Le Parquet de Brest décide
de ne pas ouvrir d’enquête préliminaire dans l’affaire Ferrand et les mutuelles
de Bretagne. Après une analyse juridique serrée, aucun fait ne peut être
reproché au ministre macroniste. Soit. Il n’a donc pas commis d’illégalité. Pour
le couvrir, Edouard Philippe, le premier ministre, en vient même à invoquer le
suffrage universel qui, selon lui, tranchera lors des prochaines élections
législatives. Si les électeurs (trices) de la circonscription du Finistère dans
laquelle M. Ferrand se représente, lui renouvellent leur confiance, alors de
débat il n’y aura plus.
Modestement, je conteste
cette vision des choses. Il ne faut pas mélanger le juridique et le politique
qui sont de nature différente. Bernard Tapie, Nicolas Sarkozy, Patrick Balkany,
François Fillon ont toujours considéré que le suffrage universel était une
machine à blanchir, non seulement le linge sale, mais également les turpitudes
des élus. Ils ont tort. Car les électeurs(trices) ne votent pas en toute connaissance
de cause. Ils ne savent rien des dossiers d’instruction et des charges retenues
contre certains mis en examen. Certes, la presse relate ce qu’elle peut
relater, ce dont elle dispose, mais elle ne connaît pas à 100 % la nature des
charges et éventuellement des « décharges » concernant les élus.
Il est donc fort aventureux voire imprudent d’en appeler au
suffrage universel comme le fait notre premier ministre. François Fillon en
espérant l’immunité présidentielle, croyait échapper aux juges. Ce n’est pas
parce qu’il a perdu les élections qu’il est coupable. Attendons la fin de l’histoire.
En fait, la double affaire Ferrand est simplissime : si son fils a
effectivement accompli des tâches administratives ou techniques à l’Assemblée
nationale pour son père, il n’y a point d’emploi fictif et la loi reste la loi.
Si la compagne de M. Ferrand a bénéficié d’un quelconque favoritisme dans l'affaire de la mutuelle de Bretagne, l’examen
des documents et des contrats permettra d’en connaître précisément. A priori,
Richard Ferrand a respecté la loi. On ne lui en demande pas plus. Ni moins.
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