Ils n’y vont pas par le dos
de la cuiller. Ils ne font pas dans la dentelle. Après l’attentat de
Saint-Quentin-Fallavier (Isère) ceux qu’on appelle familièrement les ténors de
la droite (c’est d’ailleurs insultant pour les ténors tout court) tentent de
crier plus fort et plus haut les uns que les autres. Malgré quelques voix
raisonnables et modérées telles celles de Fillon, Juppé ou Bayrou, on recense
les mêmes accents excessifs et poussifs chez Sarkozy et chez Le Pen et leurs équipes
avec dans leur bagage médiatique ce qu’on appelle les « éléments de langage ».
C’est normal. Ces deux-là se
nourrissent de l’islamophobie comme de l’anti-gauche primaire. Le musulman,
quel qu’il soit, où qu’il soit, Français ou étranger, est devenu un membre de
la 5e colonne selon Estrosi, maire de Nice, un djihadiste en
puissance selon Marine Le Pen…ils réclament tous des expulsions de prêcheurs (et
s’ils sont Français on fait comment ?) des surveillances continues…tout
cela parce qu’un fou de Dieu, un mystique fanatique a coupé la tête de son
patron et sorti les drapeaux de l’Etat islamique comme étendard de sa révolte.
Au cours de la récente réunion
publique organisée par le maire de Louviers sur les changements possibles dans
le centre ville, François-Xavier Priollaud a fait une surprenante proposition.
Affirmant que le marché du samedi de notre ville est le premier marché de l’Eure,
le maire a oublié qu’il existait d’autres villes dans notre département pourvus
de marchés de premier ordre. Evreux, Vernon, Le Neubourg, possèdent de très
beaux marchés, très diversifiés et très fleuris. Que le maire me permette de
jouer les décodeurs, une activité très en vogue dans la presse pour corriger
telle ou telle erreur volontaire ou non.
Sa proposition surprenante
est la suivante : intervenir auprès de la SAPN pour que les panneaux d’information
autoroutiers annonçant telle ou telle sortie fassent la part belle à « Louviers
et son marché ». Je sais bien qu’il est de bon ton de bichonner le commerce
local, de le couver même, mais tout de même, je demeure persuadé que l’église
Notre-Dame ou le couvent des Pénitents méritent une attention plus grande que
notre marché essentiellement destiné aux Lovériens et aux habitants de
notre région. Et ce n’est pas dévaloriser cette activité du samedi matin si
ancrée dans le paysage.
Alexis Tsipras. |
Alexis Tsipras va donc
proposer au peuple grec de répondre par oui ou par non à la question suivante :
« approuvez-vous le plan des créanciers proposé
à la Grèce ? » Evidemment, en l’état actuel des négociations, le
premier ministre grec appelle à voter non. On peut comprendre l’embarras du
leader du mouvement Syriza. Eu égard à ses promesses de campagne et au
programme sur lequel le peuple grec l’a élu, il se renierait s’il avalisait une
TVA sur l’électricité et l’hôtellerie à 23 % alors qu’elle n’est que de 13 %
aujourd’hui ! Après des
semaines de palabres et des milliards d’euros sortis de Grèce, la date
fatidique du 30 juin arrive. Tsipras en a assez de l’humiliation et veut en
sortir par le haut.
L’Eurogroup ne veut pas
mettre la main dans un processus de nouveau prêt d’argent frais sachant que le
montant de la dette grecque est actuellement estimée à 320 milliards d’euros,
sommes provenant du FMI, de la BCE et des états tels que l’Allemagne ou la
France. Alexis Tsipras demande donc au peuple de trancher et de donner son avis
sur les solutions préconisées par les dirigeants européens.
Mais je n’aime pas le référendum.
Ce mode de consultation, surtout quand il est exceptionnel, fait trop appel à l’émotion
et au contexte de l’immédiat. Une vraie campagne référendaire exigerait de
prendre le temps de la pédagogie et de l’information des citoyens. D’expliquer
l’historique des faits, de préciser tous les enjeux financiers, économiques, démocratiques
pour que le peuple décide en conscience et en responsabilité. Voter le 5
juillet, dans l’urgence politico-financière, et parier sur le non, c’est surtout
espérer que Tsipras a un plan B. Quel est-il : sortir de l’Euro et
revenir à la drachme dévaluée de 50 % ? Sortir de l’union européenne et se
couper de toutes les aides ? D’accepter les roubles de Poutine ? Une autre
solution serait que l’annonce de ce référendum soit un élément de pression pour
faire céder la troïka et le conseil des chefs d’états et de gouvernements…ce
qui conduirait Tsipras à demander de voter oui…
Pensons enfin au peuple
grec, aux chômeurs et aux pauvres. Ils sont l’obsession d’Alexis Tsipras et au
fond c’est bien ce qui importe.
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