Il fallait bien qu’il s’y résolve.
Laurent Fabius, en adressant une lettre de démission de président de la COP 21 à
François Hollande, fait preuve une fois de plus, de discernement. Mais
pourquoi, diantre, s’accrochait-il à cette présidence bénévole et peu durable
puisqu’en octobre prochain, le Maroc prendra le relais de la France ? J’y
vois deux raisons. La première est que Laurent Fabius s’est énormément investi
pour que la COP21 de Paris soit un succès mondial. Malgré toutes les
insuffisances, malgré les contraintes économiques, financières, démographiques
de nombre de pays, le ministre des Affaires étrangères français a permis à
notre pays de montrer une voie et d’ouvrir un chemin. Devenu (bientôt) président
du Conseil constitutionnel, M. Fabius ne pouvait prendre le risque d’être accusé
de conflit d’intérêts. La raison l’a donc emporté.
La seconde est, je le crois,
plus personnelle. Le bras droit de Laurent Fabius, dans la phase préparatoire
et dans la phase terminale, a été (et est toujours) une personnalité
exceptionnelle. Par sa compétence, son intelligence, par son doigté, Laurence
Tubiana a pesé lourdement dans les choix définitifs et les réussites
diplomatiques. Maintenant que Ségolène Royal prend l’affaire en mains, les
relations entre les deux femmes étant ce qu’elles sont, Laurent Fabius voulait
sans doute protéger Mme Tubiana. Si, comme je le pense, la ministre de l’environnement
souhaite s’entourer des meilleurs avis et des meilleur(e)s conseiller(e)s, elle
aura tout intérêt à nouer des relations de confiance avec Laurence Tubiana.
Évidemment, cela reste à démontrer.
« Vous ne serez pas déçu. »
Cette phrase, Nicolas Sarkozy a dû la prononcer des dizaines de fois. Samedi,
devant le conseil national de l’ex-UMP, Il prédit à ses membres un dimanche d’enfer
avec un programme clé en mains et le côté « vous allez voir ce que vous allez
voir. » On n’a rien vu.
Ou plutôt si. On a vu et
entendu Jean-Pierre Raffarin annoncer qu’il soutenait Alain Juppé dans la
primaire de « la droite et du centre », on a appris que Jean-François Copé
serait le 9e candidat officiel à cette primaire, on a écouté avec
intérêt Nadine Morano et quelques autres qui déploraient certains choix du président,
lequel doit se demander, aujourd’hui, ce qu’il fait dans cette galère. Car de chef,
il n’y a plus. Sarkozy est tout nu. Il demeure celui dont l’échec de 2012 « pèse
comme un couvercle » selon les mots du poète. Même Henri Guaino (c’est dire) y
est allé de son couplet pour regretter que sa famille politique refuse des
repas de substitution aux enfants de nos écoles…
L’éclisse de Brétigny fait dérailler
des cadres de la SNCF. La lecture de l’article paru ce jour sur le site Médiapart,
permet de connaître les conclusions des experts chargés, pour la seconde fois,
de rédiger un rapport sur l’accident du train en gare de Brétigny avec morts et
blessés. Qu’on le prenne dans tous les sens n’y change rien : le rapport
est accablant pour les personnes chargées des contrôles des voies et l’article
ne l’est pas moins pour le management ayant fait suite à l’accident.
Sans être formel, j’ai l’impression
que tout a été mis en œuvre pour minorer le rôle de la SNCF et pour lui
permettre de se défausser. L’obsession de la direction (qui précisément ?)
a été de tourner autour du pot et de mettre en avant des solutions
abracadabrantesques, en tout cas peu crédibles. Guillaume Pépy, président de la
SNCF avait pourtant assuré que la société ferait face à ses responsabilités.
Les familles attendent le dénouement judiciaire qui, seul, fera apparaître les
vrais fautifs de la catastrophe.
(photo le JDD) |
Il est impossible de se
mettre à la place des blessés ou des familles des victimes des attentats du 13
novembre dernier. Passé l’instant de recueillement vient le
temps des explications et des critiques. Les témoins ou proches des
personnes assassinées au Bataclan, dans les rues de Paris et au stade de France interrogés par les députés membres de la commission d’enquête
parlementaire, mettent sur la table les insuffisances, les retards, les
erreurs, le manque de communication…car il y en eut.
On avait cru comprendre que
face à un tel déferlement d’événements critiques, ce soir-là et dans le même
temps, les policiers, les secouristes, les témoins, s’étaient montrés à la
hauteur. Pris individuellement dans leur chagrin et leur souffrance
psychologique, les survivants veulent des responsables sinon des coupables et c'est humain :
Pourquoi n’y avait-il pas de surveillance policière autour du Bataclan alors
que la salle de spectacles était dans la ligne de mire des djihadistes et que
ce fait était connu ? Pourquoi le standard des policiers n’était-il pas joignable ?
Etc. etc.
Le rôle d’une commission d’enquête
parlementaire est d’expliquer et de comprendre. Pour mieux réagir à l’avenir…
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