14 octobre 2015

« Les considérations distinguées » de Xavier Bertrand


Dans la lettre qu’il adresse à Guillaume Pépy, président de la SNCF pour se plaindre du fait que des migrants pourraient voyager sans billet dans les trains de la compagnie de transport (voir plus bas) Xavier Bertrand utilise une formule de politesse étonnante. Il adresse à M. Pépy « ses considérations distinguées. » j’ignorais qu’il fût possible de mettre au pluriel la considération distinguée, formule aussi usuelle que professionnelle.
J’ai consulté une compilation des formules de politesse et l’expression utilisée par l’ancien ministre futur candidat à la primaire de l’ex-UMP, n’est pas employée. On présente des salutations distinguées, une considération distinguée, une haute considération (quand on écrit au Président de la République par exemple) mais des considérations distinguées, jamais.
Peut-être M. Bertrand ne connaît-il pas bien notre langue et encore moins les formules de politesse en usage. Pour quelqu’un qui prétend aux plus hautes fonctions, la connaissance d’un langage châtié me semble pourtant indispensable. Surtout quand l’auteur de la lettre met en avant une forme de souverainisme étroit bien petit. La direction de la SNCF évoque de son côté des cas rarissimes de migrants fatigués, sans le sou, perdus, à l’égard desquels notre société nationale des chemins de fer a décidé de manifester une certaine humanité. Xavier Bertrand en est-il capable ? Considération distinguée.

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