Les Fillonistes se
rassurent. Ils ont tort. En décidant d’ouvrir une instruction contre X dans
l’affaire des emplois présumés fictifs et donc de mettre en action une
instruction avec trois juges, le Parquet national financier n’exonère pas
François Fillon, son épouse, Pénélope, ses enfants et Marc Joulaud, son
suppléant, de leurs responsabilités éventuelles.
Au contraire cette saisine
des juges contre X va leur permettre d’élargir leurs enquêtes à tous ceux et
toutes celles qui pourraient avoir concouru à des faits répréhensibles tels que :
« détournements de fonds publics, abus de biens sociaux et recel,
trafic d’influence et manquement aux obligations de déclaration à la Haute
autorité sur la transparence de la vie publique ».
Si François Fillon retrouve quelque quiétude pendant
sa campagne ses proches ne bénéficieront pas de la même sérénité. Protégé par
son immunité parlementaire, il va pouvoir en prendre à son aise même si les
juges d’instruction le convoquent en parution volontaire. Je ne doute pas qu’il
réagira comme Marine Le Pen et refusera de se rendre dans le bureau des
magistrats pendant la campagne électorale. Il n’en ira pas de même pour
Pénélope et leurs enfants.
En regrettant le vote de la loi récente (celle du 16
février) je ne croyais pas si bien dire puisque le PNF a décidé de choisir la
voie de l’instruction pour éviter que la prescription ne s’applique à certains
faits ! Lorsque la nouvelle loi sera publiée (dans quelques jours donc), il sera possible que les faits
précédent la période de douze années avant leur publicité soient
prescrits. Je posais la question de savoir à qui profiterait cette loi. On
a aujourd’hui la réponse. Elle aurait pu profiter à François Fillon comme elle
profitera à d’autres cols blancs éventuellement coupables de faits délictueux.
Ce n’est évidemment pas une avancée démocratique. C’est même un sacré recul
bien peu conforme aux nécessités du temps. Les citoyens attendent de nos élus
une certaine exemplarité et surtout la fin de certains avantages considérés
comme des privilèges. Il est absolument impératif qu’une future loi sur la
moralisation de la vie politique — exigée par François Bayrou notamment —
révise cette loi du 16 février 2017 adoptée sans même que certains députés de
gauche se rendent compte de leur bévue.
Il n’empêche. Si François Fillon échappe
(provisoirement) aux contraintes judiciaires, l’enquête va suivre son cours. Il
serait pour le moins étonnant — même si cela ne plaît pas à Gilbert Collard,
ancien avocat, député FN — que les juges d’instruction décident de prendre des
vacances et cessent leurs investigations. La famille et le clan Fillon ont encore du mouron à se
faire.
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