1 mai 2008

Le 1er Mai, fête du travail et des travailleurs

Il n'est pas neutre que le nouveau code du travail revu et corrigé par M. Larcher et sa commission (ils bossent dessus depuis deux ans) entre en application le 1er mai 2008. C'est une façon originale pour le gouvernement de marquer le coup à l'occasion de ce qui reste la fête des travailleurs. Gérard Filoche, inspecteur du travail, présent à une réunion publique au Manoir-sur-Seine, lors de la campagne présidentielle, nous avait dit tout le mal qu'il fallait penser de la réforme en cours. Il avait cité maints exemples — malheureusement très et trop techniques — de recul du nouveau code sur l'ancien. Il est vrai qu'un code qui comporte plus de 3000 articles n'est pas la portée du premier lecteur venu. Mais on peut faire confiance à Gérard Filoche. Il a analysé de près ce qu'on appelle pudiquement au gouvernement « une réécriture moderne » d'un texte quelque peu vieillot. Il a tiré la sonnette d'alarme avant l'élection de Sarkozy pour nous mettre en garde et mettre en garde les salariés. Sarkozy a été élu. Larcher a continué son travail de sape. Le nouveau code a été approuvé au Parlement. Il est applicable. Et c'est un drôle d'anniversaire.
En parlant d'anniversaire, il nous revient que j'ai connu des municipalités de gauche à Louviers qui profitaient du 1er mai pour mettre sur pied des spectacles liés au monde du travail ou à celui des travailleurs. Sans cultiver à l'excès la nostalgie et sans citer les noms des artistes invités (souvent prestigieux) dans le passé, on pourrait suggérer à la commission culturelle municipale de réfléchir pour qu'en 2009, la fête du travail à Louviers soit autre chose que la fête des vendeurs de muguet à la sauvette même si cette fleur est aussi un symbole d'amour.

30 avril 2008

Franck Martin doit tenir compte de l'avis des maires des petites et moyennes communes

La commission plénière de l'agglomération Seine-Eure avait lieu, mardi soir, au siège de la Fringale. Les délégués étaient nombreux qu'ils soient titulaires ou suppléants, bonne indication de l'attention qu'ils accordent à la bonne marche de l'EPCI. Il s'agissait, outre d'approuver des délibérations quelque peu en retard sur leur calendrier eu égard au trimestre électoral et importantes pour la mise en œuvre des projets communs, de désigner les membres de divers organes et commissions.
Le Syndicat mixte du Vaudreuil (présidé par Michel Ranger) chargé de la gestion de la base de plein air et de loisirs et de l'aménagement hydraulique du site comprend des conseillers régionaux, des conseillers généraux et des élus de l'agglomération Seine-Eure. Franck Martin avait l'intention originelle de faire élire comme titulaires : lui-même, Patrice Yung et Jean-Pierre Auger. Les maires de Léry, Poses, Tournedos, soutenus d'ailleurs par Bernard Leroy, ont jugé qu'il était anormal que leur commune qui jouxte la base de loisirs et dont on a amputé une partie de territoire pour la réaliser, ne soit pas représentée.
Franck Martin semble faire preuve de dispositions d'esprit nouvelles. Le rapport de forces politique et numérique rend raisonnable des gens qui ne l'étaient pas forcément. Ont donc été élus, membres titulaires : Franck Martin, Patrice Yung et Robert Ozeel (maire de Léry) membres suppléants (ils peuvent assister aux séances du SMV) MM. Auger, Mme Halbout (maire de Tournedos-sur-Seine) et M. Aubinais (maire de Poses).
Marc Antoine Jamet, maire de Val-de-Reuil, devrait, lors d'une prochaine séance, se voir attribuer des responsabilités effectives liées au contrat d'agglomération qui doit être prochainement signé par Alain le Vern , président de la Région, Jean Louis Destans, président du conseil général et Franck Martin, président de l'agglomération.

La Dépêche aime tellement la CASE…

La Dépêche aime tellement la CASE qu'elle a publié à nouveau cette semaine, la Une de la semaine dernière. On y revoit le président et les vice-présidents qui n'en demandaient pas tant de la part de notre important journal local. Que s'est-il passé ? Pour avoir été aux manettes de ce journal pendant quelques années, je puis affirmer que les journalistes de Louviers ne sont pour rien dans cette erreur. Une erreur qui a exigé des dépôts de presse l'apposition d'une affichette assurant qu'il s'agissait bien de La Dépêche nouvelle du 30 avril puisque la tradition interdit de dater les journaux du 1er mai. Il s'est agi, sans doute d'un problème technique dit d'imposition et les faits se se sont déroulés dans l'imprimerie chargée de sortir le journal. Les contrôles « au cul » de la rotative auraient dû permettre de constater l'erreur mais il arrive qu'on confonde vitesse et précipitation d'où la gaffe. Celle-ci n'a tout de même rien à voir avec l'annonce de la mort d'un vivant qui, elle, est bien une faute professionnelle grave. D'ailleurs M. Elkabbach est convoqué devant le CSA où il aura à justifier son énorme bourde. Est-elle justifiable ?

Pierre Vandevoorde chez Michel Drucker…

Notre photo : Olivier Besancenot chez ses amis lovériens en janvier 2004 au Moulin. (Photo JCH)

…ou plutôt Olivier Besancenot, le principal porte-parole de la LCR (Ligue communiste révolutionnaire) invité le 11 mai prochain dans l'émission de Michel Drucker « Vivement Dimanche » ce qui, pour un homme politique est une vraie consécration. Ce sera l'occasion de revenir sur le passé d'un jeune homme qui a fait son chemin et qui propose la constitution d'un parti anticapitaliste, un nouveau parti à gauche, qui occuperait l'espace de l'extrême gauche (Lutte ouvrière, la LCR, des communistes et des socialistes déçus). Son pari, c'est que les jeunes le rejoignent lui qui a permis à nombre de listes aux dernières élections municipales de gagner des sièges ici ou là et notamment à Louviers où Gérard Prévost a été réélu.
Au cours de l'émission de « pipolisation » on verra et on entendra Pierre Vandevoorde qui reste ce professeur d'Allemand du collège du Hamelet de Louviers qui a donné à Olivier Besancenot (alors que lui était lycéen aux Fontenelles) le goût de la Révolution et de son histoire et du combat social, mais on ne verra pas Geneviève Besancenot, lovérienne, sa mère, présente sur la liste de M. Prévost lors des municipales. Pourquoi ? Tout simplement parce qu'Olivier Besancenot a décidé de protéger sa vie privée (amie, enfant, parents) autant que possible et de ne pas mélanger le sentimental intime avec les sentiments collectifs.

29 avril 2008

Du bon usage de la proportionnelle…

Le Parti socialiste affirme qu'il ne votera pas en faveur de la réforme des institutions si une dose de proportionnelle aux élections législatives n'est pas prévue par le gouvernement actuel. Cette dose de proportionnelle pourrait être de 10 % de l'ensemble des députés soit une soixantaine de parlementaires. François Bayrou a formulé la même exigence et François Sauvadet, du Nouveau centre, qui ne veut pas se laisser distancer par son ancien mentor, a affirmé, aujourd'hui, que son parti exigeait lui aussi une dose de proportionnelle.
Lentement l'étau se resserre sur l'UMP dont les dirigeants et les députés ne veulent pas entendre parler de cette mesure. Il faudra sans doute que Nicolas Sarkozy arbitre en faveur de la proportionnelle au Palais Bourbon s'il veut voir approuver les autres modifications qu'il soumettra au Congrès puisqu'il faut une majorité des 3/5e pour que les propositions soient adoptées. L'UMP ne peut, à elle seule, atteindre ce seuil majoritaire.
La conséquence de cette dose de proportionnelle est qu'il faudra supprimer une soixantaine de circonscriptions pour que les partis tirent profit de cette proportionnelle. Cela fera, notamment, entrer Olivier Besancenot et Jean-Marie Le Pen à l'Assemblée nationale. Qui dit suppression de circonscriptions dit redécoupage. Et c'est là que les ciseaux de Mme Alliot-Marie, ministre de l'Intérieur (et ceux de Luc Chatel expert électoral de l'UMP) entreront en action.
Si l'Eure perdait un siège de député, parions que les circonscriptions redécoupées pourraient être la 2e (député, Jean-Pierre Nicolas UMP) et la 4e, celle de François Loncle (PS) qui pourrait bien récupérer les cantons de Brionne, du Neubourg…Il est encore trop tôt pour épiloguer mais on sait aussi que le gouvernement prépare un nouveau mode d'élection des conseils régionaux. Il n'y aurait plus qu'un seul tour et la liste arrivée en tête emporterait la majorité des sièges. Ce qui obligerait à des rassemblements aux forceps sous peine de perdre la majorité que détient la gauche dans 20 des 22 régions. Ceci expliquant cela.

De la narration figurative…

Notre photo : Bruno Decaris, architecte de l'école de musique, commente sa démarche.

I
l faisait bien sombre dans les caves du Moulin ce lundi soir. S'agissait-il d'organiser un complot, un complot socialiste par exemple ? Nenni. Il s'agissait tout simplement d'une rencontre avec la présence de force adjoints et conseillers municipaux et de quatre architectes engagés dans quatre projets-phare du centre-ville de Louviers : l'école de musique du cloitre des Pénitents, la Maison de l'emploi à la place du garage Renault, les logements de l'îlot Pierre Mendès France et les futurs logements de l'ancien centre de secours sur la Place de la République.
Nous ne nous ferons pas plus malins que nous sommes en cherchant à commenter positivement ou négativement (du moins à ce jour) les projets présentés au public. Ils méritent d'être mieux connus et plus expliqués aux profanes qu'ils ne le furent ce lundi. Félicitons-nous de l'existence de cette soirée d'information ouverte à tous qui a permis d'entendre les explications des hommes de l'art puisque l'architecture est bien un art. Mme Jullien, nouvelle conseillère municipale (Verts) a posé une bonne question sur le lien entre les nouvelles règles, strictes, qui vont être imposées aux architectes à cause du développement durable qui implique la chasse au gaspi et la recherche d'économies d'énergie. Il faudra s'adapter aux nouveaux matériaux et aux nouvelles manières de construire. Comme toujours ces contraintes sont mal vécues par certains et mieux par d'autres.
Une phrase à retenir, tout de même : « la rupture avec l'environnement existant peut être une bonne chose. » Sortie de la bouche de l'ancienne architecte départementale des Bâtiments de France, cette parole suggère qu'il vaut mieux ne pas faire de neuf avec du vieux ou qu'il vaut mieux faire des choix architecturaux très personnels assumant un geste osé ne s'accordant pas forcément avec l'environnement immédiat. Comme les architectes (en dehors des maquettes et des réalisations) n'ont que les mots pour expliquer leur démarche, on eu droit au « dialogue » à la « narration »…sortant l'architecture du ghetto technique pour initiés dans lequel elle est souvent recluse.
Le Grand Palais à Paris accueille actuellement une exposition consacrée aux peintres appartenant à « la figuration narrative ». Gérard Fromanger qui a eu l'honneur de voir une de ses œuvres acquises par la ville de Louviers, aura plaisir à apprendre que dans cette ville on se consacre aussi à la narration figurative. Et Pascal Victor n'y est pas pour rien qui est Lovérien, architecte, et l'un des piliers du « mois de l'architecture » cette opération nationale relayée au plan régional pour permettre, justement, aux citoyens d'aller à la rencontre des architectes et de leur vision du monde.

28 avril 2008

Taisez-vous Elkabbach !

« Taisez-vous Elkabbach ! » Tout le monde se souvient de cette célèbre apostrophe de Georges Marchais, secrétaire général du Parti communiste français, à Jean-Pierre Elkabbach qui l'interrogeait au cours d'une célèbre émission télévisée sur Antenne2. JPE aurait mieux fait de suivre l'invite de feu Georges Marchais, il y a quelques jours, après qu'il a obligé ses journalistes d'Europe N°1 à annoncer à 17 heures un jour de la semaine dernière, sur l'antenne de la célèbre station de radio, la mort de Pascal Sevran…qui n'était pas mort. Pour un journaliste, annoncer la mort d'un vivant, c'est la faute absolue. Pour M. Elkabbach, donneur de leçon sur les rumeurs, les fausses informations circulant sur le web, la pilule doit être difficile à avaler et le sentiment de culpabilité total. Daniel Schneidermann, dans Libération, explique le pourquoi et le comment de la décision de M. Elkabbach. On a bien du mal à lui trouver des excuses. Trente minutes après l'annonce, le démenti est tombé. Et il s'est fait très mal.

L'hypocrisie et l'emploi des séniors

Xavier Bertrand, ministre du Travail, a reçu des délégations syndicales de salariés et de patrons ce lundi pour les informer de la décision définitive du gouvernement de porter la durée légale de cotisations permettant de bénéficier d'une retraite à taux plein de 40 à 41 ans en 2012. Il a profité de l'occasion pour annoncer que le gouvernement voulait pénaliser les entreprises qui n'emploieraient pas de séniors. Avec 38 % d'actifs âgés de plus de 55 ans, la France est à la traine en Europe dans l'emploi des séniors. On pourrait croire que ceux-ci sont des fainéants et qu'ils se dépêchent de quitter leur emploi à la première occasion. Ce n'est pas vrai.
Je connais bien le problème pour avoir été moi-même victime d'une pratique très répandue dans les entreprises. Le directeur du journal qui m'employait jusqu'en 2004 a décidé de se séparer de moi alors que je pouvais encore travailler pendant deux ans et demi…jusqu'à 60 ans et que je ne demandais rien à personne sauf à continuer ma tâche. Il m'a été répondu qu'il valait mieux que je reste chez moi sinon…ce serait le placard. C'est ainsi que j'ai été licencié dans des conditions que le tribunal des Prud'hommes de Louviers puis la cour d'appel de Rouen ont jugé valables. Ce n'était pas mon point de vue. Toujours est-il que l'intention de mon employeur fut claire et satisfaite : à 57,5 ans, il me trouvait trop vieux et trop cher. J'ai dû quitter l'entreprise qui m'employait depuis 1971 et que j'avais toujours servie avec loyauté.
A qui fera-t-on croire qu'en 2008 l'état d'esprit des chefs d'entreprises a changé ? Depuis l'allongement de la durée de cotisation de 37,5 ans à 40 ans (réforme Balladur en 1993) le taux d'emploi des séniors n'a pas progressé ! Pourquoi en irait-il différemment demain alors que les jeunes parviennent difficilement à trouver un emploi et que le chômage des jeunes est un vrai fait de société. On voit que le gouvernement est à la manœuvre pour faire exploser le code du travail et remettre en cause les acquis sociaux de décennies de lutte syndicale et politique. Le « travailler plus pour gagner plus » qui donne les résultats que l'on sait pousse les salariés modestes et moyens droit dans le mur. On sent bien que le mécontentement, de diffus, commence à cristalliser. L'intervention de Sarkozy devant les Français ne les a pas convaincus. Fillon en rajoute dans la provocation. Cette hypocrisie érigée en système va faire des dégâts. C'est un sénior qui vous le dit. Même si les patrons d'hypermarchés bénéficient du droit de discuter des marges arrières. On préfèrerait que ce soit une marche en avant avec des salaires corrects, un toit pour tous, des papiers pour tous ceux qui travaillent et des enseignants aux postes où ils sont nécessaires et où ils ont l'expérience requise : Les deux tiers des fonctionnaires de l'Education nationale de l'académie de Créteil (celle qui obtient les moins bons résultats au bac) sortent des écoles de formation des maitres ! Et 80 % d'entre eux sont renouvelés chaque année. Et après on mettra des caméras de vidéosurveillance dans les rues…Qui a dit qu'on marchait sur la tête ?

27 avril 2008

La braderie dominicale fut toute petite


On nous avait annoncé une grande braderie dans le centre ville les 26 et 27 avril. Nous eûmes droit à une toute petite braderie réunissant quelques commerçants disséminés dans les rues du centre. Echec, si échec il y a, mais ce n'est pas grave. Mieux vaut tenter et réussir, dans le meilleur des cas, que de ne rien faire et de se le voir reprocher. (photo JCH)

Lettre à Pascal Hébert

Notre photo : La foire à tout des quartiers ouest est un riche moment de rencontres et de convivialité. (Photo JCH)
Cher Pascal,
Tu ne te caches pas d'avouer que c'est par moi que tu as adhéré au Comité d'Action de gauche. C'était hier dans les années 1970. Et je te remercie de t'en souvenir. Tu as rejoint un groupe d'amis, de copains, qui n'étaient animés que du désir de bien faire dans l'intérêt général et surtout dans l'intérêt de ceux qui sont laissés au bord de la route. Et seule la gauche a cette vraie préoccupation. A cette époque, Ernest Martin s'occupait encore de soigner les malades alcooliques avec la Croix d'or et M. Heullant. A cette époque, le CAG était une force de gauche respectée. A cette époque, nous luttions contre Rémy Montagne le tombeur de Pierre Mendès France qui, comme tu le sais, a des successeurs au centre droit et du côté des supporteurs des mœurs rétrogrades. Tu as été, avec moi et d'autres, de tous les combats qui ont permis nombre de victoires locales, cantonales et législatives. Comme, en plus, nous étions collègues salariés à La Dépêche, notre proximité était encore plus évidente. Je t'ai toujours considéré comme un ami, un ami du quartier « des Amoureux » et de la cité Breton, qui plus est, cela crée des liens que rien ne devrait pouvoir remettre en cause.
Avant que tu demeures aux côtés de Franck Martin lors des élections municipales dernières, nous avons eu encore un point commun : celui d'être tous les deux licenciés de La Dépêche sous des prétextes « patronaux » pour réduire le déficit réel ou supposé d'une entreprise plutôt mal gérée à l'époque. Les grands groupes de presse ne s'embarrassent pas de sentiment ni de gratitude : 38 ans d'ancienneté : dehors, car trop vieux et trop cher ! Le monde d'aujourd'hui marche comme cela. Nous avons fait partie, toi et moi, de la variable d'ajustement d'une entreprise dont un des titres est encore une référence à Louviers.
Sur le plan politique, ce qui d'abord nous rassemblait, nous a ensuite divisés. Tu as fait le choix de suivre Franck Martin, de lui être fidèle, comme on dit. Qui pourrait t'en blâmer ? Pas moi. Je connais les qualités de meneur d'hommes du maire de Louviers et je sais le poids de son verbe. Adversaires sur des listes différentes, moi-même candidat aux cantonales pour le PS, la campagne a produit ce qu'elle devait produire : du ressentiment et une impression de gâchis. C'est du moins ce que me disent certains Lovériens. La rupture, qu'il s'agisse de couples, de familles ou d'amis, suscite toujours des regrets et de l'amertume. Mais les choix ayant été faits et réfléchis, il nous faut les assumer. Et on sait bien que les torts sont souvent partagés : Franck Martin s'est montré inflexible sur l'ouverture au second tour, nous n'avons pas rompu suffisamment tôt pour que notre démarche soit compréhensible.
J'ai tenté, dimanche dernier, lors de la foire à tout des quartiers ouest, de discuter avec toi. Tu ne l'as pas souhaité. C'est ton droit. Tu as mis très vite sur le tapis notre attitude de liste dissidente…ainsi que les obsèques de notre ami commun, le regretté Yves Lebrun, occasion qui m'avait permis de revoir des têtes connues et de leur consacrer un court article sur ce blog dans une ambiance de recueillement et peut-être d'aveuglement. Tu n'as pas aimé lire certains noms affublés d'un mot gentil. Compte tenu de ton histoire à l'imprimerie je peux le comprendre.
Dans la chaleur de la discussion j'ai dit : « Au fait, je te félicite pour tes importantes responsabilités. » Tu es, en effet, adjoint aux sports et dans notre ville c'est lourd, puisque de nombreux clubs existent et qu'un certain match de football, à Hondouville par exemple, où tu étais présent l'autre dimanche, indique clairement le travail à faire. Tu as pris cela pour du mépris de ma part : « Je suis le seul ouvrier, les autres sont enseignants, retraités…Cela m'étonne de toi. » D'autant plus que Nathalie Bellevin, mon ex-suppléante, n'est pas étrangère au poste que tu occupes aujourd'hui dans les services de la CASE…
Mon intention n'était donc pas de te mépriser mais de te mettre en garde contre le sentiment du Pouvoir et le sentiment de supériorité, conscient ou inconscient, qu'il procure. Je sais d'où je viens Pascal. Ma mère rentrayait à l'usine Jeuffrain. Je suis issu d'un milieu ouvrier, comme toi, et je n'en éprouve ni honte ni culpabilité. Jamais, auparavant, tu ne m'avais adressé la parole avec ce ton de certitude qui n'appartient qu'à ceux qui « ont » du pouvoir. En quarante ans de vie politique, j'ai vu tant d' hommes changer ! Sauf exception et François Loncle est de ceux-là.
Voilà ce qu'à travers ces quelques mots que je n'hésite pas à rendre publics, je voulais te dire. Je sais qu'il faudra du temps pour panser des plaies encore très à vif. Un mois c'est très court, trop court. Dimanche, il faisait beau, je n'aurais pas dû aller vers toi alors que tu faisais cuire frites et merguez comme seul un bénévole actif sait le faire. Peut-être as-tu pensé que je voulais te provoquer ? Si c'est cela, je reconnais mes torts. Et je t'adresse mon plus fidèle souvenir.