Guy Bedos sur scène. ©Jean-Charles Houel |
Le métier de journaliste
localier nous conduit souvent sur des chemins inattendus. Bien sûr, c’est un métier
fait de contacts, de rencontres, de découvertes, qu’il s’agisse d’un
ouvrier en grève, d’un lycéen en colère, d’un gilet jaune revendicatif. Il arrive,
et c’est heureux, qu’une rencontre soit plus forte, plus prégnante, plus
exceptionnelle qu’une autre. C’est évidemment le cas avec Guy Bedos mort aujourd'hui à l'âge de 85 ans.
Aux Sablons avec un jeune fan. ©JCH |
Je l’ai rencontré à deux
reprises. Au Vaudreuil, lors de la fameuse fête des Sablons qu’organisait la fédération
du Parti communiste français et sur une scène régionale où il déploya son
immense talent. Il avait accepté le principe de l’interview car il n’avait
aucun mépris, aucune distance à l’égard un représentant d’une presse pas
toujours tendre à l’égard des amuseurs publics. Dans le cas de Guy Bedos, on
touchait évidemment un autre registre. Bedos, anar de gauche, révolté depuis sa
jeunesse de pied noir toujours engagé du bon côté de la barricade, soutien de
tous les mouvements de jeunes, fervent partisan de la révolte, était un monstre
sur scène. Là, il y déployait un verbe, une causticité, un humour de très
hauts niveaux. Même ses amis de gauche lui servaient de têtes de Turc alors que
jamais il ne divergea de la route tracée : droit devant et toujours à gauche.
Je me souviens qu’il m’avait
accordé un temps long lors de nos rencontres. Patient, attentif aux questions,
loquaces dans les réponses, intelligent dans l’anticipation. Car Bedos voyait
loin. Nicolas, son fils, a associé à l’hommage de son père, Pierre Desproges et
Jean-Loup Dabadie. A eux trois ils composaient un visage de la France qui va
sacrément nous manquer.
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