Le résultat de l’élection
partielle et cantonale de Brignoles confirme l’élimination de la gauche pour
cause de divisions locales et partisanes et le faible score de l’UMP, extrême-droitisée
mais à laquelle les électeurs n’accordent pas leur confiance. Le vote ramasse-tout
pour le FN dans une région fortement marquée à droite (l’Algérie française des
rapatriés!) doit être relativisé par le niveau de l’abstention (67 %) et par le
fait que le canton avait déjà été gagné par le Front national avant que l’élection
ne soit invalidée et qu’un communiste, élu, le soit à son tour.
Mélenchon n’ y va pas par
quatre chemins : le fautif, le galeux, le pelé, c’est Hollande et sa
politique. Ce n’est pas tout à fait vrai mais ce n’est pas totalement faux. Les
feuilles d’impôts reçues par les Français en ont choqué plus d’un. Et comme l’emploi
ne décolle pas franchement et que les fins de mois s’annoncent difficiles, il
faut trouver un responsable. Le gouvernement de gauche fait l’affaire. Autant dire
que les municipales s’annoncent périlleuses pour la gauche en général et le PS
en particulier d’où la nécessité d’adopter des stratégies opportunes afin de
limiter la casse.
Revenons au FN. Toutes les
recettes moralistes, les narrations historiques, les détails de l’histoire de
Le Pen père n’y font rien. La fille d’icelui parvient à donner du crédit à un
parti que la chère dame veut nous interdire de qualifier d’«extrême droite»
quand toutes les racines de ce front se trouvent derrière les masques, ceux de
Vichy et Pétain, ceux de l’OAS et des colons, ceux du Vlams blang, sans oublier
ceux des fans de Jorg Haider, l’ancien jeune führer autrichien décédé dans un
accident d’automobile. Il n’est qu’à voir le service d’ordre des lepénistes
pour comprendre où nous mènerait leur aventure politique. On a le souvenir de
Vitrolles et de Toulon, ce n’était pas beau à voir et encore moins à vivre. Ne
nous faisons pas peur. Le FN au pouvoir, c’est rapidement l’impuissance et l’absence
de solutions aux problèmes.
Avec 2600 et quelques voix
pour le FN, la France est pourtant sens dessus dessous. La gauche, la droite,
le centre, les médias, les Apathie et consorts commentent et re-commentent.
Mais l’événement de ce dimanche dernier c’est la forte abstention de la gauche
et de la droite. Les électeurs des partis de gouvernement font la grève des
urnes. Une manière comme une autre d’exprimer un ras-le-bol. Sauf que, en démocratie,
seule l’expression des suffrages a de l’importance et de l’intérêt. Même si le
FN ne progresse pas en voix, il progresse en pourcentage et va gagner, à l’évidence,
le second tour. Ne nous voilons pas la face : des électeurs de gauche vont
apporter leur suffrage aux lepénistes. Surtout les jeunes qui ne connaissent
pas l'Histoire du fascisme et encore moins celle de leur pays. Le département du Var
aura donc un conseiller général frontiste de plus mais la terre ne s’arrêtera
pas de tourner pour autant.
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