Les socialistes ont l’art de
transformer de l’or en plomb. L’affaire « Jouyet-Fillon » illustre bien les bévues
et les maladresses de ceux qui nous gouvernent. Car au fond, cette affaire est
avant tout le problème de l’UMP et de la guerre impitoyable que se livrent les
candidats de ce parti à la présidentielle, d’une part, mais aussi et surtout les
responsables de l’UMP mouillés jusqu’au cou dans les fausses factures et les
surfacturations de la société Bygmalion ainsi que Nicolas Sarkozy, principal
responsable en droit, du dépassement grandiose de ses comptes de campagne et
des conséquences juridiques qui vont avec. Fillon, Juppé et Raffarin ont
licencié les principaux auteurs de cet accord entre l’UMP et Bygmalion
mais on peut comprendre que Fillon soit ulcéré de constater que Sarkozy — pour
l’instant — parvient une fois de plus à passer entre les gouttes.
Que Jouyet se soit mêlé, un
tant soit peu, de cette tambouille interne à l’UMP, est un miracle pour
Sarkozy. Le candidat à la présidence de l’UMP ne s’est pas privé, hier soir à
Caen, de mettre en cause l’Elysée et ses hommes. Jouyet-Fillon, c’est du pain bénit
pour celui qui a tant à confesser, lui qui se revendique de ses racines chrétiennes
à tout bout de champ. Et voilà comment la haine de Fillon pour Sarkozy et sans
nul doute les tentatives du premier pour stopper l’ascension du second se
transforme en un procès contre — devinez qui ? — le gouvernement !
Incroyable.
Cela me rappelle que lors de
la publication des écoutes, les médias avaient totalement laissé de côté — à
quelques exceptions près — le fond de l’affaire Bismuth-Herzog-Azibert pour
reprocher à Christiane Taubira d’avoir été (ou non) informée du contenu de ces
documents judiciaires. Là encore, les socialistes réussirent à transformer de l’or
en plomb. Alors qu’il suffisait de laisser Sarkozy s’empêtrer dans des
explications oiseuses et attendre tranquillement que la justice suive son
chemin…
Décidément, François
Hollande peut bien se désintéresser des affaires judiciaires — et je le crois
bien volontiers — il devrait inviter ses collaborateurs et ses ministres à
faire comme lui. Quel gâchis !
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