1 juin 2013

Partir avec Martin ? Ce ne pourrait être que pour des raisons alimentaires…


Franck Martin est-il un latiniste distingué ou seulement un amateur des pages roses du petit Larousse. Il truffe ses interventions de citations latines (qu’il ne traduit pas en langue française) pensant sans doute que les lecteurs de La Dépêche ou de ses blogs ou encore les enseignants de l’école de la souris verte sont aptes à traduire illico presto (à l’instant même) ses mutatis mutandis, ses volens nolens, ses persona non grata…
Puisqu’il ne le fait pas, je prends l’initiative de commenter cette dernière expression. Ne l’applique-t-elle à ma modeste personne ? Dans l’article que La Dépêche consacre au vote de la section socialiste dont on n’a pas fini d’entendre parler (1), le maire de Louviers me déclare « non martin-compatible » et donc « persona non grata » sur une liste dirigée par lui-même au cas (très improbable) où dans un an une liste d’union avec le PS verrait le jour.
Persona non grata en Latin ou en Français « vous n’êtes pas le bienvenu. » Dans sa magnanimité et une certaine outrecuidance, Franck Martin choisirait parmi les socialistes ceux ou celles qui lui conviendraient. Evidemment, avec Martin je n’en serais pas. Il y mettrait son veto. Encore faudrait-il que je postule mais, je le rassure, il n’était pas question, quelle que fût l’issue du vote de la section, que je fusse, de près ou de loin candidat sur la même liste que lui.
M’imagine-t-on un seul instant capable de me retrouver aux côtés de celui que je combats depuis près de six ans (2) ! M’imagine-t-on prêt à pactiser avec un homme dans lequel je n’ai aucune confiance ? Comment pourrais-je partager un projet commun avec quelqu’un qui se soucie du tiers comme du quart de l’avis et de la situation des autres, l’exemple de l’écrêtement étant sans doute le meilleur exemple d’une forme d’égoïsme poussée à l’excès ? Sans confiance réciproque, il n’y a point d’action commune possible.
La facilité consisterait à accepter les propositions de Martin. Mais ce serait une facilité alimentaire. Cela permettrait à quelques-uns d’entre nous de percevoir 800 euros par mois. Fait-on de la politique uniquement pour 800 euros par mois même si cette somme n’est pas négligeable ? Il est probable qu’une liste ainsi composée aurait quelques chances de gagner. Gagner ? Mais à quel prix ? Au prix du renoncement à mes idées, de la remise en cause de mes engagements constants depuis toujours c’est à dire depuis 1966 et la création du Comité d’action de gauche aux côtés d’Ernest Martin. Ce serait au prix du compromis devenu compromission.
Ce n’est pas tout. Comment défendre les salariés en lutte quand Martin déclare « M-Real, c’est fini ! » Comment préserver l’environnement quand il ne vante que les avantages économiques des autoroutes ? Que penser du choix de la localisation de la nouvelle piscine dans un cul de sac ? Qu’est devenue la rue Pierre Mendès France ? Pourquoi avoir réalisé une nouvelle école de musique avant l’école Jules Ferry ? Et l’endettement devenu un entêtement à ne pas vouloir baisser les impôts bien trop élevés à Louviers. Sans oublier son obstination coupable à l’égard des délégations de services publics quand bien des collectivités reviennent en régie publique. Enfin, cerise sur le gâteau, qui nous dit qu’il n’accueillera pas sur sa liste des candidats ouvertement classés à droite ? S’il faut avaler des couleuvres, on a déjà donné. Merci bien.
(1) Sur le blog de José Alcala, Christian Renoncourt répond excellemment aux critiques injustes et injustifiées du duo Martin-Taconet.
(2) Bien qu'étant farouchement anti-Jamet, Franck Martin n'a pas hésité une seule seconde à solliciter une place éligible sur la liste socialiste des régionales dirigée par le maire de Val-de-Reuil. La realpolitik à la sauce radicale.

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