On devine la toiture pyramidale de la halle semi-couverte sur l'écran. (photo JCH) |
Faut-il, oui ou non, couvrir
la place de la halle aux drapiers d’une…halle permanente ? Cette question,
posée par un restaurateur lovérien, mercredi soir au Moulin, lors d’une réunion
publique organisée par la mairie, est au fond la seule vraie interrogation
concernant l’avenir du centre-ville. Les Lovériens, en effet, ne déploreront
pas la « requalification » des places et des rues du centre, dont chaque
municipalité, de droite ou de gauche, fait une priorité. Ils apprécieront la rénovation
et la création de certaines places ou placettes, tout comme ils jugeront
positifs les efforts des commerçants pour améliorer leurs vitrines. Sans
oublier la construction de nouveaux logements sur le boulevard de Crosne au
lieudit l’îlot Thorel. Et aussi la volonté d’aménager les bords de l’Eure le
tout dans le cadre du contrat d’agglomération liant l’Etat, la Région, le Département,
la CASE et la ville de Louviers. Le tout pèsera 17 millions d’euros, une partie
seulement de cette somme étant supportée par les Lovériens.
La halle semi-couverte a été
donc été dévoilée et commentée par l’architecte retenu après concours. L’homme
de l’art, spécialiste de la restauration ou de la création de halles, n’a pas éprouvé
de difficultés particulières pour répondre aux questions du public présent. N’était
l’effroi quelque peu télécommandé d’une riveraine forcément dérangée dans ses
habitudes et craignant à la fois le bruit du vent, les gouttes de
pluie et les stands up improvisés (et très hypothétiques) d’une jeunesse a priori chahuteuse voire délinquante.
Le sujet est ailleurs :
dans le besoin ou l’utilité de cette halle. Alors que le marché du mercredi
matin attire sept commerces forains et que celui du samedi en agrège nettement
plus, comment la mairie peut-elle justifier l’investissement (et l’argent qui
va avec) sinon pour « agir » et « embellir ». La halle semi-couverte
ressemblera plus souvent à un garage de centre-ville qu’à une place de
chalandise puisque pendant cinq jours sur sept, il ne se passera rien d’autre
qu’une circulation d’automobiles sauf exceptions d’animations diverses promises
par la municipalité. L’interpellateur lovérien considère qu’une halle couverte ou
semi couverte ne trouverait de justification qu’en cas de marchés quotidiens favorisant les
circuits courts. On en est loin.
Il est vrai que les dés ne
sont pas encore jetés et que les élus n’ont pas encore entériné le projet ou
ses financements (c'est à l'ordre du jour du conseil municipal de lundi prochain). Mais la médiatisation autour de l’opération « cœur de ville »
et les promesses faites aux commerçants lient les mains du maire qui va devoir
faire preuve d’un sens pédagogique aigu pour convaincre les citoyens du bon
choix d’urbanisme proposé, il est vrai élargi aux rues de Gaulle, du Matrey, du
Maréchal Foch, du quai… dont le mobilier urbain est actuellement incohérent et
les chaussées souvent détériorées.
Le maire dispose de quelques
atouts dans son jeu. L’assistance (provisoire) de onze étudiants de Sciences Po
Paris — ils analyseront les propositions et assureront un regard distancié donc
non partisan — et d’un cabinet spécialisé dans les techniques d’animation et
de participation citoyenne. Christian Renoncourt, conseiller d’opposition, a eu
beau protester contre les méthodes du maire qu’il juge infantilisantes, il n’en
demeure pas moins que le 8 décembre à 19 heures, dans la salle Pierre Mendès France
de l’Hôtel de ville, les citoyens qui le désirent pourront découvrir les avant-projets
du cœur de ville et émettre remarques et contre-propositions. On verra ensuite ce que le maire
en fait.
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