Jean-François Copé n'en démord pas. Il reste et restera pour plusieurs mois le président de l'UMP. Ce ne sont pas les rodomontades de Sarkozy ni les gesticulations de Fillon qui y changeront quoi que ce soit. Je le dis depuis le début de l'affaire. Copé sait qu'il a eu une chance inouïe de gagner, qu'il a tout fait pour décrocher la timbale, utilisé jusqu'à plus soif l'appareil et ceux qui le servent, ce n'est pas l'heure pour lui de baisser les bras et de courir un risque. Copé et son clan — Mitterrand parlait déjà de clans pour qualifier le RPR — ne lâcheront rien. Évidemment, les dommages directs et collatéraux vont être importants mais provisoirement. On n'a jamais vu des grands partis de gouvernement (sauf sous la 4e République et événement exceptionnel comme la guerre d'Algérie avec la SFIO) sombrer corps et biens pour des motifs internes. On n'a jamais vu les chasseurs en meute se débander fondamentalement.
Fillon a créé son groupe à l'Assemblée nationale mais ses 71 députés continuent de financer l'UMP de Copé, sans doute pour lui donner les moyens de lui taper dessus ! Fillon a menacé d'un procès au civil mais les avocats restent, pour l'instant, l'arme au pied. Fillon exige mais n'obtient que mépris. Il a parfaitement compris la stratégie de Copé mais demeure impuissant. Tragique pour lui mais pour la France ? Et pour la gauche ?
Copé a gagné. Les droitistes décomplexés ont gagné. Les rapprochements idéologiques avec le Front national vont se poursuivre, s'accroître, prospérer. Copé propose un nouveau vote à la Saint glin-glin après les municipales de 2014…après les Européennes…après que ses accords locaux avec le parti de Marine Le Pen auront donné leurs premiers résultats. On ne prononce pas impunément une phrase comme celle sur le pain au chocolat et le Ramadan, une vraie fable, sans avoir quelques vilaines idées derrière la tête. D'ailleurs, Copé n'a fait que reprendre les idées de Sarkozy-Buisson, bien mal placés aujourd'hui pour jouer les vierges effarouchées et paraître excédés de ce qui se trame à l'UMP.
Copé et Marine Le Pen sont donc devenus jumeaux. La droite extrême rejoint l'extrême droite. Le combat contre leurs idées et leurs candidats n'en sera que plus clair.
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