Il est de bon ton de railler
les journalistes. Dans certains milieux intellectuels et politiques, les
professionnels de l’information passent pour des êtres superficiels voire
dépourvus de culture générale. Ce n’est pas toujours faux malheureusement mais
ces détracteurs d’une profession honnie majoritairement par le public oublient
qu’il existe plusieurs sortes de journalistes et plusieurs façons d’exercer ce
métier. Le plus difficile, comme disait Jaurès, c'est de chercher la vérité et de la dire.
Si j’en juge par le bilan
dressé chaque année par Reporters sans frontières, il est des pays plus
dangereux que d’autres pour y pratiquer la liberté d’informer. Sans insister
trop «corporativement» sur les cent et quelques morts annuels dans la profession, on ne peut manquer de mettre en exergue certaines contrées du
monde où écrire, raconter, dénoncer, crée un risque majeur (la mort !) pour les hommes et
les femmes qui s’y risquent. Avec les réseaux sociaux, de nombreux membres
d’organisations humanitaires prompts à dénoncer les excès et les bavures des
dictatures religieuses ou politiques courent les même dangers que les
professionnels. Le monde ouvert l'est également aux pires extrémités.
Le Mexique est un exemple
frappant (si j’ose dire) de ces pays où la liberté d’information se paie dans
le sang. On a appris ces derniers jours qu’un journaliste menacé dans sa région avait dû s’exiler à Mexico pour tenter de se dissimuler et échapper aux recherches de clans et
de bandes ayant promis de le tuer. Deux mois après son arrivée dans la
capitale, il a été retrouvé par les chasseurs et massacré avec trois femmes
présentes dans son appartement. Au Mexique les témoins sont toujours gênants.
Ce pays est un des pays les
plus dangereux au monde. Les trafiquants et les cartels de la drogue y
sévissent en masse et se livrent une guerre sans merci pour conserver ou
conquérir des territoires. On est toujours sans nouvelles des quarante
étudiants sans doute massacrés dont les corps auraient, d'après quelques témoignages de policiers véreux, été brûlés…Au Pakistan, dans certains pays
Africains, en Italie avec la mafia, en Libye, en Syrie, des journalistes craignent pour leur
vie. On les kidnappe, on les prend en otage, on les échange ou on les
assassine. C’est bien autre chose que de la prose acerbe ou des reproches verbeux.
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