Le dernier « Actua Louviers »,
le journal municipal de la ville de Louviers, a été distribué ces jours
derniers, dans nos boîtes à lettres. Sur la forme, rien ne change. Et c’est
tant mieux car ce journal est réalisé par des professionnels compétents. Sur le
fond, la nouvelle équipe au pouvoir se montre prudente dans les mots et dans
les objectifs. On sent bien que François-Xavier Priollaud a décidé de ne pas
brusquer les Lovériens et de ne pas faire table rase du passé. Il a même raison
sur un point, notamment, quand il affirme que la municipalité précédente a
beaucoup investi mais a consacré peu de crédits ou d’actions à l’entretien de
l’existant.
FXP sait que les Lovériens
ne le connaissent pas très bien. Il doit donc faire ses premiers pas de maire avec une
volonté : mieux s’intégrer pour mieux se faire apprécier. Il a regardé de
près les résultats des élections municipales. En bénéficiant de la vague bleue
et de l’usure du maire sortant, le nouveau venu à Louviers a conscience d’avoir
capitalisé grâce à un faisceau d’éléments divers : la dissidence
Bidault, une union « masquée » de la droite et du centre, le rabibochage
PRG-PS, la personnalité du maire sortant, le départ de M. Veyrat, etc. Bref, FXP s'est trouvé au bon endroit au bon moment.
Mais le plus difficile commence.
Car c’est dans l’action que la nouvelle équipe sera jugée. Et si j’ai évoqué,
dans un de mes derniers billets, la situation de la Scène nationale et la
convention liant la ville à cette dernière c’est parce que je subodorais une
volonté de changement pas forcément de bon goût.
En lisant le texte d’une question « téléphonée » et parue dans « Actua Louviers » page 29, le maire tient à faire
savoir — très vite donc — que cette convention a du plomb dans l’aile. « Il s’agit pour la municipalité de réinterroger
en temps voulu (NDLR : à l’automne) cette convention pour y introduire,
comme vous le souhaitez, des pièces de théâtre dites populaires, de boulevard
ou à caractère comique. » Nous y voilà. Sans faire de procès d’intention à
l’adjointe à la culture bardée de diplômes d’études supérieures mais aussi sensible à l'art et à son histoire et donc
sensible à une culture de l’effort et de l’interrogation sur le sens de notre vie, j’aimerais qu’elle
définisse publiquement ce qu’elle entend par « populaire » ?
S’agit-il de réjouir le cœur des Lovériens, avec ce que le Larrousse qualifie de « terme général pour désigner le répertoire des salles situées autrefois sur le boulevard du Temple, puis sur les Grands Boulevards de Paris, et dont le caractère d'abord populaire et mélodramatique, puis bourgeois, s'oppose à la fois au répertoire des grandes scènes traditionnelles et aux recherches du théâtre d'avant-garde. L'expression « théâtre de boulevard » désigne un genre de théâtre conventionnel, qui vise uniquement à plaire, par des effets faciles. »
S’agit-il de réjouir le cœur des Lovériens, avec ce que le Larrousse qualifie de « terme général pour désigner le répertoire des salles situées autrefois sur le boulevard du Temple, puis sur les Grands Boulevards de Paris, et dont le caractère d'abord populaire et mélodramatique, puis bourgeois, s'oppose à la fois au répertoire des grandes scènes traditionnelles et aux recherches du théâtre d'avant-garde. L'expression « théâtre de boulevard » désigne un genre de théâtre conventionnel, qui vise uniquement à plaire, par des effets faciles. »
Si les mots ont un sens voilà donc ce que nous proposerait
la nouvelle municipalité. Du gros rire bien gras. On serait loin d’Ariane
Mnouchkine et des Tréteaux de France dans « l’examen d’une évolution concrète
et sensible des offres de spectacle dans la salle du Grand Forum ». J’invite le
maire et son équipe à y réfléchir.
S’ils ont la chance d’être cultivés, c’est sans doute moins avec le mélodrame et le vaudeville qu’avec une certaine exigence de soi et de connaissance de l'autre.
S’ils ont la chance d’être cultivés, c’est sans doute moins avec le mélodrame et le vaudeville qu’avec une certaine exigence de soi et de connaissance de l'autre.
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