L’annonce, par François
Hollande, de son intention de reporter les élections départementales en 2016 pour
les jumeler avec les régionales, est pertinente. Il veut, en effet, que sa
réforme (moitié moins de régions, disparition des conseils départementaux) soit
préparée, pensée, travaillée pour ne pas subir les foudres du Conseil
constitutionnel ou un avis négatif du Conseil d’Etat.
J’ai écrit, il y a quelque
temps, que j’étais favorable à cette réforme, cette simplification souhaitée
majoritairement par les Français de gauche comme de droite. Il faut être
cohérent. On ne peut pas clamer à tout bout de champ que le millefeuille territorial
est trop épais et ne pas agir pour modifier la situation. Je soupçonne M.
Guillaume, sénateur socialiste, d’avoir été le poisson pilote de ce report à
2016. Il y a quelques jours, ce dernier a avancé cette proposition rejetée par
la plupart des présidents de conseils généraux, de droite comme de gauche, et
par des apparatchiks conscients de la disparition des grands fromages à
partager.
L’argument essentiel qui
donna naissance aux conseils généraux est celui de la proximité. La fameuse
journée de cheval entre le point le plus éloigné du département et le chef-lieu
où siégeaient les services. Avec Internet et la dématérialisation, cette
fameuse journée de cheval en a un sacré coup dans les pattes. Tout comme
certaines sous-préfecture d’ailleurs puisqu’il est prouvé que certains
sous-préfet sont sous-employés et sous-utilisés. Là aussi, le gouvernement
pourrait donner un utile coup de rabot.
Pour en revenir à nos
moutons à quatre pattes, j’espère que François Hollande et Manuel Valls vont
garder le cap. A deux sur le même pédalo (comme dirait Mélenchon) ce serait
bien le diable qu’ils s’échouent sur un banc de sable (pour nous endormir ?) ou sur
un Parlement remonté contre la réforme. Il reste deux années au président pour
transformer en actes les promesses présidentielles et doter la France
d’institutions modernisées et plus efficaces.
Lui, c’est moi, moi c’est lui
Puisque je parle
d’institution, j’aimerais casser une patte au canard ambiant à la CASE de
Louviers. Il se dit, à droite et à gauche aussi, que Franck Martin aurait
demandé à Patrice Yung, si celui-ci était élu président, « de le nommer
directeur politique » ou quelque chose d’approchant. Patrice Yung aurait
refusé arguant d’un suicide politicien évident. Je ne sais d’où vient
cette rumeur. Elle court, elle court et si je la rapporte c’est plutôt pour y
mettre un terme car je la crois tout droit sortie de l’imagination d’un
adversaire du bon sens, la chose du monde la moins bien partagée.
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