Quel étrange parti. Quelle étrange remarque que celle de
Marine Le Pen assurant qu’on ne peut pas passer des centaines de candidats au
scanner. Comprendre : il est normal qu’il y ait des bavures. La réalité
est heureusement plus simple.
Le FN, donc, a eu énormément mal à composer des listes aux
élections municipales. Les raisons en sont multiples. Le FN n’existe que dans
le culte du chef : hors Marine point de salut. Il s’agit par ailleurs d’un
parti aux théories franchement xénophobes et aux accents d’exclusion. La préférence
nationale ne colle pas aux évolutions des sociétés civilisées et développées.
Trouver des électeurs (trices) dans le secret des urnes n’est pas
insurmontable. S’afficher sur une liste dont l’histoire n’est faite que de
thèmes nationalistes est une autre paire de manches. Être candidat(e) c’est
afficher publiquement ses choix de vie, ses préférences partisanes, c’est
prendre le risque d’être montré du doigt, critiqué, vilipendé. Compte tenu des
orientations de Marine Le Pen et surtout de celles de son père, il y a de la
marge entre choisir le bulletin FN et défendre ses thèses au grand jour. Qu’on
le veuille ou non, être marqué FN, aujourd’hui, est encore pour certains un
moyen de sentir le souffre. Et quand on est commerçant, fonctionnaire, salarié
d’une entreprise, cadre dirigeant…Se promener avec l’étiquette FN sur le front
peut être ressenti comme une marque d’infamie.
Il faut dire que les dirigeants de ce parti ont tout fait
pour en arriver là. Même si de plus en plus d’électeurs de droite disent
ressentir une « proximité » avec les thèses du FN, les dirigeants de l’MP et
surtout de l’UDI sentent bien qu’un accord électoral avec l’extrême droite ne
serait pas viable à terme. Ils perdraient et leur âme et les élections. Car au
fond de lui-même, le FN est le parti de la violence. Violence des mots,
violence des propositions, violence des actions. Christiane Taubira a raison
quand elle le qualifie de « morbide et mortifère ». Le FN n’aura donc qu’un
avenir politique éphémère.
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