Loin de moi l’idée de
charger en quoi que ce soit l’otage français décapité en Kabylie par les
supporteurs djihadistes de l’Etat islamique. Hervé Gourdel, guide de haute
montagne, s’y trouvait pour découvrir de nouveaux lieux susceptibles d’améliorer
ses connaissances et pour satisfaire des amis algériens ou des clients de la même
nationalité ce qui ne change rien à l’affaire. Le malheureux guide s’est trouvé
au mauvais moment au mauvais endroit et c’est cet aspect des choses que je
souhaite commenter.
La crise ouverte au Moyen
Orient depuis des années par les membres d’AQMI et maintenant Daech (état
islamique) avec prise d’otages, assassinats, rançons, obligent les autorités
françaises à définir des zones dans lesquelles les activités humaines :
tourisme, commerce, échanges de toutes sortes, sont soumises à des contraintes
plus ou moins sévères. Il appartient au ministère des Affaires étrangères
de préciser la nature de ces zones en fonction des connaissances et des événements.
La France étant maintenant
en pointe pour lutter contre ces groupes et contre l’idéologie qu’ils
revendiquent comme mode de vie et d’existence, il est bien évident que les Français,
quels qu’ils soient, peuvent être victimes, sur le sol de notre pays et
ailleurs dans le monde, des actes de ces fanatiques. Patricia Adam, la présidence
de la Commission de la défense de l’Assemblé nationale, expliquait hier sur une
chaine d’informations continues, que la Kabylie est classée en zone rouge
autrement dit interdite d’accès. C’est en effet en Kabylie que depuis des années,
les militants d’AQMI se cachent, pillent, torturent et leur récente soumission
au calife d’Irak-Syrie a sensiblement accru les risques pour les Européens
notamment. J’ignore si Hervé Gourdel connaissait les risques encourus par lui
et ses amis. J’ignore s’il a calculé ces risques tout en préférant
continuer sa vie d’homme libre et d’amoureux de l’attaque des sommets. S’il ne
connaissait pas ces risques, il est une victime absolue. S’il les connaissait,
il demeure une victime totalement innocente mais au moins aura-t-il choisi d’aller
au bout de sa passion avec toutes les conséquences possibles.
Hervé Gourdel est mort parce
qu’il était Français et seulement parce qu’il était Français. Victime de la
barbarie, ce montagnard paisible a payé de sa vie sa nationalité et son amour
pour son métier car Hervé Gourdel, guide, vit de ses voyages et de sa pratique
professionnelle.
La leçon que nous devons méditer :
peut-on, en 2014, aller partout dans le monde et en particulier dans certains
pays africains ou du Moyen-Orient, sans prendre la précaution élémentaire de
savoir comment le Quai d’Orsay classe ces pays ou certaines régions de ces états ?
S’il en propose l’interdiction d’accès, mieux vaut sans doute respecter les
consignes et ne pas tenter le diable…
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