15 mai 2014

Benoit Hamon fait ovationner le nom et l'action de Christiane Taubira lors du meeting de Val-de-Reuil


Benoit Hamon estime Christiane Taubira.
« L’admiration est le partage des sots ». Va pour la sottise. Je l’avoue, je suis un admirateur de Christiane Taubira. J’apprécie sa vive intelligence, sa grande culture, ses capacités tribuniciennes et ses convictions dont elle ne dévie jamais. Christiane Taubira est une forte personnalité. Elle suscite évidemment des oppositions, ce qui est légitime en démocratie, voire des haines, ce qui est totalement anormal, et ses adversaires ont le don de créer des événements ou des affaires quand il ne s’agit que de comportements publics parfaitement ordinaires.
Hier soir à Val-de-Reuil lors de la réunion publique de soutien à la candidature aux élections européennes de Claude Roiron — cette dernière a choisi de s’établir en Haute-Normandie — Benoit Hamon a tenu à revenir sur l’incident créé de toutes pièces par Marine Le Pen et certains impudents de l’UMP : l’affaire dite de la Marseillaise que Christiane Taubira n’aurait pas chanté lors de la commémoration de l’abolition de l’esclavage comme l’exigerait, dit-on, le premier supporteur venu de l’équipe de France de football même quand elle fait la grève comme lors de la coupe du monde en Afrique du sud. La Marseillaise mérite mieux qu'un symbole chauvin.
Benoit Hamon a décrit par le menu les circonstances de faits montés en épingle par Marine Le Pen et Jean-François Copé. Il a rappelé que Christiane Taubira est celle qui est à l’origine de la loi faisant de l’esclavage un crime contre l’humanité. Elle est celle qui, depuis toujours, exige que la République reconnaisse la violence faite aux hommes et aux femmes noires lors de la traite qui a duré plusieurs siècles et fait des millions de morts et de mortes. Elle est celle qui, sans une note, sans un papier écrit sous les yeux, est capable de prononcer un discours construit, cohérent, savant, démontrant ses grandes qualités d’oratrice au service d’une noble cause et de grands principes.
Que Christiane Taubira, dans un moment de recueillement et d’émotion, ait choisi le silence intime pour écouter la voix d’une cantatrice en solo égrener les paroles de notre hymne national, voilà qui l’honore plutôt que la condamne. Benoit Hamon, lui non plus n'a pas chanté La Marseillaise. Et alors ?
Et quand, cerise sur le gâteau, un député du nom de Thierry Mariani — celui-là même qui a tweeté « la déculpabilisation » souhaitée pour les descendants d’esclavagistes blancs après le rapt des 223 jeunes filles au Nigéria par des Africains — exige la démission de notre ministre de la justice, on se dit que décidément cette opposition-là marche sur la tête. Animé par un souci de justice concrète, Benoit Hamon a fait ovationner Mme Taubira. Loin de Val-de-Reuil, la garde des sceaux n’a pas entendu les applaudissements nourris à elle destinés. Fasse que la lecture de ce blog la rassure (si elle en avait besoin) sur l’estime que lui portent des millions de Français. A elle et à son action.

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