Marc-Antoine Jamet était entouré des candidat(e)s de l'Eure aux prochaines élections régionales. (photo JCH) |
Ne pas parler de ses
adversaires ou, si l’on en parle, adopter une distance nécessaire et une indifférence
même feinte. Cette règle d’or en politique, Marc-Antoine Jamet a décidé de s’en
affranchir. Au point de consacrer une heure de son temps précieux et de celui
des journalistes ébroïciens à dénoncer le passé, le présent et l’avenir d’un
certain Hervé Morin, tête de liste (LR-UDI) aux prochaines élections régionales.
Je peux comprendre la rage
des élus socialistes à imaginer qu’Hervé Morin puisse devenir président de la
grande région normande. Ses titres de gloire locaux se limitent en effet à la
direction de la mairie d’Epaignes et nationaux au ministère de la Défense. De
la mairie d’Epaignes, il y a peu de choses à dire puisqu’il fut l’héritier d’une
tradition catho-rurale établie. Comme ministre de la Défense, on se souvient
surtout des prises de position du véritable acteur que fut Nicolas Sarkozy peu
enclin à partager son pouvoir. Les états de service d’Hervé Morin se limitent
donc à des suppressions de postes au sein des armées, un système
informatique de la paie des militaires défaillant, des actions pour le moins
ratées en Afghanistan et en Libye, le tout couronné par une candidature à la
candidature à la présidence de la République aboutissant à la surnommer
Monsieur 1%. Avec en prime un ralliement piteux à Sarkozy lors du second
tour de la présidentielle de 2012.
Sur le plan régional
quelques chiffres : Hervé Morin a été élu de Haute-Normandie de 2004 à
2010. Il a touché 63 000 euros pour avoir siégé 8 fois en assemblée plénière
(jamais en commission) et avoir totalement disparu du paysage de 2007 à 2010
tout en conservant son poste d’élu. Voilà un bilan qu’on peut (qu’on doit)
qualifier de catastrophique. Et comme le jeu politique français permet aux
absents et aux non-compétents de se qualifier tout de même, Hervé Morin a été
propulsé tête de liste dans le cadre des accords nationaux passés entre LR et
le Nouveau centre lequel, en l’occurrence, porte bien mal son nom.
Fallait-il que la fédération
de l’Eure insiste tant sur la personnalité et l’inaction d’Hervé Morin ?
Sans doute pas. Mais puisque, en décembre prochain, la comparaison se fera
entre Hervé Morin et Nicolas Mayer Rossignol, très investi dans ses fonctions
et d’une rare efficacité dans ses décisions et ses actes (1), il était peut-être
judicieux de placer sur les plateaux de la balance les deux candidats
potentiels à la présidence afin que l’électeur soit placé face à ses
responsabilités. Sans oublier qu’Hervé Morin propose d’installer le conseil régional
à Caen, dépouillant Rouen de ses attributs et de ses atouts satisfaisant ainsi
une simple haine de la gauche normande très implantée dans la métropole
rouennaise.
Les sondages actuels
indiquent un certain avantage de la droite. Sans campagne, sans projet, sans tête
de liste fiable autant qu’investie, la mécanique anti-gouvernementale semble
donc suffisante pour que la droite l’emporte. Les socialistes contestent ces
sondages défaitistes. Marc-Antoine Jamet considère que la raison, les intérêts
de la grande région, la capacité du président Mayer Rossignol et de son équipe feront
la différence. Pour ce faire, les électeurs de gauche, mais pas seulement,
doivent se rendre aux urnes. D’où la campagne d’inscription en cours. Et la présence
patiente et visible dans les rues, les entreprises, les cœurs des villes des
candidat(e)s socialistes. Ils tiennent leur destin en main…et surtout celui de
notre région.
(1) Nicolas Mayer Rossignol et les candidats PS sont en campagne depuis juin. Dans les cinq départements. Bien que sortants, les socialistes sont les challengers d'une campagne difficile eu égard au rejet actuel du gouvernement. Ils parient sur le bilan et les propositions de Nicolas Mayer Rossignol, excellent président et candidat non moins brillant.
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