Mahamadou Issoufou. |
« Tous
les pays sont conscients que ce qui se passe en Libye est inacceptable (...),
pour une fois il faut qu'on nous écoute, pour une fois il faut qu'on nous
entende », a déclaré le président nigérien Mahamadou Issoufou qui
ajoute : « Les pays de la
région paient les frais de l'intervention militaire internationale de
2011 » qui a mis fin au régime de Mouammar Khadafi.
Depuis la mort du dictateur, des milices djihadistes
libyennes s’entre-tuent pour la conquête du pouvoir, deux gouvernements
s’affrontent et, surtout, le sud libyen est devenu le sanctuaire de tous ceux
qui ont dû fuir les interventions, française au Mali, et algérienne dans l’est
de l’Algérie.
L’intervention contre Kadhafi ? Rappelons qu’elle
fut impulsée et activement soutenue par Nicolas Sarkozy et encouragée par l’écrivain
Bernard-Henry Lévy, dont les allées et venues entre Benghazi et Paris (beaucoup
sur le perron de l’Elysée) sont restées dans toutes les mémoires. Nous n’avons
pas fini de payer l’impréparation des suites de cette guerre aux objectifs
aussi flous que soudains.
Jean-Yves Le Drian, notre ministre de la Défense,
appelle la communauté internationale à prendre conscience de la gravité de la
situation actuelle. La déstabilisation de la Libye risque d’entraîner d’autres
pays limitrophes (la Tunisie par exemple) dans un chaos ajouté à celui constaté
en Syrie, en Irak ou dans d’autres pays du Moyen-Orient.
La France, même si elle le voulait, ne pourrait agir
seule. Il y faudrait la constitution d’une coalition large, européenne bien
sûr, mais également africaine. François Hollande a affirmé à plusieurs reprises
que l’Afrique devait, elle-même, assurer la sécurité des régimes démocratiques
et s’organiser militairement pour mettre fin aux crimes et exactions des
groupes fanatisés. Aujourd’hui, cette organisation militaire africaine n’en est
qu’à ses balbutiements. L’armée française aide donc à la formation des cadres,
à l’armement des bataillons mais elle demeure indispensable (avec ses drones,
ses forces spéciales, ses bases) et son installation au Niger à la frontière
libyenne augure sans doute d’actions spécifiques contre les trafics en tous
genres (drogues, êtres humains, clandestins, armes etc.) et contre les
djihadistes sanctuarisés en Libye.
Je comprends tous ceux et toutes celles qui s’opposent
à la guerre, tout le temps et en tous lieux. Mais l’Etat islamique ne respecte
ni les femmes, ni les chiites, ni la vie de ceux qui contestent son
totalitarisme fascisant. Que faire d’autre que de s’y opposer. Par tous les
moyens.
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