Un plan de Marie-Jeanne. |
Un reportage sur l’état du
Colorado, aux Etats-Unis, diffusé sur une chaîne de la TNT, montre comment cet état
dont le gouverneur est républicain, est devenu le premier état américain à dépénaliser
le cannabis, comment l’industrie et la production de la Marijuana sont réglementées,
contrôlés, fiscalisées et comment les opinions des uns et des autres ont évolué
depuis qu’un référendum dans l’état a, à la majorité, décidé de rendre le
cannabis « acceptable » aux yeux de la société.
L’établissement, les conservateurs,
les fanatiques religieux, avaient prédit le pire. Avec une dépénalisation du
cannabis, on aurait évidemment plus de criminalité, plus d’insécurité…les prix
de l’immobilier chuteraient, les affaires seraient moins bonnes et le Colorado
deviendrait une sorte d’état pestiféré…
Avec le recul et depuis l’application
de la loi fédérale, aucun de ces scénarios catastrophes ne n’est produit. La
criminalité a baissé de 15 %, les prix de l’immobilier montent sans cesse, des
friches industrielles retrouvent un usage, le gouverneur, fort discret, fait
rentrer 51 millions de dollars de taxes dans ses caisses (afin de faire de la
prévention anti-drogue paraît-il) et une industrie nouvelle emploie des
centaines de salariés peu formés occupés à produire la fameuse graine et la non
moins célèbre fleur. De nombreux jeunes affluent d’autres états pour s’installer
au Colorado devenu un eldorado pour les amateurs de chanvre.Sans compter que l'état surveille de très près la production et veille au scrupuleux respect des règles qu'il a édictées.
En France, on n’en est pas là.
On continue de discourir du sexe des anges. Sans parler de dépénalisation (Gérard
Colomb prévoit des contraventions pour une fumette !) on n’ose même pas
imaginer la légalisation de cette drogue douce, évidemment nocive si consommée
avec excès, pourtant incluse dans le paysage des jeunes Français et Françaises
premier(e)s consommateurs(trices) d’Europe. Les politiques doivent cesser de
vivre sur des schémas anciens. Ils doivent comprendre que la répression, seule,
ne viendra jamais à bout de comportements sociaux et individuels ancrés dans
une recherche de plaisir. Puisque le combat contre la consommation de cannabis
est perdu d’avance, il est du rôle de l’Etat d’encadrer son usage et d’en
limiter au maximum les effets négatifs : gangs, mauvaise qualité des
produits, contrebande, blanchiment d’argent sale…Il y faut certes du courage.
Au gouvernement actuel de prouver qu’il en a.
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