En lisant l’enquête de
Mediapart parue hier, je comprends mieux pourquoi Christian Estrosi braillait
comme un âne au lendemain de l’attentat de Nice. En criant plus fort que les
autres et en insistant sur les failles (réelles ou supposées) de la police
nationale, l’adjoint à la sécurité du maire de Nice qu’il est, voulait tout
simplement noyer le poisson et tenter de dissimuler la responsabilité des
policiers municipaux niçois chargés de contrôler la vidéosurveillance et les
images afférentes.
Les journalistes de
Mediapart démontrent, preuves à l’appui (images, PV) que pendant plusieurs
jours le conducteur du camion-fou a circulé dans des rues de Nice pourtant
interdites aux poids lourds et qu’il a manœuvré sur les trottoirs afin de
calculer les trajectoires qui lui permettraient le 14 juillet au soir, de faire
un maximum de morts et blessés. Ainsi, la vidéosurveillance de Nice, si souvent
citée en exemple par Estrosi, prouve qu’il y a eu défaillance dans l’analyse
des images et qu’en fin de compte, les caméras ne sont rien sans des experts
compétents pour les lire. A quoi servent les presque 1300 caméras de la ville si personne n'est capable de constater qu'un camion commet infraction sur infraction, plusieurs jours durant !
L’adjoint à la sécurité de
Nice, par ailleurs président du Conseil régional, n’est pas connu pour sa modération
et son sens des nuances. Peut-être aurait-il dû, pour une fois, se montrer plus prudent. Après ces révélations démontrant que le chauffeur du
camion avait procédé à onze repérages enregistrés par la vidéosurveillance, une
enquête approfondie devrait pouvoir placer les responsabilités réelles là où
elles sont c’est-à-dire au sein de la police municipale niçoise et, qui sait,
au sein de la municipalité elle-même. M. Estrosi, s’il était demeuré discret,
aurait sans doute moins incité les médias à s’intéresser de près aux déclarations
de celle que Bernard Cazeneuve poursuit en diffamation. Une policière
municipale a, en effet, outrancièrement chargé la barque de la police nationale
accusée d’être la cause du carnage. Morale de l'histoire : « C'est le coq qu'on entend crier, jamais le bœuf » (proverbe touareg)
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