1 septembre 2015

L'Allemagne se montre exemplaire pour accueillir les migrants du droit d'asile


Je n’ai pas encore écrit sur la tragédie, déjà ancienne, des migrants fuyant les guerres et la misère. Ils meurent par milliers, asphyxiés dans des camions, dans des soutes de rafiots, ils se noient également dans la Méditerranée, victimes de passeurs sans scrupules. Hommes, femmes, enfants, fuyant la Syrie sens dessus dessous, fuyant l’Erythrée où les combats font rage, ou tout simplement la pauvreté, l’absence de futur, à la recherche d’une Europe imaginée, rêvée comme un eldorado. Et pour ce faire, toutes les économies des familles patiemment amassées sont dilapidées en quelques jours.

Ceux qui ne perdent pas la vie sont confrontés à des murs de barbelés ou des haines populaires encore plus dangereuses. L’Europe dont quelques pays sont considérés comme des paradis pour trouver du travail, être soignés et protégés, fait ainsi face à une crise humanitaire majeure. Et le flot ne va pas se tarir du jour au lendemain.

Angela Merkel et l’Allemagne se montrent exemplaires. Pour des raisons évidentes et des choix faits de solidarité et de préparation de l’avenir, la chancelière ne chancelle pas. Elle s’apprête à solliciter ses concitoyens pour que ce pays à l’histoire si lourdement chargée devienne exemplaire aux yeux des autres pays. Il va de soi que Mme Merkel attend, légitimement, que les pays riches et puissants de l’Union européenne se mettent au diapason de la nation allemande. La France, la Grande-Bretagne, surtout, l’Italie, la Grèce, l’Espagne, à un moindre degré, vont être en première ligne. Ce sera à la fois leur devoir et leur honneur. François Hollande a assuré que notre pays prendrait sa part.

C’est pourquoi il ne faut pas craindre les discours de Marine Le Pen ou de Bruno Le Maire. Leur parole empreinte des accents les plus alarmistes et les plus inquiétants s’inscrit dans le registre habituel des peurs irraisonnées. Les démagogues se nourrissent des recettes faciles. Les Français, du moins les plus nombreux d’entre eux, devraient au contraire entendre le message d’Angela Merkel sur l’Europe des droits à l’origine de sa fondation.

30 août 2015

L'alchimie savante de la constitution de la liste PS-PRG aux prochaines élections régionales dans l'Eure

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Nicolas Mayer Rossignol lors de son élection à la présidence régionale.
Nicolas Mayer Rossignol, la tête de liste socialiste des prochaines élections régionales (on vote par listes départementales) connaît ce que connaissent tous les leaders de listes élues à la proportionnelle. En les constituant, Il doit respecter la parité obligatoire légalement, rajeunir et renouveler, choisir des candidat(e)s issu(e)s de territoires bien répartis géographiquement, tenir compte des origines professionnelles des impétrant(e)s et aussi compter sur leur notoriété ainsi que sur leur poids personnel eu égard à leur parcours politique. Enfin, lorsqu’il s’agit de listes d’union, il faut définir les dosages et choisir ceux et celles qui seront élu(e)s ainsi que les condamné(e)s par le suffrage en cas de victoire ou de défaite. Sans oublier qu’il faut tout recommencer avant le second tour lorsque la gauche de la gauche ou les écologistes qui, après avoir fait cavalier seuls au premier, présentent eux aussi des exigences souvent «surévaluées». Qu’il s’agisse des programmes et projets ou du nombre de candidats.

On l’aura compris, il s’agit d’une alchimie savante. Elle fait des heureux et des mécontents. La liste retenue est taxée d’arbitraire ou d’injuste quand les candidats à la candidature ne sont pas retenus ce qui entraîne parfois des dissidences ou des menaces…NMR connaît avec Franck Martin, ancien maire de Louviers, une situation bien connue. Comme la tête de liste régionale PS-PRG ne souhaite visiblement pas donner une place éligible à l’actuel conseiller régional PRG dans la liste de l’Eure, celui-ci se démène médiatiquement pour se rendre indispensable. Sa dernière intervention dans La Dépêche est marquée par la phrase suivante : « je dois être candidat puisque je suis sortant. » Regardons-y de plus près.

Il y a six ans, la sortante PRG élue sur la liste d’union avec le PS avait pour nom Christine Fillâtre. Après une tambouille interne dont le PRG (même s’il n’est pas tout seul à se spécialiser dans ce domaine de la cuisine électorale) a le secret, l’adjointe (alors) de Louviers se vit éjecter de son siège par Franck Martin alors qu’elle n’avait nullement démérité à Rouen où je peux affirmer qu’elle fut appréciée à la fois pour ses compétences, sa loyauté et sa présence assidue aux réunions de commissions et aux assemblées plénières.
A cette époque, le PRG de l’Eure ne considérait pas que les sortants devaient être candidats parce que sortants. D’ailleurs sortant n’est ni un titre ni une qualité. C’est un fait. Si Nicolas Mayer Rossignol ne veut pas de Franck Martin sur la future liste PS-PRG n’est pas un caprice. Il s’agit d’une analyse des récents résultats électoraux et des revers essuyés par l’ancien maire de Louviers et des raisons qui ont conduit à la défaite de la gauche.
Évidemment quand le mandat de conseiller régional est le dernier que l’on possède, on y tient et on espère le conserver, dans la majorité ou dans l’opposition. Il n’y a d’ailleurs qu’en France (et à Louviers) que les élus font vœu d’éternité. Mais les électeurs ne l'exaucent pas toujours.

29 août 2015

Droit du travail : Pierre Joxe remet les pendules à l'heure devant les frondeurs du Parti socialiste


Pierre Joxe.
 Le site Mediapart a publié, hier, les principaux extraits de l’intervention de Pierre Joxe, ancien ministre de François Mitterrand, ancien membre du Conseil constitutionnel, devant les frondeurs du Parti socialiste réunis à Marennes et consacrée au débat sur le droit du travail. Je suis heureux de rendre publique cette intervention édifiante et argumentée.
« Édouard Martin [eurodéputé PS lui aussi présent à la tribune] parlait ce matin de syndicalistes brésiliens qui lui disent "tenez bon! l’Europe est notre modèle en matière de droit social". C’est une leçon très importante. Le droit social est une invention récente. Il n’existait pas au XIXe siècle. Il est né au moment où le capitalisme a développé le salariat et a créé des accidents du travail terribles. Les premières lois de droit social sont des lois de sécurité physique. 

Ce droit social est aujourd'hui présenté comme ringard, ou pire, comme un danger. Aujourd’hui, avec les déclarations récentes de Macron, vous êtes servis par les circonstances, on dirait que vous êtes intervenus auprès de lui ! Et quarante-huit heures après, c’est Gattaz!  Le patron du Medef a dit que le code du travail fait 3 500 pages. Ce sont des mensonges incroyables : la législation fiscale est infiniment plus lourde et plus complexe, plus compliquée, plus changeante et plus illisible encore que le code du travail. Sous la reliure rouge des éditions Dalloz, avec le titre « Code du travail », est publié chaque année un gros livre qui contient, outre le code du travail, toute une série de notes de jurisprudences, de commentaires. Monsieur Gattaz n’a donc jamais ouvert le code du travail !
Car si on ouvre un code du travail, on découvre ce que je vous dis, ce que tous les syndicalistes savent, ce que tous les conseillers de prud’hommes savent, ce que tous ceux qui travaillent sérieusement le droit savent. Publier des mensonges aussi stupéfiants, c’est un comportement éhonté de la part d’un responsable professionnel. Pire ! Il a dit : « Je suis heureux de constater qu'un certain consensus est en train d'apparaître parmi les responsables politiques ainsi que d'éminents juristes, de droite comme de gauche, autour de cette nécessaire évolution de notre modèle social vers un modèle économique et social adapté aux nouvelles contraintes du monde d'aujourd'hui. » 

Quel « consensus historique »? Il est vrai que [Robert] Badinter a publié récemment, hélas, un livre qui me stupéfie d’autant plus qu’il n’a jamais été un spécialiste du droit du travail. « Consensus historique » ? Ce n’est pas rien! Gattaz ajoute : « Le gouvernement qui réglera ce problème entrera dans l’histoire. » Mais quel problème? Le problème du droit du travail ? Mais le droit du travail, le droit social en général, c’est une accumulation de conquêtes juridiques lentes. La première loi fut la loi sur l’indemnisation des accidents du travail de la fin du XIXe siècle. Ensuite, il y eut le repos hebdomadaire, en 1906, l’année de la création du ministère du travail sous le gouvernement Clemenceau, après la catastrophe de Fourmies où il y eut des centaines de morts. On a sorti 1 000 cadavres, mais on ne saura jamais combien il y a de morts, car beaucoup d’enfants travaillaient sans être déclarés. 

Le droit du travail est né d’une série de secousses, politiques, sociales, physiques, psychologiques, émotionnelles. 1 000 morts ! À gauche comme à droite, les gens sont secoués ! Lisez les rapports, les discussions à l’Assemblée nationale à l’époque. Et dans les jours suivants, on découvre encore des vivants, on sort vingt-cinq mineurs : la direction de la mine avait arrêté les recherches parce qu’elle voulait sauver les installations au lieu de sauver les derniers survivants.
L’histoire du droit social est faite d'une progression lente, et de reculs parfois, en France, en Angleterre, en Allemagne. Cette longue histoire n’est pas regardée que par nous. Au Brésil, ils connaissent cette histoire. Je vous ai apporté un petit livre, pas cher, la leçon inaugurale du professeur Alain Supiot au Collège de France. Le professeur Supiot écrit une phrase qui mérite d’être méditée : « L’état social n’est pas un monument en péril (…) mais un projet d’avenir poursuivi sous des formes différentes dans tous les grands pays émergents. » Voilà la réalité du droit social ! (...) Monsieur Gattaz n’a pas l’air de regarder ce qui se passe dans ces pays, ça ne l’intéresse absolument pas. 

(…) Le droit qui protège la vie des travailleurs, la santé des travailleurs, leurs conditions de vie, leur rémunération, leurs conditions de travail : ce droit se construit sous nos yeux. En France, on va le détruire sous nos yeux. 

On ne peut pas laisser des gens plaisanter avec ces choses-là. Dire comme le fait [Jean-Marie] Le Guen, le docteur Le Guen, que « le code du travail est un puissant répulsif à l’emploi » ! Répulsif, c’est un mot scientifique utilisé par les médecins, ou par les vétérinaires d'ailleurs, pour signer une substance qui, par son odeur, écarte les moustiques ou les mouches. Pour le docteur Le Guen, qui tardivement se met enfin à la médecine, le code du travail est un répulsif à l’emploi. Mais quand il était salarié de la Mnef, il n'était pas contre le code du travail ! 

De cette histoire, nous sommes dépositaires. Nous, la gauche française, tous ses mouvements qui s’entrelacent et parfois s’affrontent : socialistes, communistes, syndicalistes. Nous sommes garants de cette histoire qui est celle de l’humanité. 

L’aspiration à la sécurité, le sentiment de solidarité, l’impression de responsabilité, ce sont des sentiments humains, qui se développent ou sont entravés par la vie sociale, l’économie, les guerres. 

(…) Ne croyez pas que la gauche peut mourir. Non. La gauche ne peut pas mourir. Car les sentiments de solidarité, de compassion, de crainte sont humains et transcendent les siècles. 

En France, ce n’est pas la première fois que la gauche traverse une phase de division, de dispersion. C’est ainsi depuis un siècle. Depuis la première unification de 1905, minée dès le départ par la faiblesse et la division du mouvement syndical avec la charte d’Amiens... depuis cette époque lointaine et reculée, la gauche passe par des phases de division, d’affrontements, de réconciliations. Le socialisme s’était unifié en 1905 avec la fusion de différents courants : guesdistes, marxistes, blanquistes, proudhoniens, des syndicats, etc. Jaurès avait réussi ce miracle, mis en cause par quatre événements internationaux successifs, après son assassinat : la guerre de 14, la révolution de 1917, la montée des fascismes, et la deuxième guerre mondiale. 



Chaque fois, l’organisation, l’action des forces de gauche, en France comme ailleurs, a été perturbée par ces événements internationaux : division ou union autour de la guerre de 14 ; division ou union face au problème du communisme installé par les bolchéviques, avec la scission du parti socialiste au congrès de Tours ; dispersion du Cartel des gauches après la victoire en 1924, quand le parti radical, grand parti de gauche historique, lui même divisé, commençait à se morceler – et cela ne s’est pas amélioré depuis ; division et rassemblement avec la naissance et la mort du Front populaire ; division pour le choix ou le refus du régime de Vichy, avec un grand nombre de députés de gauche qui ont voté pour les pleins pouvoirs à Pétain, heureusement que certains ont voté contre ; division ou réconciliation à la Libération pour la mise en œuvre partielle ou totale, rapide ou prolongée, du programme du Conseil national de la Résistance, avec tout ce qu’il contenait dans le domaine du droit social ; division évidemment au moment des guerres coloniales et ces crimes qui ont conduit les forces de gauche, la SFIO en particulier, à se diviser, à se subdiviser ; illusion avec Mendès France que la gauche allait se rassembler, réussite du génie tactique de Mitterrand qui parvient à rassembler la gauche sur un programme… 

Avec froideur, vu mon âge, mais sans indifférence, vu mon passé, j’observe que la gauche n’a jamais joué son rôle progressiste que dans l’unité. En France, c’est particulièrement difficile. Le rassemblement, quand il s’est fait, s’est fait sur une base programmatique. Le programme est toujours difficile à construire puis à mettre en œuvre. Le rassemblement a toujours été précédé, et accompagné, par des scissions, des fusions, des novations – des clubs, des structures locales. Le rassemblement a toujours été facilité par l’existence de leaders plus ou moins doués. Le rassemblement, cet accord programmatique, a toujours été long à venir, difficile à appliquer, et finalement compliqué. 

(…) 

Mais en tout état de cause, ceux qui entreront dans l’histoire ne sont pas ceux qui tenteront de remettre en cause durablement, dans un pays comme la France, les acquis qui appartiennent à notre histoire. Ceux qui entreront dans l’histoire seront ceux qui feront franchir de nouvelles étapes, soit dans leur pays, soit dans d’autres. Il faudrait le rappeler à Monsieur Gattaz : il y a plusieurs façons d’entrer dans l’histoire. On peut entrer dans l’histoire comme Mitterrand qui a commencé à Vichy, est entré dans la Résistance – c’est nettement mieux – a traversé la Quatrième République  – ce n'était pas très long –, a vécu vingt ans dans l’opposition sous la Cinquième République, et a réussi à rassembler la gauche sur la base d'un programme commun, et à faire ce qu’on fait. Cela vaut mieux que d’entrer dans l’histoire comme ceux qui commencèrent par la SFIO, avant la guerre de 14, naviguèrent ensuite dans le Cartel des gauches, sabotèrent le Front populaire, et finirent à Vichy, on sait comment... Entrer dans l’histoire, ce n’est pas un but en soi, pas plus que devenir milliardaire. Mais si l'on veut entrer dans l’histoire, mieux vaut choisir la bonne porte. »


24 août 2015

Les vérités bonnes à dire de Yanis Varoufakis


Si Yanis Varoufakis, ancien ministre des finances grecs, membre de Syriza, a raison, l’hostilité franche de Wolfgang Schäuble, le ministre des finances allemand à l’égard de la Grèce revêt plusieurs aspects. Non seulement M. Schäuble déteste la gauche radicale eu égard au crédo libéral qu’il prône et défend bec et ongles mais en plus il viserait en arrière plan la France et son état providence.
Le mot providence étant pris dans son acception non religieuse évidemment, M. Schäuble viserait les mécanismes de protection des salariés et plus généralement des citoyens français. Qu’il s’agisse des indemnités de chômage ou du système médical ce dernier étant cité en exemple dans le monde entier.
Voilà pourquoi M. Schäuble est favorable à l’austérité en Grèce : baisse des retraites, hausse de la TVA, privatisation à outrance…réduction de la dette à marche forcée créant évidemment beaucoup de misère et beaucoup de souffrances dans la population. Je rappelle au passage que, comme par hasard, la privatisation des aéroports régionaux grecs a bénéficié à une société de transports allemande et ce n’est pas fini.
Lors d’entretiens accordés à divers médias, l’ancien ministre grec est revenu sur les différents conseils européens auxquels il a assisté. Malgré leur « bonne » volonté, les Sapin, Macron et consorts n’ont pu résister au rouleau compresseur allemand. Pour Yanis Varoufakis, la France pourrait très bien, demain, connaître une situation identique à celle de la Grèce. Il oublie que la France est peuplée de plus de 65 millions d’habitants, que l’Etat y est fort, que les impôts rentrent et que l’actif privé et public est très important.
Il n’empêche. Même si M. Varoufakis, nouvel ami d’Arnaud Montebourg, en rajoute un peu, notre pays est fortement impacté par une économie mondiale fragilisée et par un système bancaire interconnecté (voire la crise chinoise !). L'Europe au sein de laquelle l’harmonisation fiscale n’existe pas, n'est qu'une protection de papier. Yanis Varoukakis n’a plus vocation à gouverner car il ne possède pas le sens du compromis. Mais il a raison de clamer quelques vérités dérangeantes.

21 août 2015

Heureusement, on a les Le Pen pour sortir de notre torpeur aoûtienne


Le mois d’août n’est pas propice à l’activisme politique. Heureusement, on a le front national. Et Jean-Marie Le Pen. Exclu par un comité Théodule du parti qu’il fonda et anima pendant des décennies, le vieux militant d’extrême droite, député en 1956 sur les bancs poujadistes et vrai cheval de retour, se voit reprocher par ses proches son amour pour le maréchal Pétain et sa vision très singulière des chambres à gaz « point de détail de l’histoire de la seconde guerre mondiale. »
Ce qui est étrange, ce ne sont pas les propos réitérés de Jean-Marie Le Pen plusieurs fois condamné par la justice de notre pays. C’est le fait que sa fille Marine et son mentor, Florien Philippot, se soient rendus compte que des propos pareils nuisent à l’image de leur parti et par conséquent sont susceptibles de leur porter un certain préjudice politique, eux qui visent le pouvoir et souhaitent se donner les moyens de le prendre.
Autrement dit, ce n’est pas le fond qui les gêne puisque JMLP suit cette ligne provocatrice depuis des lustres et qu’ils sont restés au sein du parti du père visant ainsi la récupération de son électorat pétainiste et catho-facho. Il serait faux pourtant de ne pas reconnaître que Marine Le Pen a séduit d’autres électeurs (de gauche notamment) et elle souhaite conserver parmi eux un taux de sympathie lui permettant de jouer plus qu’un rôle de figurant. Virer papa revient à s’auto délivrer un brevet de bonne conduite et à s’attribuer une certaine respectabilité. Du moins auprès de ceux qui ne sont pas regardants.
Nous qui exécrons le Front national, son chef et ses féaux, savons bien que si par malheur le Front national arrivait au pouvoir, il ne parviendrait pas à régler les graves problèmes hexagonaux et européens. Deux exemples concrets : la Grèce et les migrants. Avec Marine Le Pen au pouvoir, aucune solution viable ne serait proposée. Jeter les gens à la mer ou sortir de l’Euro, voilà bien qui aggraverait la situation des Syriens et celle des Grecs, déjà dans la panade. Le FN n’est pas un parti de gouvernement. Il se pourrait même que JMLP parvienne à pourrir durablement la vie de sa fille et lui porte une botte dont il a le secret.

20 août 2015

Peu de chance de médailles pour les athlètes français à Pékin et un…viagra féminin


L’équipe de France d’athlétisme est décimée. De nombreux médaillés potentiels lors des championnats du monde de Pékin sont claqués ou souffrent de pathologies diverses. Le président de la fédération française voit dans ces blessures des impondérables liés au travail intensif des sportifs et à cette zone d’ombre séparant la performance de l’accident musculaire.
Les athlètes de haut niveau seraient donc comparables à ces formules 1 de la course automobile : performantes mais fragiles. Si l’on comprend bien la logique du président Amsalem (1) qui anticipe ainsi des résultats forcément pas très brillants pour l’équipe de France privée de ses meilleurs éléments, on ne doit pas pour autant écarter un autre aspect du problème des athlètes dont certains demeurent dans le collimateur des contrôleurs anti-dopage. De même qu’on s’est récemment interrogé sur le malaise soudain d’un nageur chinois (avant la finale) épinglé dans le passé par la patrouille, on doit également — même si c’est désagréable — se poser la question de savoir si, parmi ces athlètes, certains ne craignent pas d’être tôt ou tard identifiés comme tricheurs.
Pour preuve, cette étude publiée récemment, indiquant qu’un tiers des athlètes médaillés lors des championnats du monde ou des jeux olympiques faisait l’objet de suspicions évidentes de dopage. Je ne dis pas que les Français absents de Pékin sont dopés, je dis que cette coïncidence d’absences nombreuses, alors que les championnats du monde se préparent des mois à l’avance, est troublante.

Au moment même où on apprend que sept millions de femmes vivant dans les pays en voie de développement ont subi un avortement aux conséquences désastreuses pour leur santé en 2014 faute de soins appropriés et de techniques chirurgicales ou médicales sécurisées, la Food and Drug Administration américaine autorise la vente sur le marché du médicament d’une pilule rose destinée à susciter le désir puis le plaisir sexuel féminin.
Il s’agirait d’une sorte de viagra (lui est destiné aux hommes) permettant une certaine égalité en faveur des personnes (hommes et femmes) regrettant de ne pas remplir leur « rôle » sexuel tel que souhaité…ou souhaitable par chaque individu ? Comme tout médicament, la pilule rose aurait cependant des effets secondaires non négligeables et sa prescription nécessitera un suivi médical.
S’agissant des avortements à risques, le plus souvent clandestins car interdits par certains états, leur nombre toujours plus important et leurs conséquences fâcheuses sur la santé des femmes devraient favoriser une prise de conscience générale à l’opposé des théories dogmatiques et religieuses des anti-avortement.

(1) Président qui en a assez des procès d’intention faits aux sportifs de l’athlétisme.

18 août 2015

Les Allemands rachètent les aérodromes grecs et Franck Martin reçoit la médaille du Mérite maritime


« Athènes a officialisé la cession des 14 aéroports régionaux au consortium allemand Fraport-Slentel pour 1,23 milliard d'euros. Il s'agit de la première privatisation du gouvernement d'Alexis Tsipras. » Autrement dit, le gouvernement allemand et son ministre de l’économie et des finances, notamment, ne veulent pas aider la Grèce à sortir la tête de l’eau mais il se trouve une entreprise allemande pour acheter les aéroports grecs. On marche sur la tête.
On en vient même à se demander s’il ne s’agit pas, tout simplement, d’une stratégie quelque peu morbide de la part de Wolfgang Schäuble, visant à appauvrir les actifs de l’état grec pour permettre aux entreprises allemandes de les racheter à vil prix. Le Monde indique qu’il s’agit de la première privatisation du premier ministre Tsipras. En signant cette vente, Alexis Tsipras a dû s’en mordre et les doigts et la langue, lui qui avait promis de mettre un terme aux privatisations engagées par le précédent gouvernement…mais c’était avant les élections !

J’ignorais que l’un des fils d’Ernest Martin aimait les hochets. Ou les médailles, c’est comme on voudra. S’il apprend, là où il est, que son fils Franck va recevoir des mains de Mme Girardin, secrétaire d’Etat, la médaille du mérite maritime (1), il va sûrement rire aux éclats. Ernest connaissait trop bien la vanité humaine pour accorder quelque importance à une reconnaissance honorifique quelle qu'elle soit.
Dans le quotidien régional « Paris Normandie », l’ancien maire de Louviers revient en détail sur le passé fécampois de sa famille faisant même de son grand-père paternel un terre-neuva alors que celui-ci dirigeait une conserverie au sein de laquelle il inventa des machines (2). On ne va pas chipoter sur ce détail mais Jean Récher, l’auteur de « La Grande pêche » (3), y verrait quelque malice.
Franck Martin, à titre personnel, s’est beaucoup investi dans la rénovation-restauration du Marité, le dernier voilier terre-neuvier existant. Il adresse d’ailleurs un pied de nez à tous ceux (dont je suis) qui ne voyaient pas très bien le lien existant entre l’agglomération Seine-Eure et le Marité justifiant les subventions de la CASE et de la ville de Louviers à des travaux estimés à plusieurs millions d’euros. La ville de Rouen, un temps embarquée à bord du Marité, démâta d’ailleurs rapidement.
Au fait, J’aimerais connaître le nombre d’élèves des écoles de notre territoire qui ont profité de la découverte de la voile et de la mer, l’un des prétextes avancés par l’ancien maire pour justifier l’investissement ?
(1) L’ordre du Mérite maritime est un ordre honorifique français créé le 9 février 1930 à l'instigation de Louis Rollin, ministre de la Marine marchande, pour récompenser les services rendus par les gens de mer. Franck Martin a en effet été récompensé sur le contingent C : personne s'étant distinguée dans le domaine maritime.
(2) 
-->« Ces fours de la marque Tri-sor ont été conçus par M. Martin, directeur de la Conserve fécampoise. » Extrait d'un Livre de Florence Levert.
(3) Le titre exact est « Le Grand métier » paru dans la collection Terres humaines

16 août 2015

Quelques réflexions au débotté


Je me demande bien ce que veut dire « personnalité préférée des Français ». Jean-Jacques Goldman est certainement un très bon auteur et un très bon chanteur mais cela ne nous dit rien de ses comportements, de ses principes, de sa vie. Il écrit bien et il chante bien. Point. De là à en faire une idole…tout comme Omar Sy qui a eu la chance de tenir un rôle superbe dans un bon film de divertissement plein de bons sentiments…depuis il ne quitte plus la tête du hit parade ! Et que dire, encore, de la 3e place de Simone Veil, personnalité éminemment respectée et respectable, disparue de l’action politique depuis des années et des années. Mais les Français aiment bien se tourner vers le passé, cultiver une forme de conservatisme alors que le monde bouge et que la société est en plein bouleversement.
Ce tableau dressé par le JDD n’a, selon moi, aucun sens. Il ne nous dit absolument rien de cette société-là si ce n’est que la société du spectacle avec Dany Boon, Jean Reno ( !) et autres acteurs chanteurs prend le pas sur tout ce qui compte vraiment. Ce palmarès permet sans doute à quelques vedettes oubliées ou absentes de retrouver une seconde vie très artificielle autant que superficielle. Je ne mettrais pas un euro — puisque cet étalon de valeur semble plaire aux Français interrogés — sur une liste dans laquelle Sarkozy arrive à la 40e place et Hollande à la 50e. Ce classement ne nous dit rien des frasques et turpitudes du premier et rien des contradictions du second.

Des dizaines de morts et des centaines de blessés. (AFP)
La Chine est en deuil. Les explosions de Tianjin ont fait des dizaines de morts et des centaines de blessés. La Chine est un grand pays, très peuplé et de plus en plus développé. La seconde économie mondiale connaît pourtant une forme d’essoufflement et la banque centrale chinoise même est obligée de dévaluer sa monnaie pour relancer les exportations…la fameuse dévaluation compétitive.
Pour autant, la Chine fait peu de cas de l’environnement et la pollution y règne en maître. Les contraintes administratives sont politiques et pas techniques ou en tout cas pas suffisamment. Les enquêteurs chinois ignoraient la nature des produits entreposés et qui ont abouti aux explosions mortelles. Ils savent maintenant qu’il s’agit de Cyanures et d’éléments explosifs au contact de l’eau ce qui explique le grand nombre de sapeurs-pompiers décédés. Les populations ont été évacuées dans un rayon de trois kilomètres autour du site concerné craignant les effets des polluants et des gaz dangereux pour l’homme : « La catastrophe, écrit le journal Le Monde, a rappelé le piètre bilan de la deuxième économie mondiale en termes de sécurité industrielle, les réglementations étant souvent ignorées pour des raisons de rentabilité et leur mise en œuvre contrôlée de façon laxiste. »

Les aventures judiciaires du couple Balkany n’en finissent pas d’occuper l’actualité. Les juges d’instruction, dans le cadre des affaires immobilières en cours, ont fait saisir diverses propriétés appartenant, de fait, aux Balkany malgré leurs dénégations. Ils ont même proposé que le Riad de Marrakech (acheté dans des conditions opaques et des méandres financiers identifiés) fasse l’objet des mêmes mesures conservatoires afin de protéger les intérêts de l’Etat. Patrick et Isabelle Balkany ont réussi le tour de force de ne pas payer l’ISF (l’impôt de solidarité sur la fortune) alors qu’ils sont à la tête d’un capital immobilier de plusieurs millions d’euros !
Les amis proches de Sarkozy ont réussi à éviter la sanction des tribunaux jusqu’aujourd’hui mais « l’acharnement judiciaire » dont ils disent être victimes finira bien par les conduire à la barre d’un tribunal comme n’importe quel justiciable. Evidemment, s’ils étaient condamnés à des peines d’inéligibilité, la mairie de Levallois se sentirait orpheline…



9 août 2015

Au golf du Vaudreuil on connaît bien Clément Sordet vainqueur en Irlande sur le Challenge tour ce dimanche


Clément Sordet (premier à gauche) avec Guy Touflet (2e à droite). (photo JCH)
A l’occasion du Northern Ireland open comptant pour le Challenge tour européen (seconde division des joueurs professionnels) Clément Sordet, joueur français en pleine ascension, s’est mis en évidence en terminant premier à l’issue des quatre tours. Avec un score de -17 sous le par il précède quelques joueurs européens parmi les meilleurs comme Dan Huizing.
Lors de la première édition du Vaudreuil Golf Challenge, Clément Sordet, encore amateur, s’était mis en évidence en réalisant un albatros au trou N° 12 soit trois coups sous le par. Jean-Claude Forestier l’avait d’ailleurs récompensé pour cet exploit. En trois ans Clément Sordet a fait du chemin. Lors de la dernière édition du Vaudreuil Golf Challenge, il n’a pas réussi à passer le cut mais il figure quand même à la 30e place du Challenge tour.
Je pense également à Guy Touflet, un membre éminent de l’Amicale des séniors de Normandie, qui a eu la chance et le privilège de jouer avec Clément Sordet lors du premier Pro-Am de la semaine valdérolienne. Il apprendra que son « pro » a réussi l’exploit de gagner sur le Challenge tour avant, peut-être, d’obtenir sa carte pour le grand tour, l’European tour.

Les Guignols de l'info victimes de la guillotine Bolloré


Sarkozy a eu la peau des Guignols de l'info.
Contrairement à certains de mes amis et de mes proches, je ne crois pas que les Guignols de l’info, célèbre émission quotidienne de Canal Plus, modifie d’un iota l’opinion des électeurs et des électrices de notre pays. Pour ceux qui suivent quotidiennement les aventures de PPD et celles des marionnettes vedettes des soirées de feu le Grand journal, il est évident que souvent, les caricatures mises en scène en disent beaucoup sur les comportements et les principaux caractères des «héros» du monde politique français et international. Pour autant, je ne sache pas que «Chirac le menteur» ou «Chirac l’escroc» ait eu à pâtir de l’influence des Guignols. Au contraire. Jacques Chirac est aujourd’hui l’un des hommes politiques préférés des Français ( !) et sa marionnette a joué un rôle évident dans sa notoriété positive depuis qu’il est sorti de l’action quotidienne. Les hommes au pouvoir vivent sous le feu d’autres projecteurs.

Toujours est-il que l’émission emblématique de Canal Plus, jusqu’à maintenant diffusée en clair à une heure de grande écoute, va connaître des changements plus qu’importants à la rentrée. Le propriétaire de la chaîne, Vincent Bolloré, a décidé d’exercer son droit d’éditorialiste tenant son pouvoir (et sa compétence ?) de sa fortune en virant plusieurs membres (historiques) de l’équipe. En passant l’émission en crypté, et plus tard dans la soirée, il exprime l’intention évidente de décapiter une équipe performante et appréciée.  Il ne s’agit pas d’un calcul financier puisque les Guignols, à 20 heures, faisaient pleuvoir la pub jusqu’à plus soif. Il s’agit donc bien d’une manœuvre politique destinée à faire taire des voix libres.

Pourquoi une telle haine ? Pour une raison simple. Les Guignols de l’info ne ménagent pas Sarkozy (ni personne d’ailleurs, hein DSK…) et dénoncent ses travers, ses reniements, ses affaires judiciaires nombreuses. Je le soupçonne d’avoir demandé à Bolloré la tête des «coupables». Le pire c’est qu’il l’a obtenue. Bolloré n’agit donc pas en patron de chaîne mais en protecteur d’un de ses amis. Il avait même, un temps, envisagé de supprimer les Guignols pour les remplacer par Gad El Maleh et Florence Foresti. Pas du tout le même genre de comique iconoclaste et insolent. Bolloré n’est-il pas celui qui mit son yacht au service du nouveau président de la République en 2007 après la fête au Fouquet’s, c’est dire la nature du lien entre les deux hommes.

Cette affaire des Guignols s’inscrit pourtant dans un contexte plus vaste concernant les journaux, les chaînes privées de radio ou de télévision. On assiste à une opération d’envergure de la part des Arnault (LVMH) Dassault, Lagardère, Bouygues, Bolloré, Drahi, etc. tous grands industriels désireux de dominer le secteur de la communication et de l’information. Si l’on y regarde de près, ne restent indépendants que le Canard enchaîné et Mediapart : un journal de presse écrite et un site Internet. Mais nous, citoyens, que pouvons-nous faire si nous pouvons faire quelque chose ? Rompre avec Canal Plus c’est se priver de sport et de cinéma, ne plus acheter Libé c’est s’interdire une vision du monde…les citoyens conservent leur bulletin de vote. Ce sera avec celui-ci qu’ils pourront passer le message : non à la concentration du pouvoir d’informer en quelques mains !