25 février 2017

La famille et le clan Fillon ont encore du mouron à se faire


Les Fillonistes se rassurent. Ils ont tort. En décidant d’ouvrir une instruction contre X dans l’affaire des emplois présumés fictifs et donc de mettre en action une instruction avec trois juges, le Parquet national financier n’exonère pas François Fillon, son épouse, Pénélope, ses enfants et Marc Joulaud, son suppléant, de leurs responsabilités éventuelles.
Au contraire cette saisine des juges contre X va leur permettre d’élargir leurs enquêtes à tous ceux et toutes celles qui pourraient avoir concouru à des faits répréhensibles tels que : « détournements de fonds publics, abus de biens sociaux et recel, trafic d’influence et manquement aux obligations de déclaration à la Haute autorité sur la transparence de la vie publique ».
Si François Fillon retrouve quelque quiétude pendant sa campagne ses proches ne bénéficieront pas de la même sérénité. Protégé par son immunité parlementaire, il va pouvoir en prendre à son aise même si les juges d’instruction le convoquent en parution volontaire. Je ne doute pas qu’il réagira comme Marine Le Pen et refusera de se rendre dans le bureau des magistrats pendant la campagne électorale. Il n’en ira pas de même pour Pénélope et leurs enfants.

En regrettant le vote de la loi récente (celle du 16 février) je ne croyais pas si bien dire puisque le PNF a décidé de choisir la voie de l’instruction pour éviter que la prescription ne s’applique à certains faits ! Lorsque la nouvelle loi sera publiée (dans quelques jours donc), il sera possible que les faits précédent la période de douze années avant leur publicité soient prescrits. Je posais la question de savoir à qui profiterait cette loi. On a aujourd’hui la réponse. Elle aurait pu profiter à François Fillon comme elle profitera à d’autres cols blancs éventuellement coupables de faits délictueux. Ce n’est évidemment pas une avancée démocratique. C’est même un sacré recul bien peu conforme aux nécessités du temps. Les citoyens attendent de nos élus une certaine exemplarité et surtout la fin de certains avantages considérés comme des privilèges. Il est absolument impératif qu’une future loi sur la moralisation de la vie politique — exigée par François Bayrou notamment — révise cette loi du 16 février 2017 adoptée sans même que certains députés de gauche se rendent compte de leur bévue.

Il n’empêche. Si François Fillon échappe (provisoirement) aux contraintes judiciaires, l’enquête va suivre son cours. Il serait pour le moins étonnant — même si cela ne plaît pas à Gilbert Collard, ancien avocat, député FN — que les juges d’instruction décident de prendre des vacances et cessent leurs investigations. La famille et le clan Fillon ont encore du mouron à se faire.

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