18 mars 2012

Quelques réflexions au débotté…

Angela Merkel est vexée. Elle qui avait été invitée publiquement à prendre la parole lors d'un prochain meeting de son « ami » Sarkozy a appris que le candidat sortant avait décidé de se passer d'elle. Il faut dire que les saillies de Sarkozy sur Schengen et la proposition de renégociation de traités approuvés jadis ne favorisent pas le discours pro-européen. Et comme Sarkozy s'est rendu compte que l'opinion française, notamment celle du non au traité constitutionnel, avait encore la cote, il s'est ravisé et jette aux orties une Angela Merkel qui, selon lui, ne sert plus à rien. Tel est Sarkozy : changeant, vélléïtaire, utilitaire.

Dans le même temps, François Hollande confirme qu'il est indispensable d'ajouter un volet croissance au traité signé récemment mais non encore ratifié. L'avantage de Hollande est qu'il n'est pas le seul à penser ainsi. Même des conservateurs considèrent que l'austérité seule ne permettra pas de voir la sortie du tunnel. Sans croissance, pas d'investissements, sans investissements, pas de créations d'emplois, sans création d'emplois, augmentation du taux de chômage et de la misère.

Jean-François Coppé avait promis de « massacrer François Hollande à la tronçonneuse. » On a le droit d'être amateur de films d'épouvante mais quand on est un responsable politique de premier plan , qu'on a participé au gouvernement, qu'on est secrétaire général de l'UMP, a-t-on pour autant le droit de mentir de façon éhontée ? A-t-on le droit de brandir des affiches et des tracts mensongers ? A-t-on le droit de ne pas écouter les réponses d'un adversaire politique aux questions qu'on formule et de débiter un chapelet d'inepties et de bobards ?
Face à François Hollande, Coppé s'est distingué. La mauvaise foi l'a disputé à l'incompétence.Voilà sans doute pourquoi Sarkozy a félicité Coppé pour sa prestation. Ils s'entendent comme larrons en foire.

L'opération « porte à porte » du Parti socialiste se prépare. Les habitants de notre région vont voir débarquer des militants et sympathisants, fervents soutiens de François Hollande, afin de les convaincre d'aller voter les 22 avril et 6 mai prochains. Maintenant que l'égalité du temps de parole à la télé et à la radio devient la règle, il est en effet indispensable d'en revenir aux bonnes vieilles méthodes qui ont fait leurs preuves. Certes, il sera impossible de frapper à toutes les portes de tous les foyers. La stratégie du PS consiste à déterminer des quartiers notés comme étant plus à gauche que d'autres où l'abstention est importante. L'objectif : motiver les électeurs (trices) pour qu'ils votent en faveur du « changement c'est maintenant. » Ceux qui ne voteront pas seront forcément d'accord avec la politique qui se fera sans eux. Si Sarkozy gagne, ils n'auront que leurs yeux pour pleurer.

Le stand du PS sur le marché de Louviers, samedi. (photo JCH)
Jean-Luc Mélenchon a le vent en poupe. Lui qui apprécie les métaphores marines ne contestera pas cette constatation. Ses voiles fonctionnent bien et le vent le pousse vers 12, 13 % pourquoi pas ? Faut-il s'en plaindre ? Je ne ne suis pas de ceux qui le pensent. Même si je peux déplorer les attaques de JLM contre François Hollande, je dois reconnaître que les critiques portent le plus souvent sur les idées et le programme du candidat socialiste. Mélenchon donne du sens à sa campagne, s'autorise des propositions osées, le fait avec une sincérité évidente. Mais il a été au PS pendant trente ans, il a été ministre, sénateur, il connaît les aspérités de la vie politique, il sait qu'à l'impossible nul n'est tenu. Il sait aussi qu'il ne sera pas élu président de la République et que sa participation si réussie vise à gauchir le discours et les actes de François Hollande. Ce qu'il n'avait pas prévu, c'est d'être copié par Sarko ! Décidément, il aura tout fait celui-là…

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