18 mars 2014

Le front national n'a qu'un avenir politique éphémère

Il n’y a pas une région de France où des listes de candidats du Front national ne posent pas de problèmes. Ici, une candidate de 95 ans est morte depuis un mois, là, c’est une malade d’Alzeimer qui souhaite être élue ( !) ici encore, on apprend que des candidats enregistrés croyaient avoir signé une pétition et non pas une demande de candidature. Ici encore, une candidate pose devant une croix gammée, là encore, on trouve des dizaines d’étrangers sur des listes dont l’un des mots d’ordre est « pas de droit de vote pour les étrangers. » Comprenne qui pourra. Sans parler des illettrés embarqués dans une aventure essentiellement mathématique permettant de boucler des listes que le FN a eu le plus grand mal à constituer.
Quel étrange parti. Quelle étrange remarque que celle de Marine Le Pen assurant qu’on ne peut pas passer des centaines de candidats au scanner. Comprendre : il est normal qu’il y ait des bavures. La réalité est heureusement plus simple.

Le FN, donc, a eu énormément mal à composer des listes aux élections municipales. Les raisons en sont multiples. Le FN n’existe que dans le culte du chef : hors Marine point de salut. Il s’agit par ailleurs d’un parti aux théories franchement xénophobes et aux accents d’exclusion. La préférence nationale ne colle pas aux évolutions des sociétés civilisées et développées. Trouver des électeurs (trices) dans le secret des urnes n’est pas insurmontable. S’afficher sur une liste dont l’histoire n’est faite que de thèmes nationalistes est une autre paire de manches. Être candidat(e) c’est afficher publiquement ses choix de vie, ses préférences partisanes, c’est prendre le risque d’être montré du doigt, critiqué, vilipendé. Compte tenu des orientations de Marine Le Pen et surtout de celles de son père, il y a de la marge entre choisir le bulletin FN et défendre ses thèses au grand jour. Qu’on le veuille ou non, être marqué FN, aujourd’hui, est encore pour certains un moyen de sentir le souffre. Et quand on est commerçant, fonctionnaire, salarié d’une entreprise, cadre dirigeant…Se promener avec l’étiquette FN sur le front peut être ressenti comme une marque d’infamie.

Il faut dire que les dirigeants de ce parti ont tout fait pour en arriver là. Même si de plus en plus d’électeurs de droite disent ressentir une « proximité » avec les thèses du FN, les dirigeants de l’MP et surtout de l’UDI sentent bien qu’un accord électoral avec l’extrême droite ne serait pas viable à terme. Ils perdraient et leur âme et les élections. Car au fond de lui-même, le FN est le parti de la violence. Violence des mots, violence des propositions, violence des actions. Christiane Taubira a raison quand elle le qualifie de « morbide et mortifère ». Le FN n’aura donc qu’un avenir politique éphémère.

Aucun commentaire: