Un ancien membre du conseil constitutionnel (Jacques Robert) révèle aujourd'hui dan,s le Parisien libéré que si les comptes de campagne du candidat Edouard Balladur ont été validés en 1995 c'est parce que Roland Dumas, président de l'institution, Jacques Chirac et Edouard Balladur se tenaient par la barbichette. Il évoque même une immense « entourloupe » que les membres du conseil constitutionnel ont avalisée sans un mot, témoins d'un choix uniquement justifié par la raison d'Etat contre une irrégularité manifeste.
Où est le problème ? Il réside dans les 10 millions de francs déclarés sur le compte de campagne de Balladur sans que les conseillers experts du Conseil constitutionnel, malgré leurs demandes répétées, aient jamais pu savoir d'où ils provenaient. On sait que les juges Vanruymbeck et Leloir enquêtent sur des contrats d'armement passés par l'Etat avec commissions (légales) et rétrocommissions (illégales). Eux aussi s'interrogent sur l'origine de ces 10 millions d'euros justifiés dans le camp Balladur par la vente de tee-shirts et d'objets divers et versés en billets de 500 francs…une fable !
Il est clair que les juges n'en croient rien et tournent autour de la vérité, grâce aussi aux articles du site Médiapart dont les journalistes ne cessent d'alimenter les dossiers Balladur-Chirac-Takiedine-Djouri et compagnie. Que Jacques Robert, 83 ans, pourtant tenu au secret des délibérations, rompe son serment de discrétion, en dit long sur le ras-le-bol de gens intègres, écœurés par les manœuvres de certains. Et dans cette affaire, le rôle de Roland Dumas, ancien ministre de François Mitterrand, apparaît comme étant très suspect et autant le dire franchement, très inquiétant. Si les comptes de Balladur devaient alors être invalidés, on sait aussi que ceux de Chirac étaient du même tonneau. Une question se pose : l'élection de 2005 a-t-elle entachée d'irrégularités financières couvertes par le Conseil constitutionnel ? Si la réponse est oui, c'est toute l'armature institutionnelle de la République qui est mis en cause et donc la crédibilité même du fonctionnement démocratique de la France.
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