26 novembre 2015

Halle ou pas halle : that is the question. Aux Lovériens d'y répondre


On devine la toiture pyramidale de la halle semi-couverte sur l'écran. (photo JCH)
Faut-il, oui ou non, couvrir la place de la halle aux drapiers d’une…halle permanente ? Cette question, posée par un restaurateur lovérien, mercredi soir au Moulin, lors d’une réunion publique organisée par la mairie, est au fond la seule vraie interrogation concernant l’avenir du centre-ville. Les Lovériens, en effet, ne déploreront pas la « requalification » des places et des rues du centre, dont chaque municipalité, de droite ou de gauche, fait une priorité. Ils apprécieront la rénovation et la création de certaines places ou placettes, tout comme ils jugeront positifs les efforts des commerçants pour améliorer leurs vitrines. Sans oublier la construction de nouveaux logements sur le boulevard de Crosne au lieudit l’îlot Thorel. Et aussi la volonté d’aménager les bords de l’Eure le tout dans le cadre du contrat d’agglomération liant l’Etat, la Région, le Département, la CASE et la ville de Louviers. Le tout pèsera 17 millions d’euros, une partie seulement de cette somme étant supportée par les Lovériens.

La halle semi-couverte a été donc été dévoilée et commentée par l’architecte retenu après concours. L’homme de l’art, spécialiste de la restauration ou de la création de halles, n’a pas éprouvé de difficultés particulières pour répondre aux questions du public présent. N’était l’effroi quelque peu télécommandé d’une riveraine forcément dérangée dans ses habitudes et craignant à la fois le bruit du vent, les gouttes de pluie et les stands up improvisés (et très hypothétiques) d’une jeunesse a priori chahuteuse voire délinquante.

Le sujet est ailleurs : dans le besoin ou l’utilité de cette halle. Alors que le marché du mercredi matin attire sept commerces forains et que celui du samedi en agrège nettement plus, comment la mairie peut-elle justifier l’investissement (et l’argent qui va avec) sinon pour « agir » et « embellir ». La halle semi-couverte ressemblera plus souvent à un garage de centre-ville qu’à une place de chalandise puisque pendant cinq jours sur sept, il ne se passera rien d’autre qu’une circulation d’automobiles sauf exceptions d’animations diverses promises par la municipalité. L’interpellateur lovérien considère qu’une halle couverte ou semi couverte ne trouverait de justification qu’en cas de marchés quotidiens favorisant les circuits courts. On en est loin.

Il est vrai que les dés ne sont pas encore jetés et que les élus n’ont pas encore entériné le projet ou ses financements (c'est à l'ordre du jour du conseil municipal de lundi prochain). Mais la médiatisation autour de l’opération « cœur de ville » et les promesses faites aux commerçants lient les mains du maire qui va devoir faire preuve d’un sens pédagogique aigu pour convaincre les citoyens du bon choix d’urbanisme proposé, il est vrai élargi aux rues de Gaulle, du Matrey, du Maréchal Foch, du quai… dont le mobilier urbain est actuellement incohérent et les chaussées souvent détériorées.

Le maire dispose de quelques atouts dans son jeu. L’assistance (provisoire) de onze étudiants de Sciences Po Paris — ils analyseront les propositions et assureront un regard distancié donc non partisan — et d’un cabinet spécialisé dans les techniques d’animation et de participation citoyenne. Christian Renoncourt, conseiller d’opposition, a eu beau protester contre les méthodes du maire qu’il juge infantilisantes, il n’en demeure pas moins que le 8 décembre à 19 heures, dans la salle Pierre Mendès France de l’Hôtel de ville, les citoyens qui le désirent pourront découvrir les avant-projets du cœur de ville et émettre remarques et contre-propositions. On verra ensuite ce que le maire en fait.

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