Le journal Le Monde publie aujourd'hui les conclusions d'une enquête conduite par un organisme officiel et relative aux frais fixes des différents opérateurs de l'eau et de l'assainissement. Cette enquête a été réalisée dans plus de cinquante villes de toutes tailles quels que soient les opérateurs privés tels que Suez, la Saure ou Véolia. Les conclusions sont accablantes : les frais fixes (abonnement notamment) sont de plus en plus élevés et de moins en moins justifiés.
L'association que je préside animée par un groupe d'amis compétents a maintes fois dénoncé les méthodes financières de Véolia notamment, opérateur de la CASE (communauté d'agglomération Seine-Eure). L'abonnement annuel de plus de quarante euros est évidemment excessif compte tenu du prix d'acquisition d'un compteur 15 mm et de son rythme de renouvellement (tous les 22 ans en moyenne pour 14 ans d'amortissement). Ce compteur ne nécessite quasiment aucun entretien. Un ancien responsable d'agence de Véolia nous assurait même que ces recettes de frais fixes peuvent être considérées comme des bénéfices.
Alors que l'on pousse les usagers à économiser l'eau, les frais fixes ne diminuent pas. Calculés sur la base de 120 m3 consommés, il est bien évident que si ce volume n'est pas atteint la part des frais fixes devient singulièrement très élevée. L'enquête démontre que les régies publiques ont un niveau de prix sensiblement moins cher que celui des régies privées (3,05 euros contre 3,79 euros). Elle précise aussi que deux communes testées ne facturent pas de frais fixes « nullement imposés par la loi. »
Le journaliste, rédacteur de l'article, remarque : « Ce qui frappe les enquêteurs, c'est la structure tarifaire, à leur avis inéquitable et le poids de la part fixe que constitue l'abonnement qui pénalise les petits consommateurs. » L'association Consommation, logement et Cadre de vie, a calculé le prix du m3 des petits consommateurs de moins de 50 m3 d'eau par an. Le prix moyen est très élevé et dépasse souvent la barre des 5 voire six euros ! L'association demande purement et simplement la suppression de la part fixe ou sa stricte limitation au coût de location du compteur pour ne pas pénaliser ceux qui économisent l'eau et les petits consommateurs. Ne rêvons pas, le président de la CASE, ne s'inspirera pas de ces remarques pour changer de politique.
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