6 juin 2014

Faut-il se réjouir des malheurs de l'UMP que je ne confonds pas avec Sarkozy ?


Jérôme Lavrilleux avait accusé Fillon de tricherie !
"Le problème dans ce milieu, c'est qu'il y a des gens morts de l'intérieur : Baroin, Juppé. Copé ne l'est pas. Fillon, non plus. Lui, il est complexé de l'intérieur, il est dans l'auto­-émasculation tout en ayant besoin de prouver sa virilité. Wauquiez, c'est une raclure. NKM, ce n'est pas une belle personne. Le Maire est très sympa et vivant, alors qu'il a l'air d'un poisson froid. Sarkozy, c'est le plus vivant de tous, mais à quoi ça sert ?"

Ces jugements sont-ils le fruit d’une grande solitude, d’un syndrome dépressif, ou tout simplement l’analyse conforme au réel d’un homme avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête, celle de la justice et des procès en vue. La justice va en effet demander à Jérôme Lavrilleux, l’auteur des ces propos rapportés par le journal Le Point, des comptes…sur les comptes de la campagne 2012 de Nicolas Sarkozy. Lavrilleux n’était-il pas le directeur adjoint de la campagne, lui qu’on surnomme « l’étrangleur » ? j’ai déjà écrit sur ce blog que ses larmes étaient des larmes de crocodile, celles qui coulent quand on s’apitoye sur son sort. Franchement, elles me laissent de marbre surtout quand il s’agit de Nicolas Sarkozy.

Justement, parlons de Sarko dont je ne parviens pas à me lasser des nombreuses avanies. Brice Hortefeux, le petit télégraphiste, et Nadine Morano, la groopie de service, ont été envoyés sur le front médiatique pour préparer le terrain du retour de Sarko, potentiel candidat à la présidence de l’UMP avant de viser plus haut c’est-à-dire la présidentielle. Les galas de Carla Bruni, la chanteuse qui parle en chantant ou qui chante en parlant, font salle comble. Les Sarkozystes s’y pressent, eux qui souffrent tant de l’absence d’un guide pouvant les conduire un jour sur les chemins de la victoire.

Mais qui sont ces hommes ou ces femmes qui entourent Sarko : Eric Woerth ? Mis en examen. Isabelle Balkany ? Mise en examen. Bernard Tapie ? Mis en examen. Claude Guéant ? Gardé à vue. Jean-François Copé ? Viré et perquisitionné. La liste est longue des affaires et donc des juges qui mènent la vie dure à l’ancien président de la République. D’ailleurs, dans ses propos au Point, Lavrilleux compare Sarko à Chirac et admire leur art commun de faire payer les autres…

Faire payer est bien le mot quand le Sarkothon récolte 11 millions d’euros, somme équivalente au montant des fausses facturations de la société Bygmalion et destinée au financement des dépassements des frais de campagne du sortant. Une campagne de 42 meetings au cours de laquelle affirme Lavrilleux « personne n’a osé dire STOP à Sarkozy ». C’est cela le bonapartisme ! Le chef a toujours raison.
Je rappelle au passage que sur ces 11 millions de dons, les contribuables (de droite et de gauche) ont payé les 2/3 (soit sept millions d’euros) sous forme d’une déduction fiscale très avantageuse. Je propose que le législateur revoit sa copie en cas de fraude assumée d’un candidat présentant des comptes insincères.

Au final, faut-il se réjouir des malheurs de l’UMP que je ne confonds plus avec Sarkozy puisque des gens plus présentables (genre Juppé) semblent vouloir mouiller le maillot. Xavier Bertrand va même jusqu’à affirmer que « tous ceux qui, de près ou de loin ont été aux manettes dans la campagne UMP de 2012 doivent disparaître de l’avant scène. » Façon élégante de dire à Sarkozy : ça suffit ! Car si l’UMP et l’UDI dévissent, le FN deviendra une force potentielle de second tour. Comme dirait Jean-Louis Destans, président du conseil général, « en cas de duel FN-PS, je ne suis pas certain que la gauche gagnerait. » Imagine-t-on Marine Le Pen, présidente de la République, recevant les chefs d’Etat du monde entier pour fêter l'anniversaire du débarquement quand ses maîtres à penser et ses références historiques sont plus proches de Vichy, Pétain et la Révolution nationale que de la France Libre et de la Résistance. Il est vrai que si Poutine demeurait toujours au pouvoir, Marine Le Pen aurait au moins un ami. Cette pensée me glace le sang.

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