Berlusconi acquitté en appel ! |
L’acquittement de Silvio
Berlusconi, par une cour d’appel italienne composée de trois juges n’a pas fini
d’étonner les Italiens, d’abord, les magistrats de première instance ensuite,
et les observateurs de ce beau et grand pays qu’est l’Italie. Berlusconi avait été
condamné à des travaux d’intérêt général (après avoir frôlé l’emprisonnement)
et surtout à une peine d’inéligibilité l’empêchant de conduire la campagne des
Européennes comme candidat de son parti Forza Italia.
Les raisons — il en faut,
non ? — qui ont conduit les juges à blanchir le champion du Bunga Bunga
poursuivi pour détournement de mineur et consommation excessive de plaisirs
lascifs sont simplissimes : pas de preuve. Accusé d’abus de pouvoir, les
magistrats ont en effet estimé qu'«il n’y avait
pas de délit faute de preuves», et sur la prostitution, ils ont
souligné que «les faits reprochés ne
constitu(ai)ent pas un délit».
Berlusconi,
s’il est blanchi par une justice indépendante, n’est pas pour autant réhabilité
politiquement. Maintenant âgé de 77 ans, Silvio n’en a d’ailleurs pas fini avec
les magistrats puisque d’autres procès s’annoncent tout aussi périlleux en
première instance mais dont les décisions seront évidemment susceptibles d’appel.
Il n’est pas impossible que dans l’affaire du Ruby Gate, le parquet italien se
pourvoie en Cassation. Il faudra évidemment des mois avant de connaître l’issue
finale d’un éventuel procès. Alors qu’il sortait de la maison gériatrique où
Berlusconi accomplit son travail d’intérêt général, il a été salué par des
supporters enthousiastes très heureux du dénouement.
J’ai
imaginé la situation en France avec, par exemple, une condamnation de Sarkozy
en première instance (quel que soit le procès futur ?) et un acquittement
en appel. Cette situation serait évidemment très différente du cas italien car
Sarkozy n’a pas le même âge et il s’apprête à devenir très actif dans la préparation
de son retour sur la scène politique. Il suffit d’un problème de forme ou de
procédure, pour que la meilleure instruction du monde soit réduite à néant. Ou
qu’un manque de preuves, aux yeux des juges, permette de sauver la face de l’ancien
président. On n’en est pas encore là. L’affaire Bettencourt, l’affaire des
sondages de l’Elysée, le financement de la campagne d’Edouard Balladur et l’affaire
Karachi, l’affaire de l’arbitrage Tapie, le scandale Bygmalion, le financement
de la campagne électorale de 2007, celui de 2012…que de petits cailloux et de
grosses pierres sur le chemin de Nicolas Sarkozy…vers l’investiture suprême !
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