Il n’y a pas plus frustrant
que d’être dans l’opposition. Franck Martin, maire de Louviers pendant 19 ans,
est en train d’en faire l’amère expérience. Il est bien conscient que sa parole
mouline dans le vide et que ses arguments n’ont aucun poids face aux délibérations
de la majorité. Il en éprouve légitimement de l’amertume et doit mesurer quel
fut le sort de ses opposants qu’il traita avec tant d’arrogance et de morgue. J’ai
souvenir d’un homme fort de son règlement intérieur qu’il interprétait à sa
guise sans aucun égard ni pour les règles ni pour les personnes. Il
interrompait sans cesse les membres de l’opposition d’alors (quand il ne les insultait
pas) ce qu’il reproche au maire actuel. Quel toupet !
Sa stratégie repose
simplement sur une connaissance certaine des dossiers ce qui est normal après sa
récente défaite de mars dernier. Avec le temps, son esprit affûté et rusé va
faiblir et il finira par se lasser d’une forme de don quichottisme, maladie
infantile de ceux qui n’ont plus que la parole pour tout pouvoir. Mais cette
parole, si elle était ordonnée et construite, si le principal conseiller de l’opposition
travaillait en amont, s’il élaborait une stratégie de long terme (avec les autres conseillers de gauche) et ne se
contentait pas de ses agressions verbales incessantes et usantes pour l’ensemble
des élus, l’opposition aurait alors un sens politique. Mais Franck Martin est
aussi intelligent que lucide. Il sait que les habitants de Louviers n’ont plus
le désir de Martin. Que son temps est passé et qu’il ne pourra plus être après
avoir été d'où une forme de désespoir…il s'est pourtant dépêcher de préempter l'opposition ne laissant à ses colistiers que le droit de « s'associer » aux tribunes libres du journal municipal.
Face à face Martin-Priollaud avant le second tour. (photo JCH) |
La gauche aurait donc intérêt — et très rapidement — à chercher d’autres
solutions à ses problèmes. Le leadership ne se décrète pas. Il faut donc qu’un
homme ou une femme doté-e d’un grand courage le prenne à deux mains et se lance
dans l’aventure municipale. J’avais écrit que la candidature de Patrice Yung à la
présidence de la CASE présentait plus d’inconvénients que d’avantages. Il en
est de même avec l’obstination de l’ancien maire.
En fait, Franck Martin teste
la patience de François Xavier Priollaud. Son objectif est de le harceler, d’amener
le maire actuel à surenchérir tous azimuts pour qu’il perde le fil de ses
propositions et apparaisse comme un homme incompétent. FXP est-il friable ?
Est-il fragile ? Son équipe est-elle à la hauteur des problèmes que connaît
la ville de Louviers ? Voilà des questions auxquelles on ne peut
actuellement répondre. La présence d’Hervé Morin à l’inauguration de la foire
Saint-Michel démontre quand même que le maire a d’autres préoccupations que le
train-train de la vie municipale. Il nous prouve qu’il fait de la politique et
que dans le futur, il ne se contentera pas de ses mandats locaux.
L’équation est simple. Nous
avons un ancien maire qui croit (ou feint de croire) encore à son étoile malgré les faits et ses défaites
et un nouveau maire tapi dans une sorte d’attente confortable. Y aurait-il de l'espace pour un 3e larron ?
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