26 mai 2017

Je persiste et je signe : le suffrage universel ne doit pas servir à blanchir les élus


Le Parquet de Brest décide de ne pas ouvrir d’enquête préliminaire dans l’affaire Ferrand et les mutuelles de Bretagne. Après une analyse juridique serrée, aucun fait ne peut être reproché au ministre macroniste. Soit. Il n’a donc pas commis d’illégalité. Pour le couvrir, Edouard Philippe, le premier ministre, en vient même à invoquer le suffrage universel qui, selon lui, tranchera lors des prochaines élections législatives. Si les électeurs (trices) de la circonscription du Finistère dans laquelle M. Ferrand se représente, lui renouvellent leur confiance, alors de débat il n’y aura plus.
Modestement, je conteste cette vision des choses. Il ne faut pas mélanger le juridique et le politique qui sont de nature différente. Bernard Tapie, Nicolas Sarkozy, Patrick Balkany, François Fillon ont toujours considéré que le suffrage universel était une machine à blanchir, non seulement le linge sale, mais également les turpitudes des élus. Ils ont tort. Car les électeurs(trices) ne votent pas en toute connaissance de cause. Ils ne savent rien des dossiers d’instruction et des charges retenues contre certains mis en examen. Certes, la presse relate ce qu’elle peut relater, ce dont elle dispose, mais elle ne connaît pas à 100 % la nature des charges et éventuellement des « décharges » concernant les élus.

 Il est donc fort aventureux voire imprudent d’en appeler au suffrage universel comme le fait notre premier ministre. François Fillon en espérant l’immunité présidentielle, croyait échapper aux juges. Ce n’est pas parce qu’il a perdu les élections qu’il est coupable. Attendons la fin de l’histoire. En fait, la double affaire Ferrand est simplissime : si son fils a effectivement accompli des tâches administratives ou techniques à l’Assemblée nationale pour son père, il n’y a point d’emploi fictif et la loi reste la loi. Si la compagne de M. Ferrand a bénéficié d’un quelconque favoritisme dans l'affaire de la mutuelle de Bretagne, l’examen des documents et des contrats permettra d’en connaître précisément. A priori, Richard Ferrand a respecté la loi. On ne lui en demande pas plus. Ni moins.

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