29 août 2012

A Val-de-Reuil, le changement c'est maintenant


Les préfets de Région et de l'Eure en visite à Val-de-Reuil avec Marc-Antoine Jamet (photo Carole Féral)
« A la veille de l'été, alors qu'il inspectait le centre de la deuxième chance (EPIDE) implanté dans la ville nouvelle, Pierre de Bousquet, le nouveau Préfet de la région Haute-Normandie, avait fait part de son intention de visiter Val-de-Reuil avec son collègue de l'Eure Dominique Sorain à la rentrée. Ce n'est pas une visite anodine. L'Etat et la Ville Nouvelle sont liés. Par leur histoire commune, faite de hauts et, parfois, de bas, depuis plus de trente ans. Par l'importance de la présence des services de l'Etat dans la ville : le centre de détention qui est un des  premiers employeurs publics du département, le bassin d'essai des carènes qui, pour la DGS et le ministère de la défense, continuent de se développer, le second SDIS de l'Eure, le commissariat de circonscription fleuron des services départementaux de la police, l'EPIDe, un des rares établissement public d'insertion de la Défense, qui plus est l'un des plus importants de France en taille, parmi d'autres exemples. Val-de-Reuil est également pour l'Etat un partenaire exemplaire d'une opération de renouvellement urbain souvent citée en exemple par l'ANRU et l'ACSé. 

Cette visite intervient à un moment clé. La rentrée 2012/2013 marquera un tournant pour la plus jeune commune de France. Dans les cycles urbains, au cours d'un mandat municipal, il y a les années pour les prospections et pour les études. Puis il y a les années pour les constructions et les chantiers. L'année qui s'ouvre appartient à la seconde catégorie. Avec l'aide de la Région Haute-Normandie et du Conseil général de l'Eure, à la rentrée 2013/2014, Val-de-Reuil aura de nouveau changé de visage. Dès lors l'enjeu de cette visite était d'obtenir quitus du travail réalisé, quitus nécessaire pour que les représentants de l'Etat partagent et accompagnent l'équipe municipale dans la réalisation de ses nouveaux objectifs. C'est un examen de plus pour une ville qui doit relever des challenges puisque rien ne lui est jamais acquis.  

Après un traditionnel accueil républicain en mairie, cinq étapes ont été programmées sur le parcours des préfets qui ont rencontré les acteurs de la rénovation urbaine et de la vie rolivaloises. Ces haltes ont constitué un témoignage des enjeux d’urbanisme, de technologie, de service public, d’emploi, de logement, de vivre-ensemble qui sont les axes de travail de la commune depuis 2001. Ils demeurent les fondements de la politique municipale pour les années à venir. 

- Etape 1 : Devant le nouveau Centre technique municipal, les "Ateliers de Val-de-Reuil", en présence de l’architecte américain Jim Cowey qui les a réalisés, la première halte a présenté une vue d'ensemble du futur quartier Est de la Ville, autour de la gare SNCF qui sera rénovée à partir de janvier 2013, autour du projet d’internat d’excellence, de l’éco-quartier qui verra le jour sur les bords de l’Eure à partir de fin 2012, du futur théâtre de l’Arsenal qui deviendra le deuxième voire le premier théâtre de l'Eure et dont les plans ont été commentés par leur concepteur, l'architecte Jean-François Bodin, préfigurant la future zone tertiaire des Noés.

- Etape 2 : Une des places structurantes de la dalle piétonne, la place aux jeunes, accueillera dans les mois à venir, les travaux ont débuté, le CCAS rénové et le nouveau poste de Police municipale, tandis que la piscine verra la fin de sa rénovation. Les maquettes et projections de synthèse, réalisées par l'architecte-décoratrice Emmanuelle Lego, ont servi de socle à la discussion. 

- Etape 3 : Un des grands paris du renouvellement urbain à Val-de-Reuil est la réimplantation d'activités économiques en cœur de ville. Bernard Malecamp, architecte, a présenté l'édification d'un nouvel hôtel d'entreprises. Il accueillera notamment médecins, architectes et notaires qui, pour la plupart, ont déjà réservé leur emplacement.

- Etape 4 : Le logement est la première réussite du travail mené depuis 2001. Il doit être poursuivi, en particulier dans les quartiers de copropriétés dégradées comme celle de La Garancière dans le quartier de la grosse borne qui fait aujourd'hui l'objet de projets de réhabilitation.

- Etape 5 : la visite s'achèvera Place des Quatre Saisons, à deux pas du futur centre-ville de la cité contemporaine, un centre-ville qui n'existe pas aujourd'hui de manière satisfaisante. Il y sera question de projets de mixité urbaine et fonctionnelle regroupant commerces, logements, équipements publics et activités de services.  

Sur chaque halte, une photographie du site "avant travaux" témoignera des changements, avancées et transformations réalisés en 10 ans. Ces éclairages ont vocation à être pérennisés par l’installation de bornes sur l’histoire de la ville. Val-de-Reuil n'est pas Rouen, Dieppe, Le Havre ou Paris mais mérite que son histoire, son identité, même récentes, soient partagées et connues des visiteurs comme des habitants.   

Cette visite est une marche supplémentaire dans le travail commun entre la Ville Nouvelle et l'Etat vers un PNRU 2 (programme de rénovation urbaine de seconde génération). La prochaine visite préfectorale est déjà inscrite. Elle aura lieu le 24 septembre pour la tenue d’un Comité local de sécurité et de prévention de la délinquance (CLSPD). Tous les partenaires sociaux, éducatifs et de sécurité de la Ville, services de l’Education Nationale, de la protection judiciaire de la jeunesse, du Conseil général, entre autres, y participeront sous la présidence de M. le Préfet de l’Eure et de Mme la Sous-préfète des Andelys. Les élus des communes voisines, parce que ce travail exige coopération et proximité, seront comme à l'accoutumée associés. La confiance des partenaires de Val-de-Reuil à son égard est pour elle un gage de réussite. L'Etat n'est pas des moindres. Il est, historiquement, le premier partenaire de la Ville. »

Marc-Antoine Jamet, maire de Val-de-Reuil

La règle du non cumul n'enchante pas les sénateurs socialistes

Martine Aubry avec Jean-Pierre Bel (président du sénat) et Lionel Jospin. (photo JCH)
En exigeant des parlementaires socialistes cumulards de renoncer à leurs mandats locaux dès le mois de septembre à venir, Martine Aubry, encore première secrétaire du Parti socialiste met les pieds dans le plat. Elle entre dans le dur et se trouve en opposition avec nombre de hiérarques d'un parti d'élus. Ils sont pléthore les députés et sénateurs socialistes à être également maires, présidents de régions, présidents de conseils généraux ou encore présidents de communautés de communes. Et les socialistes ne sont pas les seuls dans ce cas là. Des élus UMP, radicaux de droite et de gauche, des élus communistes, aussi, ont ceci en commun qu'ils cumulent les mandats, les indemnités qui vont avec, et privent ainsi nombre de femmes, de jeunes, de militants compétents et confirmés de débouchés électoraux.
Il n'y a pas que le cumul. Se pose aussi le problème de la longévité de certains élus. Ces derniers affirment évidemment assumer une expérience, une sagesse, garantir une réélection qui sans leur candidature, ne serait pas évidente. François Loncle, qui est dans ce cas, est emblématique à la fois de la lutte contre le cumul et de l'ancienneté dans son mandat de député qu'il assure avec conviction et compétence.
Revenons au cumul des mandats. La situation d'un député (élu au suffrage universel) et d'un sénateur (élu par d'autres élus) est-elle identique ? Certainement pas. François Rebsamen, maire de Dijon, sénateur, s'oppose avec force au projet de Martine Aubry. Il n'imagine pas qu'un sénateur, élu par les maires, ne soit pas maire lui-même. Il n'imagine pas que les représentants des territoires au sénat ne soient l'émanation des volontés et des programmes des élus locaux. Mais un sénateur est un parlementaire et en tant que tel ses fonctions sont de voter les lois et de contrôler le gouvernement, pas de devenir un  super conseiller général !
La réalité du terrain est très différente des desiderata des responsables des partis même s'il arrive que ces desiderata soient aussi ceux des militants. Nous avons adopté au sein du PS et à une large majorité la fin du cumul pour les parlementaires. C'était même un élément de programme de François Hollande. Pourquoi est-ce si difficile de passer à l'acte ?
Parce que le PS sera le seul parti à se doter de règles contraignantes. Parce que les élections municipales sont proches et que le PS aura à supporter l'impopularité inévitable du gouvernement. Parce que des élus confirmés, connus pour leurs engagements locaux et leurs réalisations ne voudront pas être mis au rencart. Autrement dit, l'injonction de Martine Aubry ne sera pas respectée. Dans l'Eure, On attend de voir ce que fera Jean-Louis Destans, député (dont l'élection est contestée par M. Nicolas) également président du conseil général. Comment agira Alain Le Vern, président du conseil régional et sénateur ? La règle du non cumul risque de devenir un sujet de conversation animé au sein du PS. On en a l'habitude.

27 août 2012

Le déroutement du vol Paris-Beyrouth : François Loncle interroge le ministre des Transports


« M. François Loncle interroge le ministre des Transports, de la Mer et de la Pêche sur le déroutement du vol Paris-Beyrouth. Parti de Paris le 15 août, un avion d’Air France devait relier en trois heures la capitale libanaise. Il ne la rejoint finalement que le lendemain, après un périple de 20 heures éprouvantes. En s’approchant de Beyrouth, l’Airbus renonce à se poser, car la route d’accès à l’aéroport est barrée par des manifestants. Cette décision est doublement surprenante : d’une part, les proches venus accueillir les 174 passagers sont parvenus sans anicroche à l’aérogare et attendent déjà dans le hall ; d’autre part, des appareils d’autres compagnies se posent au même moment à Beyrouth sans rencontrer de difficulté. Le vol d’Air France est alors dérouté vers la capitale jordanienne. Mais, faute de carburant suffisant, il est obligé de changer de destination et doit atterrir à Damas. Cette escale s’avère particulièrement inopportune, en raison de la terrible guerre civile qui embrase la Syrie et de la position française très critique à l’égard du président Bachar Al-Assad. Air France a d’ailleurs interrompu depuis cinq mois toute liaison avec Damas. L’avion se retrouve cerné par des véhicules militaires, ce qui provoque l’inquiétude légitime des passagers dont certains, comme l’ambassadeur de France à Beyrouth et des personnalités libanaises, sont notoirement hostiles au régime syrien. La situation était potentiellement dangereuse et aurait pu dégénérer rapidement. Une passagère a même confié avoir passé une nuit horrible. Après que l’équipage a trouvé une autre solution pour régler le kérosène que de demander aux voyageurs d’avancer l’argent nécessaire, l’avion s’envole au bout de deux heures d’escale imprévue pour Larnaca (Chypre) d’où il rejoint enfin le Liban. M. François Loncle souhaite que le ministre des Transports exige d’Air France des explications circonstanciées sur le déroutement incompréhensible et dangereux de ce vol. Il voudrait que les responsabilités soient clairement établies et savoir notamment qui a pris la décision consternante de faire atterrir un avion dans un pays plongé dans un conflit sanglant et de risquer ainsi la sécurité de tous les passagers. Il demande enfin au ministre des Transports de lui faire connaître les sanctions prises par les dirigeants de la compagnie Air France. »
François Loncle
Député de l'Eure

25 août 2012

Merah n'était pas un loup solitaire

Il me semble que les médias ont été un peu courts sur la dernière affaire Mohamed Merah. Le tueur de Montauban et de Toulouse, présenté comme « un loup solitaire » par Bernard Squarcini, ancien patron de la DCRI (direction du renseignement) est en réalité un djihadiste patenté et recensé comme tel par les services secrets français. Plusieurs organes d'information nous ont appris ces jours derniers, que Mohamed Merah, avant de tuer les militaires et les enfants juifs de l'école toulousaine, avait passé des semaines et des mois à voyager dans certains pays bien connus comme le Pakistan, l'Afghanistan, pays répuités pour former les militants et les terroristes appelés à frapper les infidèles.
Mieux même, il avait passé des centaines de coups de téléphone dans plusieurs dizaines de pays, le tout suivi avec scrupule par des agents français dont la conclusion était sans appel : Merah veut se faire discret et se livre à des activités dangereuses.
Dans ces conditions, comment expliquer que ce jeune islamiste extrémiste ait été laissé libre de ses mouvements et ait pu passer à l'acte sans qu'à aucun moment la police française n'intervienne ? On se souvient des déclarations de Sarkozy et ses sbires aux ordres lors de l'attaque des forces de l'ordre contre Mohamed Merah. Il n'y avait pas de mots assez durs contre l'assassin devenu un monstre aux yeux du pouvoir et des citoyens. Et, bien sûr, chaque responsable important minorait les renseignements et indications précieuses pourtant connus des responsables de la DCRI. Il y a donc eu pour le moins négligence voire pire. En acceptant de déclassifier certains documents, Manuel Valls aide à la manifestation de la vérité mais surtout, il permet aux familles d'interpeller l'ancien pouvoir exécutif (les Guéant et compagnie) et de leur demander des comptes. Mohamed Merah n'était pas le type isolé, teinté de folie. Il était aux ordres de penseurs totalitaires logés au Pakistan ou ailleurs, trop heureux d'utiliser et de manipuler ces jeunes Français d'origine algérienne par exemple, en mal de reconnaissance et victime d'un avenir bouché.
On attend avec impatience que les responsabilités soient précisées et que les coupables d'inertie soient sanctionnés.

22 août 2012

Gérard Depardieu : la meilleure défense c'est l'attaque

Quand Gérard Depardieu a une grosse envie lors du décollage d'un avion, il urine dans le couloir public. Quand il circule sur son scooter et qu'il a peur d'un automobiliste (imprudent ?) il lui donne un coup de poing. Quand il veut remercier quelqu'un qui l'a aidé à résoudre un problème financier important, il soutient Nicolas Sarkozy, candidat à la présidence de la République. Gérard Depardieu — c'est ce qui fait son charme — n'est pas un homme comme les autres. Il s'agit d'une vedette du grand écran et du petit aussi. Une vedette bénéficie d'égards que tout un chacun devrait respecter sauf à se faire apostropher voire cogner.
Franchement, Gérard Depardieu est (a été ?) un grand acteur. Nous nous souvenons tous de ses interprétations lumineuses, de son jeu direct, naturel, magnifique. Mais depuis que son ami Jean Carmet lui a mis le nez dans les vignes, Depardieu se prend pour un seigneur intouchable. Autrement dit il est odieux. mais comme la meilleure défense c'est l'attaque et que l'automobiliste qu'il a boxé a décidé de porter plainte contre l'acteur, ce dernier à son tour a porté plainte pour conduite dangereuse. Il est bien évident qu'il sera difficile de prouver cette conduite dangereuse mais le dépôt de plainte conjoint a pour objectif de faire peur au conducteur frappé et d'ouvrir une négociation amiable.
J'ignore comment cette histoire de corne-cul se terminera. Je ne veux pas de mal, en particulier, à Gérard Depardieu mais le passage à l'acte violent dénote chez l'acteur une propension à se faire justice lui-même ce que le code pénal réprouve. La loi doit être la même pour tous.

21 août 2012

Un viol est un viol

Même s'il retire in fine sa candidature au sénat américain, la déclaration du candidat républicain au sénat dans le Missouri n'est au fond rien d'autre que l'expression des ultra conservateurs américains. Avant de devoir présenter ses excuses et aussi « pardon », le candidat sénateur a tout bonnement affirmé qu'il était rare que les femmes «vraiment violées» tombent enceintes, leur corps développant des défenses interdisant toute grossesse. On aura tout entendu !
Au-delà de la stupidité de l'argument, au-delà de la négation même de toute notion scientifique objective, une affirmation pareille mérite qu'on s'y arrête un instant. Pourquoi ? Parce qu'elle exprime publiquement des sornettes datant du Moyen-âge bien avant en tout cas qu'on soit certain que la rencontre d"un ovule et d'un spermatozoïde aboutit à la formation d'un œuf quelles que soient les circonstances de cette rencontre.
Le candidat sénateur se réfère donc à des croyances négationnistes et je ne suis pas certain qu'il soit si esseulé que cela. Bien sûr, le candidat Républicain à la présidence des Etats-Unis Mitt Romney, s'est désolidarisé de cette affirmation et d'autres voix de ce parti de droite l'ont rejoint. Tout de même. En 2012 dans un pays démocratique évolué comptant les meilleures universités en tête du classement mondial des établissements d'enseignement supérieur, il est des hommes pour avancer pareille ineptie. Dans ce beau pays de France, à la droite de la droite, on pourrait entendre des hommes affirmant qu'un viol est un fait anodin, que la victime était forcément consentante…la conclusion, elle nous vient de Barack : « un viol est un viol. »

20 août 2012

De Vladimir Poutine à la situation en Syrie

La condamnation à deux ans de camp (quel pays que cette Russie !) pour profanation religieuse contre l'Orthodoxie des trois chanteuses et danseuses des Pussy Riot montre le vrai visage de Vladimir Poutine et de sa justice aux ordres. On croyait que Gorbatchev avait mis un terme aux agissements à la soviétique mais on se trompait. On ne gomme pas 70 ans de bolchévisme avec un Eltsine et surtout avec un président russe ancien chef du KGB.
Ce dictateur —puisqu'il faut appeler les choses par leur nom — est un tzar d'un genre ancien. Il utilise les procédés d'hommes réputés pour leur violence, leurs atteintes aux droits de l'homme, leur obsession de la lutte contre les libertés publiques et leur comportement autocratique.
Condamner trois jeunes femmes punk (dont deux jeunes mères de famille) pour une danse et un chant anti-Poutine montre bien que la démocratie et ses attributs ne règnent pas en Russie. Il faut absolument que les démocraties européennes s'élèvent (elles ont commencé à le faire) contre cette atteinte à la liberté d'expression. Il faut absolument faire savoir à Poutine qu'un état de droit ne condamne pas à l'enfermement pour un écart de conduite. Les Pussy Riot doivent être soutenues et encouragées.

"Il n'y a pas eu pendant tout le quinquennat de Nicolas Sarkozy d'émeutes urbaines", a assuré Brice Hortefeux, vendredi 17 août. Quel menteur ! On connaissait Hortefeux, on savait ses petits arrangements avec la vérité, notamment dans l'affaire Takiedine, mais on ne pensait pas qu'il irait jusque là dans son idolâtrie de Sarkozy. Le journal Le Monde se plaît à rappeler les nombreux et différents épisodes d'émeutes urbaines qui ont jalonné le quinquennat du président sortant.
Ne nous réjouissons pas pour autant trop rapidement. Les tristes événements d'Amiens nous rappellent que des cités recèlent des bandes et des coquins. Comment traiter ces problèmes de délinquance urbaine ? Par la force ? Le résultat est mauvais. Par le dialogue ? Il semble bien difficile à engager. Pourtant, c'est la seule voie possible. Il suffit de trouver les vecteurs aptes à favoriser, sans angélisme, un effort d'éducation et de civisme.

La droite — et elle n'est pas toute seule — reproche à François Hollande de ne pas renverser la table pour mettre en place les réformes promises pendant la campagne électorale. C'est tout juste si on ne l'accuse pas d'avoir pris deux semaines de vacances au fort de Brégançon ! Pour le président, l'année passée a été dure. Campagne interne, campagne réelle, campagne sur campagne puis élection, puis action. « La rentrée c'est maintenant » a déclaré François Hollande en descendant du TGV qui l'a conduit à Paris. La critique c'est tout le temps. Et c'est normal car les gens au pouvoir ont besoin de minorités agissantes pour ne pas dormir sur leurs lauriers.

Laurent Fabius à Rouen lors du meeting de François Hollande. (photo JCH)
Il en est un qui n'a pas pris de vacances. C'est Laurent Fabius. Le ministre des Affaires étrangères est très préoccupé par la situation au Mali et par la guerre civile larvée en Syrie. Le ministre n'y est pas allé par quatre chemins. Bachar El Assad doit être combattu et son régime abattu. J'entends d'ici les BHL, les va-t-en-guerre de la droite exigeant une intervention armée dans un pays soutenu par la Russie, la Chine, L'Iran…excusez du peu. Comparer la Syrie et la Libye c'est ne rien connaître à la situation au Moyen-Orient. C'est ne rien savoir des conséquences fâcheuses qui ont succédé à la disparition — sans regrets — de Mouamar Kadhafi. Les armes libyennes traînent au Mali, les terroristes d'AQMI se sont bien servis et la situation politique à Tripoli est inquiétante. C'est la force de Laurent Fabius que de réfléchir avant d'agir et de mesurer les conséquences de toutes les actions françaises.

19 août 2012

Victoire par KO de Gérard Filoche contre Guinot ! 14 à 0.


Communiqué de Démocratie et socialisme :
« La Cour d’appel a déclaré « irrecevable » la plainte attribuée au « CE » Guinot contre Gérard Filoche. L’inspecteur du travail, déjà relaxé en première instance le 12 octobre 2011 obtient complète satisfaction le 3 juillet 2012 après 8 ans de procédure acharnée : la plainte attribuée au « CE » Guinot est jugée « irrecevable » par la Cour d’appel du TGI de Paris.
En fait Gérard Filoche avait été poursuivi depuis 2004 par les patrons de Guinot parce que dans l’exercice de ses missions, il avait refusé par trois fois l’autorisation de licenciement d’une salariée protégée, déléguée CGT, de retour de congé maternité.
Ces patrons Guinot (condamnés à plusieurs reprises pour différents délits) avaient voulu, à la place de leur CE (instance bidon qui leur était acquise et ne fonctionnait pas, ne prenait pas d’heures de délégation, ne prenait pas de budget de fonctionnement, ne se réunissait pas, composée en fait d’un seul homme), poursuivre, Gérard Filoche pour « chantage envers le CE » (sic).
Puis, conseillés en décembre 2007 par le Directeur général du travail, le dénommé Jean-Denis Combrexelle (celui qui a commis la « recodification » du Code du travail pour le compte du Medef) et même, pendant un temps, (on se demande encore pourquoi) par le Parquet, le « chantage » a été remplacé par « entrave au CE ».(resic)
Pareille ineptie ne s’était jamais vue, depuis 1945, en 66 ans  : un inspecteur du travail qui a poussé à ce que le CE soit créé, élu, et fonctionne (sans l’intervention de Gérard Filoche en 2003 il n’y aurait même pas eu l’ombre d’un CE au siége de  Guinot), est accusé de « l’entraver » (sic).
Et au lieu de défendre son subordonné, le DGT, pour le compte direct des patrons Guinot, sans s’informer et sans même s’enquérir des faits auprès de l’inspecteur concerné,  a « chargé » l’inspecteur de façon violente et partiale dans une lettre accusatrice, juridiquement fausse à un niveau de mauvaise foi incroyable.
Et le Parquet (qui n’a jamais le temps de juger les procès-verbaux de l’inspection, trois sur quatre sont classés sans suite par la parquetière concernée), a trouvé le temps de poursuivre… non pas Guinot mais Gérard Filoche, par un « réquisitoire supplétif » (sic), pour un « délit d’entrave » malgré le fait que le juge d’instruction – après cinq heures d’interrogatoire le 7 mars 2007) y avait renoncé !
Et depuis 2004, la procédure est poursuivie, par les patrons Guinot avec le même avocat M° Varaut qui annonce à la presse que l’inspecteur du travail « va être moins fier que lorsqu’il s’en prend aux employeurs »… Pure visée politique  !
Quand l’avocat de Gérard Filoche, Me Tricaud, dépose des conclusions fin 2008, qui font remarquer aux patrons de Guinot que leur prétendu « CE » ne s’est jamais plaint lui-même, et que sa plainte est irrecevable, ils feignent d’organiser une réunion de celui-ci, tenez-vous bien, le 9 mars 2009, 5 ans après les faits, pour qu’il se porte lui-même partie civile. Mais même ça, ça ne réussit pas, car ils ne font pas de convocation, de compte-rendu de ladite réunion (il n’y en a jamais), et c’est cette plainte (que le Parquet ni le DGT n’avaient sans doute pas examinée ?) qui est finalement déclarée « irrecevable » le 3 juillet 2012.
Le même avocat du patron de 2004 à 2009 devenu avocat du CE de 2009 à 2012, est donc battu sur toute la ligne : car le jugement en 1ere instance relaxe Gérard Filoche de tout fait fautif, et le jugement en appel annule la procédure depuis 2009, laissant le DGT et le Parquet à leur honte de 2004 à 2012.

18 août 2012

Mariage homosexuel : Christine Boutin chantera le cantique des cantiques

J'ai écouté avec attention les arguments de Christine Boutin contre le mariage homosexuel. Qu'ils soient hommes ou qu'elles soient femmes, ce que demandent les homosexuels, c'est qu'on leur reconnaisse les mêmes droits que les hétérosexuels. Ce n'est pas très compliqué. Dans une société de progrès, tout ce qui concourt à favoriser la liberté de choix de vie, l'échange des sentiments, l'harmonie d'une famille, est bon à prendre.
Christine Boutin s'arcboute, comme elle le fit lors de l'adoption de la loi sur le PACS (pacte d'union civique) sur les positions de l'Eglise avec un grand E autrement dit sur des positions très rigoristes et très moralisatrices, datées, vieillies, formulées à une époque où on ne savait rien de l'homosexualité qu'on qualifiait alors de maladie. Pour justifier son refus du mariage homosexuel, l'ancienne députée affirme — et elle ne sera pas démentie — que pour faire un enfant il faut la rencontre d'une cellule masculine et d'une cellule féminine. Et alors ? Elle prétend que derrière le mariage homo se cache la demande d'adoption ? Et alors ? Elle assure que les enfants ont besoin d'une mère et d'un père ? Quand la société d'aujourd'hui est ce qu'elle est : naissances hors mariage, pacte civil, familles monoparentales nombreuses, familles recomposées, bébés éprouvettes, contraception, interruption de grossesse, se souvient-on de l'ancienne législation qui faisait de l'avortement un crime et la publicité pour le planning familial un délit ? Se souvient-on qu'il y a peu encore, les femmes françaises devaient avoir l'autorisation de leur mari pour ouvrir un compte bancaire ? Qu' a fait Christine Boutin pour faire évoluer les lois ? Qu'a-t-elle fait sinon lire le cantique des cantiques à la tribune de l'Assemblée nationale pour retarder l'adoption du PACS !
Les Boutin, Vaneste et bien d'autres encore, sont des gens du passé. Il est grave que des opinions rétrogrades, réactionnaires, qu'on doit respecter sur le plan individuel aient vocation à devenir l'intérêt général. François Hollande, parmi ses 60 propositions, a prévu d'autoriser le mariage des homosexuels et ainsi d'ouvrir l'adoption. Au-delà de la question morale qui n'a pas grand chose à voir là-dedans, ce sont des problèmes humains, juridiques, familiaux, qui vont se trouver résolus. La France, grande démocratie républicaine, s'honorerait à faire des homosexuels des hommes et des femmes comme les autres possédant les mêmes droits que les autres : aimer, se marier, adopter des enfants. Toutes les enquêtes sérieuses prouvent que les enfants de couples homosexuels connaissent le même développement que les autres. A quand le vote de la loi ?

5 août 2012

Mme Brigitte Barèges compense comme elle peut la perte de son indemnité parlementaire

Je lis que Mme Brigitte Barèges, ex-députée UMP, vaincue loirs des dernières élections législatives, s'est fait voter par son conseil municipal une augmentation de ses indemnités portées de 1400 à 3700 euros. Les conseillers et conseillères de sa majorité n'ont vu là que la simple récompense de l'engagement d'une élue dont l'ancienne indemnité parlementaire et l'indemnité pour frais de représentation atteignaient tout de même plus de 11 000 euros. Elle récupère de la main droite, une partie de ce qu'elle a perdu de la main…droite aussi pour continuer son action politique. je suis certain, en plus, qu'elle légitime cette augmentation de son indemnité, comme le déclarait un ancien maire de Louviers (de l'UMP ) qui, accusée de festoyer sur le compte de la ville, se justifiait en invoquant les nuits et les jours passés à défendre « les intérêts » des citoyens.
Mme Barèges n'est pas n'importe qui. Elle appartient à cette frange de l'UMP qui fricote habilement (?) avec le Front national. Durant la dernière campagne électorale, Mme Barèges, dans l'espoir sans doute de recueillir les suffrages des électeurs du FN au second tour, a publiquement souhaité la victoire de Marine Le Pen à Hénin-Beaumont. Ils sont quelques-uns et quelques-unes à ne plus s'offusquer des propositions avancées par la présidente du Front national notamment les propositions anti-sociales telle que le priorité nationale anciennement préférence nationale. Ces député(e)s de l'UMP ont franchi le Rubicon depuis des mois déjà, voire des années, et ils et elles ont pour maître à penser le conseiller préféré de Nicolas Sarkozy, M. Patrick Buisson, dont Nathalie Kociusko-Morizet a dit : « Ce n'est pas la victoire de la droite qu'il souhaitait mais celle de Charles Maurras ».
Pour les jeunes générations, il n'est pas inutile de préciser quelques traits de la personnalité de Charles Maurras. Ce doctrinaire royaliste vantait un nationalisme intégral et un antisémitisme permanent. Soutien de Pétain et de « La Révolution nationale », Maurras sera exclu de l'Académie française après la Libération et frappé d'indignité nationale pour collaboration. Depuis 1952, date de sa mort, nombreux sont les intellectuels d'extrême droite, qui tentent de réhabiliter sa pensée et son action. Évidemment, ces gens-là sont antirévolutionnaires au sens des Lumières et des droits de l'Homme.