Sarkozy a décidé de s'attaquer à la «fraude» des assurés sociaux oubliant celle commise par les grandes sociétés ou par certains professionnels de santé. Il a également oublié de citer la plus importante, la plus révoltante : celle des grands fortunes qui s'expatrient dans les paradis fiscaux si près de la France (Suisse, Monaco, Luxembourg) et trompent le fisc français. Dernier exemple en date, l'immense fraude organisée et réfléchie par les conseillers financiers de Liliane Bettencourt. On savait que la vieille dame disposait de comptes en Suisse, cachés à l'impôt national français, mais on ignorait qu'elle en possédait une douzaine d'autres pour des centaines de millions d'euros ailleurs dans le monde.
C'est si vrai que les chasseurs du fisc viennent de chiffrer à 77 millions d'euros le montant des impayés d'impôts de Liliane Bettencourt. On n'entend pas le chef de l'Etat brailler contre cette fraudeuse. On n'entend pas Eric Woerth, l'ami de la famille, se plaindre de cette incivilité choquante. On n'entend pas les Fillon, les Copé, les Bertrand, et tous les autres si prompts à foncer sur une fraude de 100 euros et à culpabiliser les malades à qui on voulait imposer un jour de carence en plus.
Liliane Bettencourt et son mari ont été les financiers de l'UMP pendant des années. Ceci expliquant cela. Légale ou illégale (l'enquête en cours le dira peut-être) l'aide financière des Bettencourt a été une source inépuisable de dotations destinées à faire fonctionner la machine UMP dans toute sa splendeur. Ne dit-on pas que ce parti du président a retenu toutes les grandes salles de la région parisienne pendant la campagne présidentielle pour empêcher François Hollande de s'y exprimer ? Tous les moyens seront utilisés pour gêner la campagne du candidat socialiste. Il s'agirait là d'un autre genre de fraude, une fraude morale !
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