La politique est un combat qui doit rester idéologique. Mais, à moins d'une année des présidentielles, il est bien évident que les deux principaux camps (l'UMP et le PS) ne vont se faire aucun cadeau et que les boules puantes vont être jetées ici et là plus ici que là d'ailleurs. Je ne veux pas m'attarder sur cet aspect de la lutte «personnalisée» entre hommes et femmes de pouvoir. L'hypermédiatisation contraint les plus discrets et les moins verbeux à accepter de figurer dans Paris-Match, comme Martine Aubry a été conduite à le faire cette semaine. Pour ceux qui la connaissent (même un peu) c'est un événement : Martine en photo avec son mari quelques jours après la polémique sur les vices (totalement inventés) de la future candidate du PS au premier tour de la présidentielle (du moins je l'espère), voilà qui est nouveau quand bien même elle continuerait à se méfier des paparazzi, des micros tendus ou cachés et des pièges oraux.
Je souhaite insister sur le coup médiatique que compte jouer Nicolas Sarkozy. Il vient d'adresser une lettre aux parlementaires (députés et sénateurs) membres du congrès, donc, pour leur demander de mettre de côté leur engagement partisan et d'accepter la nouvelle règle d'or d'un budget de l'état équilibré. Pour qui sait qu'aujourd'hui, toutes les collectivités territoriales doivent présenter un budget en équilibre et que seul l'état en est dispensé, la proposition est amusante. Elle l'est d'autant plus que Sarkozy a monstrueusement accru le déficit budgétaire et augmenté la dette du pays. Il est facile d'être vertueux quand on a abusé de la chose !
Michel Sapin a utilisé une expression juste pour qualifier la proposition de Sarkozy : il s'agit d'une auto-amnistie. Il cherche à retrouver une vertu perdue dans le libéralisme effréné, le bouclier fiscal et autres avantages en faveur des riches sans y croire un seul instant puisque la proposition de modification de la constitution doit être approuvée par les 3/5 des parlementaires et que la droite seule n'a pas la possibilité d'atteindre le score minimum. En fait d'écrire aux parlementaires, le président sortant s'adresse surtout aux électeurs. Il espère les convaincre de sa bonne foi et du bien fondé des flatteries qu'il destine aux agences de notation (toutes privées) financées par les banques et qui viennent d'abaisser à nouveau la notre grecque.
Son objectif est simplissime : obliger la gauche à se désolidariser de son projet pour lui faire un procès en laxisme voire en incompétence. Je n'oublie pas — et d'autres avec moi — que Lionel Jospin a été un bon premier ministre. Sans doute a-t-il trop privatisé et cédé, parfois, aux mauvaises sirènes mais la France ne s'est jamais si bien portée que sous ses cinq années mal récompensées par un certain 21 avril 2002. La gauche sait gérer. Elle l'a prouvé. Et le prouvera à nouveau en 2012 si le suffrage universel en décide ainsi.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire