Le gouvernement par la voix
du ministre de l’Intérieur, le tribunal administratif de Paris et enfin le
Conseil d’Etat, jugeant en référé, ont tous été d’accord. La manifestation
pro-palestinienne programmée cet après-midi à Paris, est interdite. Bernard Cazeneuve
assure qu’il faut concilier deux notions constitutionnelles : la liberté
de manifestation et le maintien de l’ordre public. L’un peut-il aller sans l’autre ?
Les faits récents ont démontré
que malgré la bonne foi des organisateurs, leur sincérité et leur volonté de ne
porter atteinte ni aux biens ni aux personnes, ces derniers n’ont pas réussi à
interdire l’accès au lieu de dispersion à des dizaines de casseurs venus…pour
casser. Casser du flic, casser des vitrines, mais également casser du juif si l’occasion
se présentait. Des slogans honteux et odieux ont été proférés lors de la
manifestation interdite et ils rappelaient les heures sombres qu’a connues la République
quand elle était dirigée ou plutôt éteinte par les supporteurs de la Révolution
nationale ou les Maurassiens nationalistes.
Lors de la manifestation,
autorisée celle-là, et organisée il y a quelques jours, l’état d’Israël et le
gouvernement Netanyahou en ont pris pour leur grade, non pas parce qu’ils représentent
le judaïsme mais parce que le Likoud et ses alliés se comportent comme un état
dominateur et colonisateur. Israël doit vivre, c’est évident, dans des frontières
sures et reconnues et c’est le cas puisque des résolutions de l’ONU fixent les
frontières de l’état hébreu. Mais les guerres des dernières décennies ont
repoussé les limites territoriales d’Israël si bien qu’aujourd’hui la
constitution d’un état palestinien devient plus que problématique. Gaza et la
Cisjordanie, éloignés l’un de l’autre, forment des enclaves sous embargo pour l’une
et mitée par les colonies de peuplement pour l’autre.
S’il est vrai que le Hamas
est un mouvement terroriste qui bombarde Israël avec missiles et roquettes, il
n’en est pas moins vrai que de nombreux civils (vieillards, femmes, enfants)
palestiniens tombent sous les balles de Tsahal ou les bombes lâchées par des
drones. Soutenir le peuple palestinien a du sens. Faut-il pour autant occuper
toutes les rues de nos villes sachant que la solution — si solution il y a — ne
sera pas trouvée en France ni en Europe. Ni même aux Etats-Unis puisque John
Kerry, le ministre des affaires étrangères de Barack Obama, essuie échec sur échec.
Personne ne veut réellement de cessez-le-feu. Personne ne veut la paix.
Personne ne veut faire de concessions. La guerre continuera encore pendant
des années avec des morts, des blessés, des souffrances. Et des manifestations interdites…ou autorisées.
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