29 décembre 2014

Le mouvement Syriza fait peur aux capitalistes et à la bourse d'Athènes


Alexis Tsipras.
Le mouvement Syriza en Grèce fait peur aux capitalistes et aux rentiers. La bourse d’Athènes a chuté de 11 % aujourd’hui après un dimanche considéré comme noir par les financiers, les élus du pays de Socrate et de Platon ayant refusé de désigner le nouveau président de la République proposé à la candidature par la majorité conservatrice. Ce refus a une conséquence : de nouvelles élections législatives sont programmées en janvier et février de l’an prochain de manière à donner une majorité au futur gouvernement.
Alexis Tsipras, le principal animateur de Syriza, est même largement favori pour occuper la place de premier ministre. Avec près de 30 % des suffrages, le parti d’extrême-gauche rallie actuellement les mécontents, très nombreux, victimes des différents plans d’austérité imposé par la troïka composée de la Commission Européenne (CE) la Banque centrale européenne (BCE) et du Fonds monétaire international (FMI). Christine Lagarde, la directrice du FMI, est d’ailleurs consciente de la violence des efforts demandés aux Grecs et a senti venir le bouleversement démocratique en cours.
Les boursiers ont-ils raison d’avoir peur ? Oui si l’on considère qu’Alexis Tsipras veut remettre en cause la politique économique imposée par la troïka. Non si l’on se réfère à ses propositions institutionnelles et à son action. Pour Syriza, il n’est pas question de sortir de l’Europe et d’abandonner l’Euro. Et puis l’extrême-gauche n’est pas l’extrême-droite. La première est démocratique, antifasciste, ne fait preuve d’aucune xénophobie ni d’aucun racisme et n’utilise pas la violence physique comme moyen politique. Son combat est un combat d’idées, il passe par le suffrage universel et non par un quelconque « régime des colonels. » Il privilégie le peuple, ses conditions de vie et de travail.
Ce mouvement grec n’est d’ailleurs pas isolé en Europe. En Espagne, le mouvement Podemos a les mêmes objectifs et sa popularité grandit de jour en jour dans la péninsule ibérique. Ce mouvement « nous pouvons » rallie nombre de jeunes et de laissés pour compte à la suite de la crise économique et face à une corruption toujours plus importante puisque même la famille royale est touchée !
Les pays du sud, excepté la France, notamment ceux qui ont connu Franco, Salazar et les colonels, préfèrent — et on les comprend — la gauche à l’extrême droite. Ils ne veulent plus connaître les assassinats, les attaques contre les partis, les syndicats et la disparition d’une presse libre.
Les Français devraient regarder vers ces frontières du sud. Plutôt que de compter sur un Front national ringard, autocratique et autarcique (à l’heure de la mondialisation vous vous rendez compte !) mieux vaut choisir des partis de gouvernement respectueux du pluralisme et de la constitution. Cela passera, tôt ou tard, par un accord des partis de gauche dont celui de Jean-Luc Mélenchon, l'un des animateurs du…Parti de gauche proche des contestataires grecs et espagnols.

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