16 avril 2017

Quelques réflexions au débotté : Donald Trump va-t-en guerre, Fillon et Sens commun, Mélenchon et Macron…


Femmes françaises : attention au vote Le Pen
Les femmes françaises devraient s’interroger sérieusement avant le premier tour de l’élection présidentielle. Alors même que Donald Trump a pris un décret interdisant à l’Etat fédéral de subventionner les cliniques pratiquant des IVG (interruption volontaire de grossesse) les Républicains américains montent à nouveau au créneau pour tenter d’obtenir de la Cour suprême, dans un mois, dans un an, l’interdiction de l’avortement sur le territoire des États-Unis. Les mouvements anti-IVG, souvent religieux, sont de véritables machines de guerre. Certains médecins ou personnels soignants ont même perdu la vie à cause de leur engagement en faveur des femmes en détresse.
Malgré les mises en garde des opposants à Donald Trump et aussi à la liberté des femmes de disposer de leur corps, le nouveau président des États-Unis applique le programme pour lequel il a été élu même si, aujourd’hui, et sur bien des aspects, il est devenu minoritaire. Pourquoi les femmes françaises devraient-elle y regarder à deux fois avant de voter pour Marine Le Pen ? Cette dernière a déclaré qu’elle ne remettrait pas en cause la loi sur l’IVG mais Marion Maréchal Le Pen, elle, s’affirme franchement contre l’existence de cette loi et donc contre son application. Rien ne prouve que si Marine Le Pen disposait d’une majorité à l’Assemblée nationale, elle ne proposerait pas, elle ou des députés FN majoritaires, une nouvelle loi interdisant l’IVG. Si tel était le cas, des centaines de milliers de Français et de Françaises descendraient dans la rue comme ce fut le cas en Espagne lorsque le gouvernement conservateur a voulu revenir sur l‘application de la loi relative à l’IVG.

Robert Bourgi, l'homme des costumes, invité à mentir
Dans un entretien accordé à Mediapart, Robert Bourgi, l’homme qui a offert des costumes à François Fillon, regrette que la famille de ce dernier et ses communicants l’aient tanné pendant une semaine avant la publication de l’article du JDD pour qu’il refuse de donner son nom publiquement et mente, à l’occasion, s’il était interrogé. L’homme d’affaires libanais, avoue-t-il, a bien été obligé de reconnaître devant les policiers qu’il était celui qui avait offert au vainqueur de la primaire de la droite, ces costumes de chez Arnys, d’une valeur de 13 000 euros.
L’affaire se corse quand le site laisse entendre aujourd’hui, que les costumes remis aux policiers de Nanterre ne seraient pas les costumes taillés sur mesure pour l’ex-futur président de la République. Assurément, ces problèmes de vêtements causent quelque trouble dans un électorat qui, s’il ne fait pas de la probité un devoir, considère que François Fillon ne présente pas tous les caractères d’exemplarité requis. On apprend même que Pénélope n’a pas commencé à travailler pour lui, auprès de lui, à côté de lui…en 1988 mais en 1980 lorsque François Fillon œuvrait pour Joël Le Theule, son mentor de la Sarthe. On peut dire merci aux journalistes dont certains prennent des coups (physiquement) sous les chapiteaux du candidat LR !

Sens commun au gouvernement : un non sens
Restons avec François Fillon. Il vient de rendre publique une information de première importance. En déclarant que des membres de Sens commun pourraient participer à son éventuel futur gouvernement, l’ancien premier ministre tombe le masque. Il est vrai qu’il a une dette à l’égard de cette association de catholiques intégristes. C’est elle qui a assuré le succès populaire de la manifestation du Trocadéro, commandé les bus et qui, initialement, voulait en faire une manif anti-juges. Au fond Fillon, s’il est élu, passera son temps à renvoyer l’ascenseur à tous ceux qui, financièrement ou idéologiquement, lui auront sauvé la mise.
Il n’est pas rassurant de savoir que notre — éventuel — président de la République ferait appel à des militants en première ligne contre le mariage pour tous, un droit acquis par la loi qui ne perturbe ni la société ni ne porte atteinte à la liberté. François Fillon aurait dû écouter avec plus d’attention la lecture de l’Evangile du prêtre réunionnais. Ce dimanche-là, l’église avait un autre visage que celui de Sens commun.

La proportionnelle à l'Assemblée nationale : danger
Mes amis Mélenchonistes me pardonneront d’avoir lu intégralement le programme de leur candidat préféré. Etre excellent tribun c’est bien mais au service d’un projet porteur de progrès c’est mieux. Si je peux être d’accord avec une importante partie du projet de l’ancien sénateur socialiste, je m’inscris en faux contre la volonté d’ériger la proportionnelle pour l’élection des membres de l’Assemblée nationale. Jamais, ô grand jamais, une majorité stable et claire ne pourra gouverner durablement dans ces conditions.
Le système allemand est plus juste. Il permet l’élection des membres du Bundestag à la fois aux scrutins majoritaire et proportionnel de telle sorte que tous les partis ayant une influence dans l’opinion publique soient représentés. La proportionnelle intégrale est sans doute juste politiquement mais elle rend l’exécutif impuissant. Pierre Mendès France a été l’une des principales victimes d’une assemblée nationale aux majorités velléitaires et changeantes. Gardons-nous en bien. Je passe sur le referendum révocatoire dont l’application au Vénézuela, notamment, ne me paraît pas probante. Il est vrai que, par principe, le referendum suscite ma méfiance et ma défiance.

Plus de confiance pour les chômeurs
De même, mes amis Macronistes me pardonneront d’avoir lu intégralement le programme d’Emmanuel Macron et de ne pas juger pertinentes ses propositions relatives au traitement du chômage. Je n’aime pas cette suspicion à l’égard des personnes sans emploi et cette menace de suppression des indemnisations en cas de refus de postes ne correspondant pas toujours (souvent) aux qualifications des salariés. S’il a raison d’insister sur la nécessité d’une formation qualifiante, le candidat d’En Marche doit aller au bout de sa logique et ne pas pénaliser des personnes victimes des délocalisations, des erreurs d’entreprises mal gérées, des fermetures boursières ou encore victimes de la précarité ou des contrats à durée déterminée devenus, malheureusement, la règle. La flexi-sécurité à la nordique exige des engagements contractuels entre les employeurs et les salariés fondés sur une confiance réciproque pas sur les seules lois du marché par nature aveugles.

Législatives : que cent candidatures fleurissent
Un certain François Marie Peloffy a distribué dans les boites à lettres de Louviers sa profession de foi de candidat aux élections législatives. Il n’a pas attendu les résultats de l’élection présidentielle qui n’auront aucune influence sur sa candidature puisqu’il se revendique comme « sans étiquette ». Parmi ses propositions, je retiens cette nécessité de conserver toute l’année l’heure d’été ! On aurait, si j’ose donner un sens aux mots, le soleil 365 jours sur 365 et les plages fréquentées plus que de besoin. 
L’horloge biologique n’est pas le seul souci du candidat qui a du chien (cf. sa photo). Il a aussi des propositions à avancer pour éviter les dérives fiscales des entreprises, la protection des salariés, la transition énergétique. Des candidatures farfelues comme celle-là, on en aura d’autres. La démocratie française permet toutes ces initiatives…interdites en Turquie où la dictature pend au nez des citoyens de ce grand pays.

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