En découvrant la liste des
candidats LR-UDI-DVD aux prochaines élections régionales des 6 et 13 décembre
prochains dans l’Eure, on ne peut manquer de s’interroger sur un mal qui ronge
la démocratie française. Je veux parler du cumul des mandats. Je sais bien que
des élus de tous bords, à droite et à gauche, avancent toujours de bonnes
raisons pour justifier ce cumul et notamment leur proximité avec le « terrain »
et les électeurs. En réalité, il s’agit plus d’une proximité avec les indemnités
et le pouvoir que permet l’exercice d’un mandat.
Les cumulards ont d’ailleurs
tous le même argument : « si les électeurs(trices) ne sont pas d’accord,
ils peuvent ne pas voter pour nous. » Faux prétexte. Mauvaise foi insigne. Car
les électeurs(trices) de droite et de gauche n’ont pas de choix réel puisqu’il
s’agit souvent d’élections majoritaires à deux tours interdisant les fantaisies
ou les alertes si bien que les listes dissidentes n’ont aucune
chance d’arriver en tête et de gagner l’élection.
Prenons l’exemple d’Hervé
Maurey. Ce sénateur UDI est également maire de Bernay. Tous les parlementaires
dignes de ce nom savent qu’un mandat national requiert assiduité et permanences à Paris et dans le département.
Réunions de commissions, groupes d’amitiés, groupes politiques, liens avec les
maires et les élus territoriaux, sans oublier la fonction de maire nécessitant également
une présence forte localement d’autant plus que M. Maurey préside une communauté
de communes.
Se présenter comme il le
fait sur la liste conduite par Hervé Morin pour exercer un mandat régional ne peut — en cas d’élection —
qu’excéder les forces de tout homme normalement constitué. C’est pourtant ce
que fait M. Maurey et ce que font bien des élus de toutes origines politiques. Envisageons
une autre solution. Peut-être M. Maurey a-t-il l’intention d’abandonner un de
ses mandats, celui de maire par exemple. Cela voudrait dire qu’en postulant à
la mairie de Bernay, M. Maurey savait qu’il l’abandonnerait en cours de route
sans qu’à aucun moment, les habitants de sa commune en aient su quoi que ce
soit.
Je n’insisterai pas sur la pantalonnade vernonnaise de M. Lecornu. Le
maire de Vernon, président du conseil départemental bénéficie — si j’ose dire —
de plaintes concernant son élection à la mairie, plaintes n’ayant aucune chance
d’aboutir à une invalidation, uniquement pour lui permettre de conserver (du provisoire
qui dure) ses mandats dans le temps. Autre bizarrerie franchement scandaleuse.
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