Thierry Mariani se
distingue. En 140 signes sur tweeter, le député UMP a réussi à se mettre à dos toutes
les personnes sensées et raisonnables. On se demande encore comment cet
ancien ministre, rompu aux us et coutumes du pouvoir, habitué des prises de bec
et autres gracieusetés, a pu se laisser aller, tout seul comme un grand, à proférer
une vérité historique, certes mais au mauvais moment, dans de mauvaises conditions pour un
mauvais mobile. Autrement dit, Mariani a tout faux.
Qu’a-t-il donc voulu prouver ?
Sous le titre « déculpabilisation », Mariani a souhaité rappeler, à l’occasion
de l’enlèvement de centaines de jeunes filles nigérianes par des membres de la
secte islamiste Boko Haram, que l’esclavage auquel elles ont été promises par
le gourou de cette secte violente et morbide, n’est pas une invention
occidentale et que ce comportement pourrait déculpabiliser les esclavagistes
européens pourtant auteurs de crimes contre l’humanité depuis le vote de la loi
Taubira.
Ne nous contentons pas de
ces 140 signes. Essayons de comprendre comme un député de la droite forte (en
quoi ?) a pu en arriver là. Car il faut avoir accumulé de l’amertume, de l’aigreur,
de la rancœur, pour tenter de profiter d’une occasion dramatique afin de tenter
de disculper les Français notamment, dont on sait qu’ils ont enlevé, transporté,
vendu, des centaines de milliers d’Africains utiles aux Antilles et ailleurs à
Saint-Domingue par exemple. Le Code noir n’est pas une invention américaine, il
s’agit d’une décision royale et française.
En quoi le fait historique
prouvant que des émirats, des sultanats, ont fait du commerce avec des hommes
et des femmes africaines nous exonèrerait, nous occidentaux, d’autres faits
historiques tout aussi crapuleux ? Mariani, Italien d’origine, nés de parents
modestes, a fait de solides études et a occupé diverses fonctions d’élu (RPR
puis UMP) dans le Vaucluse, un département du sud de la France où le Front
national s’implante durablement.
Mais aujourd’hui, Mariani
est député de l’étranger. Il devrait donc avoir les yeux ouverts et la mémoire plus sélective. A droite comme à gauche, de nombreuses voix se sont élevées
pour déplorer le tweet de Mariani. A-t-il pensé un seul instant au sort de ces centaines
de jeunes filles, âgées de 9 à 16 ans, promises à l’esclavage ou au mariage, au
Cameroun, au Tchad ou ailleurs, victimes de la folie d’intégristes fanatisés ? Interrogé sur son tweet, Mariani a refusé de reconnaître son erreur. Il en a même rajouté. Il s'agit donc bien d'une vraie conviction. Odieuse.
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