Les déclarations d’intérêts
des parlementaires ne sont pas seulement utiles à une certaine transparence.
Elles permettent de constater combien des députés et des sénateurs mélangent
les genres et des…intérêts bien compris. On savait depuis longtemps que nombre
de parlementaires avaient engagé leur épouse, leur époux, leurs enfants, leurs
cousins et cousines, sous des formes diverses la plus courante étant l’emploi d’assistant
parlementaire. On peut s’interroger sur l’efficacité et pour tout dire la réalité
du travail de certains de ces assistants dont le principal avantage est de se
payer sur la bête. Et d’avoir portes ouvertes à l’Assemblée ou au Sénat ce qui
fait qu’on reste en famille.
Les déclarations d’intérêts
donnent également l’occasion de découvrir qu’un certain nombre de députés (près
de 10 %) ne vivent pas seulement de leur indemnité d’élus (quand ils cumulent)
mais aussi d’honoraires, la plupart d’entre eux étant avocats ou conseils en
communication. Ne nous étonnons pas que ces employés — Pierre Charon par
exemple, sénateur UMP — émargent au budget de l’Etat puisque ce Monsieur Charon
avait le bonheur de conseiller Nicolas Sarkozy quand il était président, ce qui
représentait des sommes rondelettes payées par l’Elysée et donc le contribuable.
L’affaire des sondages du même établissement (toujours en cours d’instruction) nous
met la puce à l’oreille et nous questionne quant à ces prestations de conseil…en
quoi exactement ?
Alors, que penser de ces déclarations
d’intérêts considérées comme de l’inquisition par de nombreux députés, de l’intrusion
dans la vie privée par d’autres et qui nous éclairent un peu plus sur les doubles discours et
les relations privilégiées dans un petit monde qui tourne sur lui-même, avec
lui-même et aux frais de la princesse…ou plutôt de la République. François
Hollande, en voulant la création de la haute autorité de la vie publique,
savait ce qu’il faisait mais ne s’est peut-être pas rendu compte des dommages
collatéraux produits par des situations de népotisme forcément révoltantes. Il a cependant raison : dans la durée les effets de son action (sur ce point) seront bénéfiques.
Et pourtant je ne suis pas
un adepte du « tous pourris » — ce qu’ils ne sont pas — ni un antiparlementaire
basique.
Cette cinquième République
est à bout de souffle. On en a épuisé tous les charmes et tous les déplaisirs.
Elle a, avec le temps, créé des systèmes bien adaptés en 1960 mais dépassés
en 2014. Savoir que Mme Copé travaille auprès de son mari ou que Mme Lamy est directrice
de cabinet de ceci ou de cela crée un mélange de favoritisme et de sécurité très
réservé que la majorité des Français ne comprend pas eu égards aux temps qu’ils
vivent.
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