Alexis Tsipras. |
Le mouvement Syriza en Grèce
fait peur aux capitalistes et aux rentiers. La bourse d’Athènes a chuté de 11 %
aujourd’hui après un dimanche considéré comme noir par les financiers, les élus
du pays de Socrate et de Platon ayant refusé de désigner le nouveau président
de la République proposé à la candidature par la majorité conservatrice. Ce
refus a une conséquence : de nouvelles élections législatives sont
programmées en janvier et février de l’an prochain de manière à donner une
majorité au futur gouvernement.
Alexis Tsipras, le principal
animateur de Syriza, est même largement favori pour occuper la place de premier
ministre. Avec près de 30 % des suffrages, le parti d’extrême-gauche rallie actuellement
les mécontents, très nombreux, victimes des différents plans d’austérité imposé
par la troïka composée de la Commission Européenne (CE) la Banque centrale européenne (BCE) et du Fonds monétaire international
(FMI). Christine Lagarde, la directrice du FMI, est d’ailleurs consciente de la
violence des efforts demandés aux Grecs et a senti venir le bouleversement
démocratique en cours.
Les boursiers ont-ils raison d’avoir peur ? Oui
si l’on considère qu’Alexis Tsipras veut remettre en cause la politique
économique imposée par la troïka. Non si l’on se réfère à ses propositions
institutionnelles et à son action. Pour Syriza, il n’est pas question de sortir
de l’Europe et d’abandonner l’Euro. Et puis l’extrême-gauche n’est pas
l’extrême-droite. La première est démocratique, antifasciste, ne fait preuve
d’aucune xénophobie ni d’aucun racisme et n’utilise pas la violence physique
comme moyen politique. Son combat est un combat d’idées, il passe par le
suffrage universel et non par un quelconque « régime des colonels. » Il privilégie
le peuple, ses conditions de vie et de travail.
Ce mouvement grec n’est d’ailleurs pas isolé en
Europe. En Espagne, le mouvement Podemos a les mêmes objectifs et sa popularité
grandit de jour en jour dans la péninsule ibérique. Ce mouvement « nous pouvons
» rallie nombre de jeunes et de laissés pour compte à la suite de la crise
économique et face à une corruption toujours plus importante puisque même la
famille royale est touchée !
Les pays du sud, excepté la France, notamment ceux qui
ont connu Franco, Salazar et les colonels, préfèrent — et on les comprend — la
gauche à l’extrême droite. Ils ne veulent plus connaître les assassinats, les
attaques contre les partis, les syndicats et la disparition d’une presse libre.
Les Français devraient regarder vers ces frontières du
sud. Plutôt que de compter sur un Front national ringard, autocratique et
autarcique (à l’heure de la mondialisation vous vous rendez compte !) mieux
vaut choisir des partis de gouvernement respectueux du pluralisme et de la
constitution. Cela passera, tôt ou tard, par un accord des partis de gauche dont celui de Jean-Luc Mélenchon, l'un des animateurs du…Parti de gauche proche des contestataires grecs et espagnols.
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