Patrick Buisson responsable d'Artefact. |
L’affaire des sondages de l’Elysée
sous l’ère Sarkozy revient au premier plan de l’actualité. Pendant que les Français
bronzent ou se livrent au farniente, les juges d’instruction continuent de
faire avancer leurs dossiers. Les sondages de l’Elysée c’est le fruit des
obsessions de Sarkozy quand il était président. Il voulait prendre en
permanence le pouls de l’opinion, persuadé qu’il était qu’on peut diriger un
pays en fonction des humeurs des citoyens. Mais un sondage n’est rien d’autre qu’une
photographie à l’instant T et les humeurs sont changeantes.
Toujours est-il que deux
hommes proches du président avaient pour tâche de poser les «bonnes» questions et
surtout étaient attributaires des marchés sans appel d’offres. Ainsi Patrick
Buisson et Pierre Giacometti, responsables de sociétés de communication, ont bénéficié
de 9 millions d’euros pour des sondages dont les thèmes étaient aussi
importants que l’image de DSK dans l’opinion ! La Cour des comptes avait donc
constaté des dérapages d’une importance telle qu’elle avait sommé l’Elysée d’y
mettre bon ordre. Il a fallu la plainte d’une association de lutte contre la
corruption pour que la justice de saisisse du dossier après la défaite de
Sarkozy en 2012 et après que la Cour de Cassation a décidé que les membres du
cabinet présidentiel ne bénéficiaient pas de l’immunité présidentielle.
Patrick Buisson, président d'Artefact, a été mis en
examen. Giacometti a été gardé à vue et entendu et doit s’attendre à une décision
des juges dans les semaines qui viennent. Il est tout de même extravagant de
constater que Sarkozy est mêlé de près (très) ou de loin à nombre d’affaires mêlant
politique, argent et justice. Alain Juppé et François Fillon (cf. l’affaire Jouyet)
comptent d'ailleurs sur le discrédit de Sarkozy voire sur son incapacité à être le
candidat de l’ex-UMP lors de la prochaine présidentielle. Ils espèrent tous
deux que des juges seront assez prompts et efficaces pour trouver la faille
dans la tunique protectrice ayant bénéficié, jusqu’à maintenant, aux Woerth et
compagnie. La justice est lente, dit-on. L’importance est qu’elle avance. Même à son
rythme.
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