30 novembre 2011

Contrôle des étrangers : un pas de plus de Guéant vers l'illégalité ?


Hier, à Créteil, le ministre de l'Intérieur a persisté dans sa politique. Il a affirmé ne pas cibler les étrangers, alors qu'il vient de donner l'ordre – illégal – de croiser le fichier de la sécurité sociale et celui des étrangers. Pourtant, prendre le fichier qui recense un ensemble de personnes caractérisées par leur nationalité étrangère pour le mettre à l'épreuve d'un autre qui servira de filtre, n'est-ce pas cibler cette catégorie ? Qui M. Guéant croit-il tromper ? 
Bien sûr, le ministre de l'Intérieur sait parfaitement ce qu'il fait. Un homme de sa responsabilité peut-il ignorer que la France a déjà été condamnée par la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) pour son traitement discriminatoire des étrangers non communautaires ? Que la France s'est vu rappeler à l'ordre par la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) pour la stigmatisation de certaines populations à laquelle se livre régulièrement ministres et députés du même bord ? Que son prédécesseur a été sérieusement accroché par la justice pour son sens de la plaisanterie ciblée « Auvergnats » ? Que lui-même chevauche allègrement la ligne rouge de la xénophobie ?
La politique que suit M. Guéant est dictée par une seule considération : tout faire, tout dire, tout organiser pour garder le pouvoir. Même si cela revient à draguer les voix du Front national, à piétiner les principes républicains, à insulter les personnes que l'on charge de le faire.
La LDH exige l'annulation de la campagne illégale de fichage des étrangers, organisée sciemment par le ministre de l'Intérieur. La LDH appelle tous les habitants de ce pays, avec leurs organisations et leurs associations, à ne pas rester indifférents devant la poursuite de la mise en place d'une xénophobie d'Etat.
 (communiqué de la Ligue des droits de l'Homme)

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