25 avril 2015

Le PCF des années soixante-dix n'aimait pas beaucoup les immigrés…


Les travailleurs de l'usine Zimmerfer de Louviers en grève en 1972 n'avaient pas été soutenus par le PCF local.
François Hollande a suscité un tollé en comparant le contenu d’un tract du PCF des années soixante dix à des propos défendus, aujourd’hui, par le Front national. Le président de la République a rappelé dans un entretien avec Maïtena Biraben sur Canal Plus que le PC de Georges Marchais ne pratiquait pas la langue de bois en soulignant que « les immigrés mangeaient le pain des Français »…ou une autre formule ayant le même sens.

Sur la forme, François Hollande a eu tort. Oser une proximité sémantique entre les communistes et les Frontistes, voilà qui ne pouvait que déclencher la colère de Pierre Laurent et quelques autres responsables actuels du Parti communiste français. Sur la forme seulement et aussi dans le temps puisque les communistes d’aujourd’hui ne sont pas les communistes d’hier même s’ils portent le même nom.
Sur le fond, François Hollande n’avait, malheureusement, pas tout à fait tort. L’ancien responsable du PCF a en effet commis un texte indiquant combien la main d’œuvre étrangère portait préjudice aux travailleurs nationaux tant dans les conditions de travail que dans leurs rapports avec le patronat.

Je me souviens des arguments du PCF de l’époque et de l’émotion que ses textes rendus publics avaient soulevé dans la Gauche française. Pierre Laurent affirme que ces années-là étaient dominées par le Programme commun de gouvernement signé par le Parti socialiste, le Parti communiste et le Mouvement des radicaux de gauche. En effet, mais ce programme ne faisait pas des immigrés des intrus ou des adversaires de classe. Au contraire, il proposait de donner le droit de vote aux élections locales aux étrangers ayant une certaine ancienneté dans notre pays…promesse demeurée en l’état quarante ans après malgré les multiples reprises lors des congrès du PS par exemple.

Sans vouloir polémiquer plus avant, il faut tout de même noter que le vote Front national se situe géographiquement dans des régions où le vote communiste a été fort. Il est de notoriété publique que les ouvriers, en 2015, votent majoritairement pour le FN lequel représente le parti de la contestation et de la lutte contre l’Etablissement. Des ouvriers qui, jadis, votaient pour le Parti communiste français pour des raisons presqu’identiques. Les socialistes ont toujours été considérés comme des traîtres par les communistes et les accords électoraux n’ont jamais été autre chose que des manœuvres visant à assurer la représentation des uns et des autres.

Les temps changent. Le PCF est allié au Parti de Gauche de Jean-Luc Mélenchon qui a fait du PS son adversaire principal. François Hollande semble avoir tiré les conséquences de ce positionnement et n’attend rien, en vérité, de ses anciens alliés. J’ai cru que la petite phrase prononcée à la télévision l’avait été dans l’urgence du direct. A la réflexion, je n’en suis plus si sûr.

Aucun commentaire: