Ne rions pas. Mais quand même.
Quand le PS s’est lancé dans la très risquée primaire socialiste pour élire le
candidat à l’élection présidentielle, l’UMP s’est moquée autant qu’elle le
pouvait de cet exercice démocratique finalement très réussi. Des millions de
Français ont apporté leur garantie à un processus appelé à faire école.
Mais l’UMP a du mal avec la démocratie et l’expression de la
base militante. Elle préfère les chefs naturels, ceux qui jouent le mieux des coudes et
connaissent à fond les codes du pouvoir pris à la hussarde. Le duel Copé-Fillon,
encore dans toutes les mémoires, a été une parfaite illustration des méthodes
contestables de l’un et de la naïveté de l’autre. Des milliers d’adhérents de l’UMP
se demandent encore comment la présidence du parti de droite a pu échapper à
Fillon si ce n’est par l’emploi de techniques éprouvées par le PS quelques années
plus tôt. Procuration, confusion, omission, tout y est passé pour assurer la
victoire de Copé, lequel ne sait d’ailleurs plus très bien quoi en faire.
Aussi, quand on assiste à la
primaire UMP de Paris destinée à désigner la tête de liste municipale contre
Anne Hidalgo (élue tête de liste sans problèmes par les socialistes) avec quelques
milliers de participants, et surtout un grand nombre de contestations, de bugs,
d’erreurs et de fraudes possibles, la comparaison vire au cauchemar pour la
droite parisienne.
Il n’y a rien à faire. Un
parti bonapartiste ne peut pas fonctionner avec les règles usuelles de l’élection
à bulletins secrets. Le vote par Internet semble permettre toutes les
magouilles et la CNIL(1) citée par les organisateurs du vote pour justifier le déroulement des opérations, s’est empressée d’assurer qu’elle n’avait à aucun moment agréer le procédé
et encore moins à certifier les futurs résultats.
Un candidat a porté plainte
devant la justice, hier. Une autre continue de battre la campagne pendant le
vote. Un autre est visé par des propos diffamatoires. Des mails mensongers
circulent. Autrement dit, que vaudra l’élection de celui ou celle qui aura été
ainsi désigné (e) ?
Sarkozy se frotte les mains.
Il se dit que malgré les déclarations des uns et des autres, il n’y aura pas de
primaire en 2016 à l’UMP et qu’il demeure le candidat naturel de la droite extrême.
Pendant que Copé et Fillon s’étriperont, lui battra la campagne. D’ailleurs, il
l'a déjà commencée.
(1) Commission informatique et liberté
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