Fleur Pellerin, ex-ministre de la Culture. |
Fleur Pellerin ne méritait
ni l’infamie, ni l’irrespect. Jetée du gouvernement par François Hollande — il
n’y a pas d’autre mot — pour la remplacer par Audrey Azoulay, son ex-conseillère
aux affaires culturelles, l’ancienne ministre de la Culture a bien du mal à
cacher sa rancœur. Elle savait, comme tous les ministres le savent que ces
messieurs et ces dames sont installés sur un siège éjectable et que leur
passage peut être éphémère. Ensuite, quand le président considère pour X
raisons qu’il serait bon de nommer des remplaçants, rien ne lui interdit d’être
courtois et de respecter certaines formes. Après tout, quels que soient les
ministres, ils travaillent pour la France et les Français, non ?
Je n’ai pas apprécié les
quelques pages du livre de Mme Trierweiler consacrée à son idylle avec François Hollande que je n’ose
remercier pour ce moment. Mais avec ce que l’on sait aujourd’hui, je me dis que
ce président-là, cet homme-là, n’aime pas les femmes. Ou s’il les aime c’est d’une
manière très particulière que je ne saurais qualifier. Ségolène Royal en sait plus
long que moi sur ce chapitre.
Fleur Pellerin n’a pas lu
Patrick Modiano. Est-ce un crime ? Mme Azouley connaît-elle sur le bout
des ongles tous les auteurs français ou ceux susceptibles d’obtenir le prix
Nobel de littérature ? Comme le dit bien Fleur Pellerin « j’ai raté ma communication. » Comprendre
« j’ai mal mis en valeur le président de la République. » Dans la société
hyper-connectée d’aujourd’hui, ne pas savoir ou ne pas pouvoir communiquer
correctement est une infirmité, elle vous condamne au cachot ou aux lettres de cachet.
J’aimerais d’ailleurs connaître
les noms de tous les parlementaires incapables d’envoyer un mail ou d’ouvrir un
compte twitter. Ils seraient nombreux — s’ils y avaient droit — à devoir s’inscrire
à Pôle-emploi pour incompétence ou faute grave. Ancienne secrétaire d’Etat au
numérique, Fleur Pellerin aurait donc été victime d’un crime affreux : ne
plus plaire au prince qui nous gouverne faute de messages, de blogs, de
communiqués suffisamment flatteurs. Au fait, lui aussi est assis sur un siège éjectable…
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