700, hier, 300 aujourd’hui,
500 il y a quelques jours, la Méditerranée n’en finit pas de devenir la tombe
de ces migrants Somaliens, Libyens, Syriens, etc. en quête d’un meilleur
avenir. Depuis que la Libye de Mohamar Kadhafi est devenu un canard sans tête,
un état anarchique dans le mauvais sens du mot, que des factions tribales et
rebelles se disputent le pouvoir à coups de canons et de kalachnikovs, le sud
de l’Europe est devenu la terre promise pour des milliers de migrants fuyant la
répression, les guerres de religions, la misère.
Pour échapper à ce qu’ils
comparent au pire, ils vivent le pire du pire : la mort. Entassés sur des
rafiots pourris, victimes de passeurs grassement payés, ils tentent tant bien
que mal de gagner l’île de Lampedusa, la Sardaigne, le sud de l’Italie. Quand
ils échappent au naufrage, ils ont la chance de tomber sur des gardes-côtes
italiens et des élus remplis de compassion et d’attention. Dans ce sud de la
botte qui souffre également mille maux, on comprend le malheur de ces vieillards,
de ces hommes et de ces femmes, de ces enfants aussi prêt à risquer leur vie
pour cesser de vivre dans des pays en proie aux passions les plus viles, les
excès les plus graves.
Depuis la fin du programme «
Mare Nostrum » et la mise en place du plan « Triton » qui coûte moins cher à
l’Union européenne mais jette conduit à la mort des milliers de gens noyés, le temps
mis à sauver les naufragés a été considérablement accru et le nombre de bateaux
disponibles a sensiblement diminué. Il faut être membre du parti
néofasciste italien pour reprocher à Mattéo Renzi une quelconque responsabilité
face à toutes ces victimes.
C’est comme si on reprochait
à Nicolas Sarkozy d’avoir déclenché la guerre en Libye sans en mesurer toutes
les conséquences. Autant l’ancien président était obnubilé par le désir
d’assassiner Kadhafi, autant il ignorait que le chaos s’installerait à Tripoli.
Poussé à la guerre par Bernard-Henri Lévy, Sarkozy — à moins qu’on ne sache pas
tout — a cru bien faire en délivrant les Libyens de leur dictature… la suite a
prouvé que l’enfer est toujours pavé de bonnes intentions. Même en politique
étrangère, même quand la guerre ressemble à une guerre de libération.
L’actualité exige une
réaction rapide des Européens. Voilà un bon moyen de prouver qu’une Europe
solidaire est capable de trouver des solutions dans l’urgence pour sauver des
vies, d’abord, alléger le fardeau de l’Italie ensuite et élargir le panel des pays
aptes à accueillir ces réfugiés dans la plus grande détresse enfin.
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