4 août 2015

Chaque jour des journalistes risquent leur vie


Il est de bon ton de railler les journalistes. Dans certains milieux intellectuels et politiques, les professionnels de l’information passent pour des êtres superficiels voire dépourvus de culture générale. Ce n’est pas toujours faux malheureusement mais ces détracteurs d’une profession honnie majoritairement par le public oublient qu’il existe plusieurs sortes de journalistes et plusieurs façons d’exercer ce métier. Le plus difficile, comme disait Jaurès, c'est de chercher la vérité et de la dire.

Si j’en juge par le bilan dressé chaque année par Reporters sans frontières, il est des pays plus dangereux que d’autres pour y pratiquer la liberté d’informer. Sans insister trop «corporativement» sur les cent et quelques morts annuels dans la profession, on ne peut manquer de mettre en exergue certaines contrées du monde où écrire, raconter, dénoncer, crée un risque majeur (la mort !) pour les hommes et les femmes qui s’y risquent. Avec les réseaux sociaux, de nombreux membres d’organisations humanitaires prompts à dénoncer les excès et les bavures des dictatures religieuses ou politiques courent les même dangers que les professionnels. Le monde ouvert l'est également aux pires extrémités.

Le Mexique est un exemple frappant (si j’ose dire) de ces pays où la liberté d’information se paie dans le sang. On a appris ces derniers jours qu’un journaliste menacé dans sa région avait dû s’exiler à Mexico pour tenter de se dissimuler et échapper aux recherches de clans et de bandes ayant promis de le tuer. Deux mois après son arrivée dans la capitale, il a été retrouvé par les chasseurs et massacré avec trois femmes présentes dans son appartement. Au Mexique les témoins sont toujours gênants.

Ce pays est un des pays les plus dangereux au monde. Les trafiquants et les cartels de la drogue y sévissent en masse et se livrent une guerre sans merci pour conserver ou conquérir des territoires. On est toujours sans nouvelles des quarante étudiants sans doute massacrés dont les corps auraient, d'après quelques témoignages de policiers véreux, été brûlés…Au Pakistan, dans certains pays Africains, en Italie avec la mafia, en Libye, en Syrie, des journalistes craignent pour leur vie. On les kidnappe, on les prend en otage, on les échange ou on les assassine. C’est bien autre chose que de la prose acerbe ou des reproches verbeux. 

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