celui du samedi sera aménagé sur la place elle-même, la rue du Matrey et la rue aux Huiliers.
(3) M. Priollaud sera sans doute candidat aux élections législatives. S'il était élu, il serait contraint d'abandonner son poste de maire…mais resterait certainement adjoint.

16 novembre 2016

« L'état d'urgence ? Une drogue pour les autorités » par la Ligue des droits de l'Homme


« La LDH avait annoncé, passée la première période d’état d’urgence, que le renouvellement de celui-ci serait sans fin. De tout temps, sous tous les gouvernements et sous tous les régimes, les mesures d’exception sont comme une drogue pour les autorités : après y avoir goûté, elles ne peuvent plus s’en passer.

Soutenir qu’il est nécessaire de renouveler l’état d’urgence en raison de l’élection présidentielle et, probablement, des élections législatives qui suivent, c’est reconnaître un peu plus que l’exception devient la règle.

Si l’état d’urgence semble indolore à la grande majorité d’entre nous, ce n’est pas le cas des dizaines de personnes assignées à résidence, et qui ne bénéficient pas de la protection du juge judiciaire. Le prolonger, c'est prolonger la possibilité permanente d’effectuer des perquisitions dans des conditions qui ont été largement dénoncées, c’est donner un quasi blanc-seing aux pouvoirs publics pour interdire des manifestations et c’est, d’une manière générale, installer l’habitude de pouvoirs exceptionnels peu et mal contrôlés et qui sont utilisés à d’autres fins que celles annoncées.

Cela aboutit, enfin, à exacerber les tensions de toute nature, notamment en continuant à stigmatiser une partie de la population et en imposant aux forces de l’ordre des suggestions qui épuisent leurs capacités.
On est en droit de s’interroger sur l’utilité d’un état d’urgence destiné à lutter contre les actes de terrorisme, utilité dont le gouvernement n’apporte aucune justification.
La LDH appelle les parlementaires à prendre conscience qu’un tel renouvellement est une mesure dangereuse et démagogique, qui s’inscrit dans la remise en cause de l’Etat de droit. »
Communiqué de la Ligue des droits de l’Homme

Quelques réflexions au débotté : Les mensonges de Trump et de la droite extrême, le financement libyen de la campagne de Sarkozy, les salaires des PDG du CAC 40, la primaire de la droite…


Les populistes ne tiennent pas leurs promesses. Heureusement. Mais ils mentent.
Ce qu’il y a de remarquable dans l’élection de Donald Trump, ce n’est pas que les sondages se soient trompés ni qu’Hillary Clinton ait été rejetée même si elle dépasse Trump de 700 000 voix ! Ce qui est remarquable c’est que les électeurs(trices) américain(e)s aient cru tout ce que le bateleur milliardaire leur racontait. Il s’est passé en Amérique ce qui s’est passé en Grande-Bretagne lors du référendum sur le Brexit. Les tenants du out ont menti effrontément et avancé des arguments aussitôt dénoncés après l’élection.
Avec Trump, le même phénomène a produit les mêmes effets. Il retropédale sur des points essentiels de son soi-disant programme et finalement avoue qu’il ne remplira pas le dixième des promesses de sa campagne. Le mur entre les États-Unis et le Mexique devient une clôture ! Les 11 millions de sans papiers expulsés deviennent de « 2 à 3 millions » soit autant que le nombre d’expulsions sous Obama ! Nommer un procureur spécial pour poursuivre Mme Clinton « il y a d’autres urgences » et le reste à l’avenant.
Ne soyons pas dupes. Il en ira de même avec les promesses de Sarkozy ou de Le Pen. Ils mentent, savent qu’ils mentent, les électeurs(trices) doivent le savoir aussi.

Un souci de plus pour Sarkozy : le financement libyen de sa campagne de 2007
Le financement libyen de la campagne 2007 de Sarkozy. Voilà un nouveau souci pour l’ancien président de la République. Le site d’informations Mediapart a publié une vidéo dans laquelle M. Takiedine explique tranquillement qu’il a porté des valises (trois) remplies de billets de 500 et 200 euros remises en mains propres (euphémisme…)à MM. Claude Guéant et Nicolas Sarkozy quand ce dernier était encore ministre de l’Intérieur. Le tout pour une somme de 5 millions d’euros.
Sarko et Guéant crient au mensonge et menacent de porter plainte contre M. Takiedine. Est-il habile de chercher un procès public ou ne s’agit-il que de paroles en l’ai commandées par la campagne électorale ? Certes, Ziad Takiedine n’a pas tous les caractères de la probité ou de l’honnêteté mais ses déclarations concordent avec un ensemble d’autres éléments qui pourraient bien déboucher sur une nouvelle affaire Sarkozy. D’ailleurs, M. Takiedine se tient à la disposition des juges d’instruction chargés de l’enquête. Éléments troublants, Le porteur de valises décrit parfaitement bien les lieux qu’il a fréquentés, fournit des dates précises, celle des vols entre Paris et Tripoli et de remise des valises, narre les circonstances avec force détails s’agissant des intermédiaires libyens, la taille et la couleur des supports…le feuilleton mérite d’être suivi avec attention. Au passage, merci encore à Mediapart.

Les salaires n’augmentent pas dit-on. C’est faux.
Ceux des PDG du CAC 40 ont cru de 18 % en moyenne l’année dernière. Comme quoi la crise ne frappe pas de la même manière selon qu’on est en haut ou au bas de l’échelle. On savait que l’hypocrisie n’avait aucune limite mais là, c’est le bouquet. Alors que l’inflation est à 0,4 % d’une année sur l’autre et que depuis trois ans le point des fonctionnaires est gelé, le salaire moyen n’augmente quasiment pas, en tous cas pour les catégories moyennes et modestes.
La question se pose : quelle justification vont bien pouvoir trouver les PDG pour faire passer des augmentations de salaires et des bonus à deux chiffres ? Je sais bien qu’un Emmanuel Macron tentera d’expliquer que les grands patrons ne travaillent pas 35 heures par semaine et que la stratégie économique d’un grand groupe nécessite quelques compétences, il faudra quand même expliquer en détail pourquoi un salarié lambda n’a droit qu’aux miettes et que les profits sont très inégalement répartis.

Sarkozy-Fillon-Juppé : les salariés n’ont rien à gagner
Dimanche prochain a lieu le premier tour de la primaire de la droite et du centre. Compte tenu des résultats de l’élection américaine, la prudence s’impose et Juppé, archi favori, risque d’y laisser des plumes. Le fait que Fillon grimpe dans les sondages ne me rassure pas. J’ai pris le temps de lire son programme : oh la purge ! Si son programme était réalisé il ferait très mal à certaines bourses.
L’augmentation du taux de TVA ! Voilà bien une mesure facile mais qui frappe très inégalement les Français puisque c’est le consommateur qui paie. Qu’il soit riche ou pauvre. Sans compter que la suppression des 35 heures, celle de l’impôt sur la fortune, ajoutée à la pression sur les salaires, tout cela compose une panoplie redoutable pour les foyers modestes.

Quelques nouvelles du Vendée globe 
Tanguy de la Motte rentre aux Sables d'Olonne. (photo JCH)
Tanguy de la Motte fait demi-tour suite à la casse de son mât. Il ne se voyait pas voguer 40 000 km avec un mât défectueux et une durée de trajet excessive eu égard à son projet d’origine. Heureusement, le bateau est manoeuvrable et il rentre aux Sables d’Olonne. Il sera à Port Olonna dans une douzaine de jours.





14 novembre 2016

Du bon usage de l'orthographe par Claude Cornu, agrégé de lettres classiques


Claude Cornu au musée de Louviers. (photo JCH)
« La SED apporte sa contribution aux activités de l’Université Populaire mise sur pied l’an dernier par la municipalité. Dans le cadre des manifestations organisées par celle-ci, Claude Cornu donnera une conférence sur l’histoire de l’orthographe, le jeudi 17 novembre, à 18 heures, dans la salle Pierre Mendès France. L’orthographe est depuis longtemps un sujet de débats et d’affrontements entre tenants de la tradition et partisans d’une réforme qui apporterait des simplifications et corrigerait les anomalies. Sans alimenter cette querelle, il s’agira simplement de rappeler que les particularités de notre orthographe sont le produit d’une longue histoire, dans laquelle l’origine latine de la langue joue un rôle essentiel. Où l’on découvre, par exemple, que des lettres superflues (ex. doigt, vingt, temps…) ont leur raison d’être. »

Cette conférence tombe à pic. Une étude récente démontre en effet que les élèves du même âge et en deux décennies, obtiennent des résultats très différents s’agissant de l’orthographe. Le nombre de fautes commises par ces élèves a augmenté sensiblement durant les quinze dernières années, des fautes d’accord le plus souvent, alors que les mots invariables ne semblent pas souffrir de cette baisse globale de niveau.
La question d’une réforme de l’orthographe ressurgit régulièrement dans le but de faciliter la pratique de l’écriture, celle-ci ayant tendance à souffrir d’une honte réelle ou virtuelle de la part des hésitants. Il est pourtant fini le temps qui permettait aux examinateurs de certaines épreuves d’éliminer les candidats auteurs (à leur corps défendant) de plus de cinq fautes. Une tolérance générale contribue peut-être aussi à la baisse régulière du niveau, entraînant un relâchement de l’attention notamment à l’égard des règles grammaticales les plus  difficiles à acquérir. Je pense aux conjugaisons des verbes, à l’emploi de certains modes, à la concordance des temps et surtout aux accords avec les auxiliaires ou les verbes pronominaux.
La conférence que donnera Claude Cornu nous permettra de mieux comprendre l’importance historique de l’orthographe dans l'histoire de la langue française et la nécessité de toujours mieux maîtriser sa pratique. Connaissant le personnage (et ceci n’a rien de péjoratif, au contraire) l’honorable membre de la Société d’études diverses devrait plaider contre le laxisme et pour un enseignement qualitatif de la langue française, écrite et parlée.