Je n’ai pas encore écrit sur
la tragédie, déjà ancienne, des migrants fuyant les guerres et la misère. Ils
meurent par milliers, asphyxiés dans des camions, dans des soutes de rafiots,
ils se noient également dans la Méditerranée, victimes de passeurs sans
scrupules. Hommes, femmes, enfants, fuyant la Syrie sens dessus dessous, fuyant
l’Erythrée où les combats font rage, ou tout simplement la pauvreté, l’absence
de futur, à la recherche d’une Europe imaginée, rêvée comme un eldorado. Et
pour ce faire, toutes les économies des familles patiemment amassées sont
dilapidées en quelques jours.
Ceux qui ne perdent pas la
vie sont confrontés à des murs de barbelés ou des haines populaires encore plus
dangereuses. L’Europe dont quelques pays sont considérés comme des paradis pour
trouver du travail, être soignés et protégés, fait ainsi face à une crise
humanitaire majeure. Et le flot ne va pas se tarir du jour au lendemain.
Angela Merkel et l’Allemagne
se montrent exemplaires. Pour des raisons évidentes et des choix faits de
solidarité et de préparation de l’avenir, la chancelière ne chancelle pas. Elle
s’apprête à solliciter ses concitoyens pour que ce pays à l’histoire si
lourdement chargée devienne exemplaire aux yeux des autres pays. Il va de soi
que Mme Merkel attend, légitimement, que les pays riches et puissants de l’Union
européenne se mettent au diapason de la nation allemande. La France, la
Grande-Bretagne, surtout, l’Italie, la Grèce, l’Espagne, à un moindre degré, vont
être en première ligne. Ce sera à la fois leur devoir et leur honneur. François
Hollande a assuré que notre pays prendrait sa part.
C’est pourquoi il ne faut
pas craindre les discours de Marine Le Pen ou de Bruno Le Maire. Leur parole
empreinte des accents les plus alarmistes et les plus inquiétants s’inscrit
dans le registre habituel des peurs irraisonnées. Les démagogues se nourrissent
des recettes faciles. Les Français, du moins les plus nombreux d’entre eux,
devraient au contraire entendre le message d’Angela Merkel sur l’Europe des
droits à l’origine de sa fondation.
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