19 mars 2014

Les révélations de Mediapart ravageuses pour le couple Sarkozy-Herzog

 Suite aux révélations du site Mediapart sur les écoutes Sarkozy et les sources d’information dont disposaient ce dernier et son avocat, j’ai l’impression que les journalistes du Monde ont du mal à accepter la rivalité professionnelle les opposant au maintenant célèbre site Internet. Les journalistes d’Edwy Plenel sortent scoops sur scoops et semblent avoir tissé un remarquable réseau d’informateurs enclins à sortir les dossiers les plus embarrassants pour les puissants. La France dispose donc d’un site à la Edward Snowdon du non de ce lanceur d’alertes à l’origine des écoutes mondialement réalisées par la NSA des Etats-Unis.
Après que Médiapart nous a appris hier soir, que Me Herzog et son client-ami avaient un informateur de première classe à la Cour de Cassation, on sait maintenant qu’une taupe s’est glissée au sein de l’enquête policière et judiciaire et est venue interférer dans l’information de l’ancien président. Les soupçons semblent se porter sur une personne bien placée au Conseil de l’Ordre des avocats du barreau de Paris puisque le Bâtonnier est informé — légalement — de toutes les initiatives des juges d’instruction relatives à des auxiliaires de justice membres du barreau. Ainsi, Me Herzog et l’ancien président ont été mis au courant en amont des perquisitions que la police judiciaire allait accomplir chez eux, qu’il s’agisse des locaux professionnels ou de leurs résidences. Ainsi, c’est sans doute la même personne qui les a informés avoir été mis sur écoutes, qu’il s’agisse du premier ou du second téléphone portable au nom de Paul Bismuth (1). D’où la rapidité avec laquelle les magistrats ont organisé leurs perquisitions.
La publicité faite à ces écoutes est redoutable pour Sarkozy-Herzog. Et aussi pour le magistrat de la Cour de Cassation le fameux Gilbert Azibert. Les voilà embarqués dans une sale affaire puisque le trafic d’influence implique corrompu(s) et corrupteur(s). Je pense également aux avocats qui ont lancé la fameuse pétition destinée à épargner leur confrère…Je suis même étonné qu’un juriste aussi compétent que Me Dupont Moretti se soit laissé embarquer dans une galère dont on mesure mieux l’aspect corporatiste. Surtout quand on apprend que Me Herzog a traité de « bâtards » les juges d’instruction de Bordeaux lesquels, selon lui, devront revoir leur copie après la décision de la Cour de Cassation (2) finalement défavorable aux demandes de Nicolas Sarkozy. Les agendas de l’ancien président de la République demeureront donc utilisables par les juges d’instruction dans d’autres affaires comme l’arbitrage Tapie, par exemple, à moins que le droit dise le contraire dans le futur.
Quelques porte-parole de la droite ont tenté d’ouvrir des contre-feux. Tous sont maintenant certains que la nouvelle affaire Sarkozy va susciter des tensions au sein de la droite. Un Fillon ou un Juppé se frottent les mains. Quant aux Guéant, Guaino et Hortefeux, ils vont sans doute baisser d’un ton et se faire plus discrets. Ils pourront toujours invoquer l’atteinte au secret de l’instruction. Pour des hommes qui manipulent le droit et la loi, la remarque sera malvenue.
(1) Ce Paul Bismuth existe. Il s’agit d’un camarade de classe de Me Herzog. Ce dernier a donc fait de fausses déclarations pour enregistrer le nom du titulaire du portable…
(2) Pendant plusieurs semaines, Herzog-Sarkozy ont été sûrs de leur coup. Ils pensaient que les dix conseillers de la Cour leur donneraient raison. La surprise a été douloureuse.

François Loncle communique : 
« Les derniers propos de Nicolas Sarkozy révélés par les écoutes téléphoniques sont proprement sidérants. Ils jettent une lumière crue sur les conceptions et les pratiques d’un homme capable de toutes les turpitudes pour entraver la marche de la justice.
Chaque jour, de plus en plus discrédité, de plus en plus confronté aux scandales, Nicolas Sarkozy ne peut plus faire figure de recours pour la droite. Au contraire, il ne cesse de plomber celle-ci.
Décidément, Nicolas Sarkozy ne pourra pas revenir en politique. Sauf sous le nom de Paul Bismuth, étrange pseudonyme évoquant un métal particulièrement toxique. »

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