Noël Mamère à Louviers (au centre) lors d'une réunion publique. |
Faire le lien entre l’accident
de Puisseguin et la loi Macron libéralisant les transports par autobus, il
fallait oser ! Noël Mamère qu’on a connu plus avisé et plus digne, l’a
fait. Le député écologiste dans une déclaration tonitruante a en effet laissé
entendre que la loi Macron pourrait avoir été (comment ?) à l’origine d’une
catastrophe nationale alors que le bus incendié et son chauffeur n’ont, a
priori, aucune responsabilité dans le face à face tragique avec la
semi-remorque en cause.
On a, fort justement, tancé
Nadine Morano pour ses propos sur la race blanche. Certains n’y ont vu qu’une
malheureuse phrase sortie de son contexte, d’autres un incident de langage
comme il en arrive lorsqu’on parle trop. En réalité, la saillie de Mme Morano
exprime bien son ressenti de notre histoire alors même que les faits et le réel
la contredisent.
Noël Mamère est un vieux
routier de la politique. Ancien journaliste de la télévision de service public,
il connaît le poids des mots et celui des formules. Débatteur averti, il n’a
pas pu sortir sa phrase sur Macron sans penser aux conséquences…désastreuses qu’elle
aurait sur sa personne. Il a donc pris le risque d’être montré du doigt dans
des circonstances dramatiques nécessitant pourtant de la prudence et du tact.
S’il a pris ce risque c’est
parce que son mépris de M. Macron est plus grand que son expérience politicienne.
Noël Mamère, dont on ne peut contester les engagements et leur qualité, aurait
dû attendre les conclusions d’une enquête judiciaire et policière appelée à
durer plusieurs semaines avant de prendre quelque parti que ce soit.
Le fait est que le drame de
Puisseguin n’a rien à voir avec la loi Macron, ni de près, ni de loin. Le club
du 3e âge de cette commune utilisait le bus comme moyen d’une
excursion banale destinée à la détente et à la bonne chère. Il ne s’agissait ni
d’une course, ni d’une concurrence quelconque avec un autre moyen de transport.
Il se trouve que le choc entre les deux véhicules a entraîné une horrible
catastrophe humaine. Une raison bien suffisante pour faire preuve de
compassion, d’abord, et de raison ensuite. Quel dommage pour M. Mamère de s’être
« loupé » à ce point !
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