24 août 2015

Les vérités bonnes à dire de Yanis Varoufakis


Si Yanis Varoufakis, ancien ministre des finances grecs, membre de Syriza, a raison, l’hostilité franche de Wolfgang Schäuble, le ministre des finances allemand à l’égard de la Grèce revêt plusieurs aspects. Non seulement M. Schäuble déteste la gauche radicale eu égard au crédo libéral qu’il prône et défend bec et ongles mais en plus il viserait en arrière plan la France et son état providence.
Le mot providence étant pris dans son acception non religieuse évidemment, M. Schäuble viserait les mécanismes de protection des salariés et plus généralement des citoyens français. Qu’il s’agisse des indemnités de chômage ou du système médical ce dernier étant cité en exemple dans le monde entier.
Voilà pourquoi M. Schäuble est favorable à l’austérité en Grèce : baisse des retraites, hausse de la TVA, privatisation à outrance…réduction de la dette à marche forcée créant évidemment beaucoup de misère et beaucoup de souffrances dans la population. Je rappelle au passage que, comme par hasard, la privatisation des aéroports régionaux grecs a bénéficié à une société de transports allemande et ce n’est pas fini.
Lors d’entretiens accordés à divers médias, l’ancien ministre grec est revenu sur les différents conseils européens auxquels il a assisté. Malgré leur « bonne » volonté, les Sapin, Macron et consorts n’ont pu résister au rouleau compresseur allemand. Pour Yanis Varoufakis, la France pourrait très bien, demain, connaître une situation identique à celle de la Grèce. Il oublie que la France est peuplée de plus de 65 millions d’habitants, que l’Etat y est fort, que les impôts rentrent et que l’actif privé et public est très important.
Il n’empêche. Même si M. Varoufakis, nouvel ami d’Arnaud Montebourg, en rajoute un peu, notre pays est fortement impacté par une économie mondiale fragilisée et par un système bancaire interconnecté (voire la crise chinoise !). L'Europe au sein de laquelle l’harmonisation fiscale n’existe pas, n'est qu'une protection de papier. Yanis Varoukakis n’a plus vocation à gouverner car il ne possède pas le sens du compromis. Mais il a raison de clamer quelques vérités dérangeantes.

21 août 2015

Heureusement, on a les Le Pen pour sortir de notre torpeur aoûtienne


Le mois d’août n’est pas propice à l’activisme politique. Heureusement, on a le front national. Et Jean-Marie Le Pen. Exclu par un comité Théodule du parti qu’il fonda et anima pendant des décennies, le vieux militant d’extrême droite, député en 1956 sur les bancs poujadistes et vrai cheval de retour, se voit reprocher par ses proches son amour pour le maréchal Pétain et sa vision très singulière des chambres à gaz « point de détail de l’histoire de la seconde guerre mondiale. »
Ce qui est étrange, ce ne sont pas les propos réitérés de Jean-Marie Le Pen plusieurs fois condamné par la justice de notre pays. C’est le fait que sa fille Marine et son mentor, Florien Philippot, se soient rendus compte que des propos pareils nuisent à l’image de leur parti et par conséquent sont susceptibles de leur porter un certain préjudice politique, eux qui visent le pouvoir et souhaitent se donner les moyens de le prendre.
Autrement dit, ce n’est pas le fond qui les gêne puisque JMLP suit cette ligne provocatrice depuis des lustres et qu’ils sont restés au sein du parti du père visant ainsi la récupération de son électorat pétainiste et catho-facho. Il serait faux pourtant de ne pas reconnaître que Marine Le Pen a séduit d’autres électeurs (de gauche notamment) et elle souhaite conserver parmi eux un taux de sympathie lui permettant de jouer plus qu’un rôle de figurant. Virer papa revient à s’auto délivrer un brevet de bonne conduite et à s’attribuer une certaine respectabilité. Du moins auprès de ceux qui ne sont pas regardants.
Nous qui exécrons le Front national, son chef et ses féaux, savons bien que si par malheur le Front national arrivait au pouvoir, il ne parviendrait pas à régler les graves problèmes hexagonaux et européens. Deux exemples concrets : la Grèce et les migrants. Avec Marine Le Pen au pouvoir, aucune solution viable ne serait proposée. Jeter les gens à la mer ou sortir de l’Euro, voilà bien qui aggraverait la situation des Syriens et celle des Grecs, déjà dans la panade. Le FN n’est pas un parti de gouvernement. Il se pourrait même que JMLP parvienne à pourrir durablement la vie de sa fille et lui porte une botte dont il a le secret.

20 août 2015

Peu de chance de médailles pour les athlètes français à Pékin et un…viagra féminin


L’équipe de France d’athlétisme est décimée. De nombreux médaillés potentiels lors des championnats du monde de Pékin sont claqués ou souffrent de pathologies diverses. Le président de la fédération française voit dans ces blessures des impondérables liés au travail intensif des sportifs et à cette zone d’ombre séparant la performance de l’accident musculaire.
Les athlètes de haut niveau seraient donc comparables à ces formules 1 de la course automobile : performantes mais fragiles. Si l’on comprend bien la logique du président Amsalem (1) qui anticipe ainsi des résultats forcément pas très brillants pour l’équipe de France privée de ses meilleurs éléments, on ne doit pas pour autant écarter un autre aspect du problème des athlètes dont certains demeurent dans le collimateur des contrôleurs anti-dopage. De même qu’on s’est récemment interrogé sur le malaise soudain d’un nageur chinois (avant la finale) épinglé dans le passé par la patrouille, on doit également — même si c’est désagréable — se poser la question de savoir si, parmi ces athlètes, certains ne craignent pas d’être tôt ou tard identifiés comme tricheurs.
Pour preuve, cette étude publiée récemment, indiquant qu’un tiers des athlètes médaillés lors des championnats du monde ou des jeux olympiques faisait l’objet de suspicions évidentes de dopage. Je ne dis pas que les Français absents de Pékin sont dopés, je dis que cette coïncidence d’absences nombreuses, alors que les championnats du monde se préparent des mois à l’avance, est troublante.

Au moment même où on apprend que sept millions de femmes vivant dans les pays en voie de développement ont subi un avortement aux conséquences désastreuses pour leur santé en 2014 faute de soins appropriés et de techniques chirurgicales ou médicales sécurisées, la Food and Drug Administration américaine autorise la vente sur le marché du médicament d’une pilule rose destinée à susciter le désir puis le plaisir sexuel féminin.
Il s’agirait d’une sorte de viagra (lui est destiné aux hommes) permettant une certaine égalité en faveur des personnes (hommes et femmes) regrettant de ne pas remplir leur « rôle » sexuel tel que souhaité…ou souhaitable par chaque individu ? Comme tout médicament, la pilule rose aurait cependant des effets secondaires non négligeables et sa prescription nécessitera un suivi médical.
S’agissant des avortements à risques, le plus souvent clandestins car interdits par certains états, leur nombre toujours plus important et leurs conséquences fâcheuses sur la santé des femmes devraient favoriser une prise de conscience générale à l’opposé des théories dogmatiques et religieuses des anti-avortement.

(1) Président qui en a assez des procès d’intention faits aux sportifs de l’athlétisme.

18 août 2015

Les Allemands rachètent les aérodromes grecs et Franck Martin reçoit la médaille du Mérite maritime


« Athènes a officialisé la cession des 14 aéroports régionaux au consortium allemand Fraport-Slentel pour 1,23 milliard d'euros. Il s'agit de la première privatisation du gouvernement d'Alexis Tsipras. » Autrement dit, le gouvernement allemand et son ministre de l’économie et des finances, notamment, ne veulent pas aider la Grèce à sortir la tête de l’eau mais il se trouve une entreprise allemande pour acheter les aéroports grecs. On marche sur la tête.
On en vient même à se demander s’il ne s’agit pas, tout simplement, d’une stratégie quelque peu morbide de la part de Wolfgang Schäuble, visant à appauvrir les actifs de l’état grec pour permettre aux entreprises allemandes de les racheter à vil prix. Le Monde indique qu’il s’agit de la première privatisation du premier ministre Tsipras. En signant cette vente, Alexis Tsipras a dû s’en mordre et les doigts et la langue, lui qui avait promis de mettre un terme aux privatisations engagées par le précédent gouvernement…mais c’était avant les élections !

J’ignorais que l’un des fils d’Ernest Martin aimait les hochets. Ou les médailles, c’est comme on voudra. S’il apprend, là où il est, que son fils Franck va recevoir des mains de Mme Girardin, secrétaire d’Etat, la médaille du mérite maritime (1), il va sûrement rire aux éclats. Ernest connaissait trop bien la vanité humaine pour accorder quelque importance à une reconnaissance honorifique quelle qu'elle soit.
Dans le quotidien régional « Paris Normandie », l’ancien maire de Louviers revient en détail sur le passé fécampois de sa famille faisant même de son grand-père paternel un terre-neuva alors que celui-ci dirigeait une conserverie au sein de laquelle il inventa des machines (2). On ne va pas chipoter sur ce détail mais Jean Récher, l’auteur de « La Grande pêche » (3), y verrait quelque malice.
Franck Martin, à titre personnel, s’est beaucoup investi dans la rénovation-restauration du Marité, le dernier voilier terre-neuvier existant. Il adresse d’ailleurs un pied de nez à tous ceux (dont je suis) qui ne voyaient pas très bien le lien existant entre l’agglomération Seine-Eure et le Marité justifiant les subventions de la CASE et de la ville de Louviers à des travaux estimés à plusieurs millions d’euros. La ville de Rouen, un temps embarquée à bord du Marité, démâta d’ailleurs rapidement.
Au fait, J’aimerais connaître le nombre d’élèves des écoles de notre territoire qui ont profité de la découverte de la voile et de la mer, l’un des prétextes avancés par l’ancien maire pour justifier l’investissement ?
(1) L’ordre du Mérite maritime est un ordre honorifique français créé le 9 février 1930 à l'instigation de Louis Rollin, ministre de la Marine marchande, pour récompenser les services rendus par les gens de mer. Franck Martin a en effet été récompensé sur le contingent C : personne s'étant distinguée dans le domaine maritime.
(2) 
-->« Ces fours de la marque Tri-sor ont été conçus par M. Martin, directeur de la Conserve fécampoise. » Extrait d'un Livre de Florence Levert.
(3) Le titre exact est « Le Grand métier » paru dans la collection Terres humaines

16 août 2015

Quelques réflexions au débotté


Je me demande bien ce que veut dire « personnalité préférée des Français ». Jean-Jacques Goldman est certainement un très bon auteur et un très bon chanteur mais cela ne nous dit rien de ses comportements, de ses principes, de sa vie. Il écrit bien et il chante bien. Point. De là à en faire une idole…tout comme Omar Sy qui a eu la chance de tenir un rôle superbe dans un bon film de divertissement plein de bons sentiments…depuis il ne quitte plus la tête du hit parade ! Et que dire, encore, de la 3e place de Simone Veil, personnalité éminemment respectée et respectable, disparue de l’action politique depuis des années et des années. Mais les Français aiment bien se tourner vers le passé, cultiver une forme de conservatisme alors que le monde bouge et que la société est en plein bouleversement.
Ce tableau dressé par le JDD n’a, selon moi, aucun sens. Il ne nous dit absolument rien de cette société-là si ce n’est que la société du spectacle avec Dany Boon, Jean Reno ( !) et autres acteurs chanteurs prend le pas sur tout ce qui compte vraiment. Ce palmarès permet sans doute à quelques vedettes oubliées ou absentes de retrouver une seconde vie très artificielle autant que superficielle. Je ne mettrais pas un euro — puisque cet étalon de valeur semble plaire aux Français interrogés — sur une liste dans laquelle Sarkozy arrive à la 40e place et Hollande à la 50e. Ce classement ne nous dit rien des frasques et turpitudes du premier et rien des contradictions du second.

Des dizaines de morts et des centaines de blessés. (AFP)
La Chine est en deuil. Les explosions de Tianjin ont fait des dizaines de morts et des centaines de blessés. La Chine est un grand pays, très peuplé et de plus en plus développé. La seconde économie mondiale connaît pourtant une forme d’essoufflement et la banque centrale chinoise même est obligée de dévaluer sa monnaie pour relancer les exportations…la fameuse dévaluation compétitive.
Pour autant, la Chine fait peu de cas de l’environnement et la pollution y règne en maître. Les contraintes administratives sont politiques et pas techniques ou en tout cas pas suffisamment. Les enquêteurs chinois ignoraient la nature des produits entreposés et qui ont abouti aux explosions mortelles. Ils savent maintenant qu’il s’agit de Cyanures et d’éléments explosifs au contact de l’eau ce qui explique le grand nombre de sapeurs-pompiers décédés. Les populations ont été évacuées dans un rayon de trois kilomètres autour du site concerné craignant les effets des polluants et des gaz dangereux pour l’homme : « La catastrophe, écrit le journal Le Monde, a rappelé le piètre bilan de la deuxième économie mondiale en termes de sécurité industrielle, les réglementations étant souvent ignorées pour des raisons de rentabilité et leur mise en œuvre contrôlée de façon laxiste. »

Les aventures judiciaires du couple Balkany n’en finissent pas d’occuper l’actualité. Les juges d’instruction, dans le cadre des affaires immobilières en cours, ont fait saisir diverses propriétés appartenant, de fait, aux Balkany malgré leurs dénégations. Ils ont même proposé que le Riad de Marrakech (acheté dans des conditions opaques et des méandres financiers identifiés) fasse l’objet des mêmes mesures conservatoires afin de protéger les intérêts de l’Etat. Patrick et Isabelle Balkany ont réussi le tour de force de ne pas payer l’ISF (l’impôt de solidarité sur la fortune) alors qu’ils sont à la tête d’un capital immobilier de plusieurs millions d’euros !
Les amis proches de Sarkozy ont réussi à éviter la sanction des tribunaux jusqu’aujourd’hui mais « l’acharnement judiciaire » dont ils disent être victimes finira bien par les conduire à la barre d’un tribunal comme n’importe quel justiciable. Evidemment, s’ils étaient condamnés à des peines d’inéligibilité, la mairie de Levallois se sentirait orpheline…



9 août 2015

Au golf du Vaudreuil on connaît bien Clément Sordet vainqueur en Irlande sur le Challenge tour ce dimanche


Clément Sordet (premier à gauche) avec Guy Touflet (2e à droite). (photo JCH)
A l’occasion du Northern Ireland open comptant pour le Challenge tour européen (seconde division des joueurs professionnels) Clément Sordet, joueur français en pleine ascension, s’est mis en évidence en terminant premier à l’issue des quatre tours. Avec un score de -17 sous le par il précède quelques joueurs européens parmi les meilleurs comme Dan Huizing.
Lors de la première édition du Vaudreuil Golf Challenge, Clément Sordet, encore amateur, s’était mis en évidence en réalisant un albatros au trou N° 12 soit trois coups sous le par. Jean-Claude Forestier l’avait d’ailleurs récompensé pour cet exploit. En trois ans Clément Sordet a fait du chemin. Lors de la dernière édition du Vaudreuil Golf Challenge, il n’a pas réussi à passer le cut mais il figure quand même à la 30e place du Challenge tour.
Je pense également à Guy Touflet, un membre éminent de l’Amicale des séniors de Normandie, qui a eu la chance et le privilège de jouer avec Clément Sordet lors du premier Pro-Am de la semaine valdérolienne. Il apprendra que son « pro » a réussi l’exploit de gagner sur le Challenge tour avant, peut-être, d’obtenir sa carte pour le grand tour, l’European tour.

Les Guignols de l'info victimes de la guillotine Bolloré


Sarkozy a eu la peau des Guignols de l'info.
Contrairement à certains de mes amis et de mes proches, je ne crois pas que les Guignols de l’info, célèbre émission quotidienne de Canal Plus, modifie d’un iota l’opinion des électeurs et des électrices de notre pays. Pour ceux qui suivent quotidiennement les aventures de PPD et celles des marionnettes vedettes des soirées de feu le Grand journal, il est évident que souvent, les caricatures mises en scène en disent beaucoup sur les comportements et les principaux caractères des «héros» du monde politique français et international. Pour autant, je ne sache pas que «Chirac le menteur» ou «Chirac l’escroc» ait eu à pâtir de l’influence des Guignols. Au contraire. Jacques Chirac est aujourd’hui l’un des hommes politiques préférés des Français ( !) et sa marionnette a joué un rôle évident dans sa notoriété positive depuis qu’il est sorti de l’action quotidienne. Les hommes au pouvoir vivent sous le feu d’autres projecteurs.

Toujours est-il que l’émission emblématique de Canal Plus, jusqu’à maintenant diffusée en clair à une heure de grande écoute, va connaître des changements plus qu’importants à la rentrée. Le propriétaire de la chaîne, Vincent Bolloré, a décidé d’exercer son droit d’éditorialiste tenant son pouvoir (et sa compétence ?) de sa fortune en virant plusieurs membres (historiques) de l’équipe. En passant l’émission en crypté, et plus tard dans la soirée, il exprime l’intention évidente de décapiter une équipe performante et appréciée.  Il ne s’agit pas d’un calcul financier puisque les Guignols, à 20 heures, faisaient pleuvoir la pub jusqu’à plus soif. Il s’agit donc bien d’une manœuvre politique destinée à faire taire des voix libres.

Pourquoi une telle haine ? Pour une raison simple. Les Guignols de l’info ne ménagent pas Sarkozy (ni personne d’ailleurs, hein DSK…) et dénoncent ses travers, ses reniements, ses affaires judiciaires nombreuses. Je le soupçonne d’avoir demandé à Bolloré la tête des «coupables». Le pire c’est qu’il l’a obtenue. Bolloré n’agit donc pas en patron de chaîne mais en protecteur d’un de ses amis. Il avait même, un temps, envisagé de supprimer les Guignols pour les remplacer par Gad El Maleh et Florence Foresti. Pas du tout le même genre de comique iconoclaste et insolent. Bolloré n’est-il pas celui qui mit son yacht au service du nouveau président de la République en 2007 après la fête au Fouquet’s, c’est dire la nature du lien entre les deux hommes.

Cette affaire des Guignols s’inscrit pourtant dans un contexte plus vaste concernant les journaux, les chaînes privées de radio ou de télévision. On assiste à une opération d’envergure de la part des Arnault (LVMH) Dassault, Lagardère, Bouygues, Bolloré, Drahi, etc. tous grands industriels désireux de dominer le secteur de la communication et de l’information. Si l’on y regarde de près, ne restent indépendants que le Canard enchaîné et Mediapart : un journal de presse écrite et un site Internet. Mais nous, citoyens, que pouvons-nous faire si nous pouvons faire quelque chose ? Rompre avec Canal Plus c’est se priver de sport et de cinéma, ne plus acheter Libé c’est s’interdire une vision du monde…les citoyens conservent leur bulletin de vote. Ce sera avec celui-ci qu’ils pourront passer le message : non à la concentration du pouvoir d’informer en quelques mains !

6 août 2015

Coup de Mistral sur les relations franco-russes


Il faut être cohérent. Si, comme cela a été maintes fois affirmé et prouvé, des soldats russes ont pénétré en Crimée pour aider les séparatistes à rejoindre la «grande» Russie, il s’agit bien d’un cas d’agression reconnu par l’ONU et sanctionné comme tel par des mesures économiques et financières. La Crimée, suite à un référendum suspect, a été rattachée à la Russie au prétexte que ses habitants sont russophones en majorité (ce qui est vrai) et que Sébastopol est le port militaire russe sur la mer noire où pendant longtemps des sous-marins nucléaires y étaient attachés.

Les Mistral sont en mer…
Parmi les sanctions internationales prises contre la Russie, il en est une qui intéresse la France au premier chef. Suite à un contrat signé par Nicolas Sarkozy en 2011, notre pays s’était engagé à livrer deux navires porte-hélicoptères de type Mistral au pays dirigé par Vladimir Poutine. François Hollande, après mûre réflexion et fortes pressions occidentales a décidé que ces deux navires ne pouvaient décemment pas être fournis à un pays qui se moque du tiers comme du quart des frontières pourtant reconnues par la communauté mondiale. Logiquement, il a engagé des négociations avec les autorités russes pour leur rembourser les avances faites dans le cadre du contrat d’origine et obtenir le droit d’en disposer librement. Les négociations ont duré des mois et l’épilogue a été officiellement connu hier.

Cette décision de François Hollande de ne pas livrer les deux Mistrals a été saluée par les défenseurs des droits de l’Homme et par le gouvernement ukrainien. Ce dernier considère que la Crimée est toujours partie prenante du territoire ukrainien. Mais la droite et l’extrême droite françaises ont publiquement protesté contre l’oukase du président de la République. Marine Le Pen étant la plus engagée dans la dénonciation de la décision de François Hollande, elle, présidente du FN, dont on connaît les attaches singulières avec Poutine et ses liens avec certaines banques russes lesquelles lui prêtent de l’argent. Que les Mariani, Myard et d’autres (Ex-UMP) soient sur les mêmes positions n’a rien d’étonnant. Leur récent voyage « honteux » en Crimée connaît une suite politique logique de la part de ces députés montrés du doigt par nombre de démocrates.

Jean-Yves Le Drian, ministre de la défense, affirme que plusieurs acquéreurs intéressés par ces deux navires ont avancé des propositions. Il faut savoir que ces porte-hélicoptères ont d’autres usages : navire-hôpital, centre de commandement, le tout bénéficiant des plus récentes avancées en matière informatique et de communication. Le fait que 400 marins russes aient été formés pendant plusieurs mois sur ces navires sera passé par profits et pertes. Le prix à payer pour une certaine idée des relations internationales et un retour à une forme de guerre froide…


4 août 2015

Chaque jour des journalistes risquent leur vie


Il est de bon ton de railler les journalistes. Dans certains milieux intellectuels et politiques, les professionnels de l’information passent pour des êtres superficiels voire dépourvus de culture générale. Ce n’est pas toujours faux malheureusement mais ces détracteurs d’une profession honnie majoritairement par le public oublient qu’il existe plusieurs sortes de journalistes et plusieurs façons d’exercer ce métier. Le plus difficile, comme disait Jaurès, c'est de chercher la vérité et de la dire.

Si j’en juge par le bilan dressé chaque année par Reporters sans frontières, il est des pays plus dangereux que d’autres pour y pratiquer la liberté d’informer. Sans insister trop «corporativement» sur les cent et quelques morts annuels dans la profession, on ne peut manquer de mettre en exergue certaines contrées du monde où écrire, raconter, dénoncer, crée un risque majeur (la mort !) pour les hommes et les femmes qui s’y risquent. Avec les réseaux sociaux, de nombreux membres d’organisations humanitaires prompts à dénoncer les excès et les bavures des dictatures religieuses ou politiques courent les même dangers que les professionnels. Le monde ouvert l'est également aux pires extrémités.

Le Mexique est un exemple frappant (si j’ose dire) de ces pays où la liberté d’information se paie dans le sang. On a appris ces derniers jours qu’un journaliste menacé dans sa région avait dû s’exiler à Mexico pour tenter de se dissimuler et échapper aux recherches de clans et de bandes ayant promis de le tuer. Deux mois après son arrivée dans la capitale, il a été retrouvé par les chasseurs et massacré avec trois femmes présentes dans son appartement. Au Mexique les témoins sont toujours gênants.

Ce pays est un des pays les plus dangereux au monde. Les trafiquants et les cartels de la drogue y sévissent en masse et se livrent une guerre sans merci pour conserver ou conquérir des territoires. On est toujours sans nouvelles des quarante étudiants sans doute massacrés dont les corps auraient, d'après quelques témoignages de policiers véreux, été brûlés…Au Pakistan, dans certains pays Africains, en Italie avec la mafia, en Libye, en Syrie, des journalistes craignent pour leur vie. On les kidnappe, on les prend en otage, on les échange ou on les assassine. C’est bien autre chose que de la prose acerbe ou des reproches verbeux. 

2 août 2015

Sondages de l'Elysée : les juges battent les buissons


Patrick Buisson responsable d'Artefact.
L’affaire des sondages de l’Elysée sous l’ère Sarkozy revient au premier plan de l’actualité. Pendant que les Français bronzent ou se livrent au farniente, les juges d’instruction continuent de faire avancer leurs dossiers. Les sondages de l’Elysée c’est le fruit des obsessions de Sarkozy quand il était président. Il voulait prendre en permanence le pouls de l’opinion, persuadé qu’il était qu’on peut diriger un pays en fonction des humeurs des citoyens. Mais un sondage n’est rien d’autre qu’une photographie à l’instant T et les humeurs sont changeantes.

Toujours est-il que deux hommes proches du président avaient pour tâche de poser les «bonnes» questions et surtout étaient attributaires des marchés sans appel d’offres. Ainsi Patrick Buisson et Pierre Giacometti, responsables de sociétés de communication, ont bénéficié de 9 millions d’euros pour des sondages dont les thèmes étaient aussi importants que l’image de DSK dans l’opinion ! La Cour des comptes avait donc constaté des dérapages d’une importance telle qu’elle avait sommé l’Elysée d’y mettre bon ordre. Il a fallu la plainte d’une association de lutte contre la corruption pour que la justice de saisisse du dossier après la défaite de Sarkozy en 2012 et après que la Cour de Cassation a décidé que les membres du cabinet présidentiel ne bénéficiaient pas de l’immunité présidentielle.

Patrick Buisson, président d'Artefact, a été mis en examen. Giacometti a été gardé à vue et entendu et doit s’attendre à une décision des juges dans les semaines qui viennent. Il est tout de même extravagant de constater que Sarkozy est mêlé de près (très) ou de loin à nombre d’affaires mêlant politique, argent et justice. Alain Juppé et François Fillon (cf. l’affaire Jouyet) comptent d'ailleurs sur le discrédit de Sarkozy voire sur son incapacité à être le candidat de l’ex-UMP lors de la prochaine présidentielle. Ils espèrent tous deux que des juges seront assez prompts et efficaces pour trouver la faille dans la tunique protectrice ayant bénéficié, jusqu’à maintenant, aux Woerth et compagnie. La justice est lente, dit-on. L’importance est qu’elle avance. Même à son rythme.